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50 idées de business à lancer en 2022 (2ème partie)

Des entreprises innovantes s’inventent continuellement à travers le monde. Sélection de cinquante pépites étrangères, commentées par un panel d’experts.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME Magazine.

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Dossier réalisé avec Stéphanie de Roguin, Erik Freudenreich, Blandine Guignier et Antonio Rosati

Retrouvez la première partie du dossier ici.

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26 – Journée de travail hors cadre

L’entreprise française Wooky aide les sociétés à organiser des journées «offsite». Son application permet de réserver en quelques clics une journée de créativité et d’échanges pour les collaborateurs en dehors du bureau, dans des lieux exceptionnels, loués le temps d’une «retraite professionnelle» par des particuliers. Wooky livre aussi des guides aux managers pour animer réunions et séminaires autrement, et intègre une solution d’analyse de satisfaction des employés.

Laetitia Kulak: «L’idée de base est bonne. Reste que la Suisse est un petit village. C’est donc un concept qui s’adapte plutôt à destination de multinationales qui recherchent des lieux à l’étranger. Gros bémol cependant: la navigation du site n’est pas sécurisée. On ne peut pas négliger ce genre de détail lorsque l’on souhaite démarcher des grandes entreprises aujourd’hui particulièrement sensibilisées aux cyber-risques.»

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27 – Fabriquer son Cluedo

L’entreprise The Game Crafter, basée aux États-Unis, a opéré un tournant réussi en 2009 en lançant un service de création de jeux personnalisés. Toute personne souhaitant créer son jeu de plateau ou de cartes peut ainsi télécharger ses réalisations graphiques, les modifier en ligne, choisir les pièces nécessaires (parmi une grande sélection de formes et de couleurs) et faire imprimer autant d’unités qu’elle veut. Une boutique en ligne permet aussi de consulter et d’acheter les jeux déjà créés par les membres de la communauté.

Olivia Lamarche-Brunisholz: «J’adore ce concept qui est, à ma connaissance, quasi inexistant en Europe. Il faudra toutefois vérifier que la taille du marché soit suffisante en Suisse. Les investissements de départ peuvent aussi se révéler importants pour développer un site aussi complexe que The Game Crafter, qui comprend de nombreux “templates”, mais aussi pour pouvoir imprimer les réalisations des clients. Une imprimerie qui disposerait déjà de l’infrastructure nécessaire pourrait l’ajouter à ses services.»

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28 – De la bière à l’eau du ciel

Les deux ingénieurs agronomes Marco et Miguel Carcuro ont créé une bière artisanale, unique au monde, dans leur région de Coquimbo au Chili. Celle-ci est faite à partir de l’eau du brouillard, peu concentrée en carbone, sulfate et nitrate. Deux brasseries Atrapaniebla existent déjà et produisent 1000 litres d’eau par semaine, soit une capacité de 500 litres de bière. L’objectif des frères Carcuro est de produire dans tout le pays 11’000 bouteilles par mois.

Isabel Casado Harrington: «L’idée de récupérer l’eau du brouillard est novatrice. Le marché des bières artisanales en Suisse arrive cependant à saturation. Récupérer l’eau de pluie ou du brouillard peut être un moyen intéressant de se démarquer, mais plutôt comme un potentiel développement pour une brasserie déjà existante.»

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29 – Hôtel à énergie positive

Situé dans un fjord norvégien, le nouvel hôtel «Svart» sera, lors de son ouverture en 2022, le premier hôtel construit selon la norme énergétique positive «Powerhouse» dans un climat nordique, produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme. En outre, sa demande en énergie sera inférieure de 85% à celle d’un hôtel moderne typique. Son objectif à moyen terme: devenir entièrement indépendant du réseau électrique et sans déchets au cours de ses cinq premières années d’existence.

Andreane Jordan Meier: «Un hôtel de ce type s’inscrit dans une démarche totalement en ligne avec les objectifs stratégiques suisses: non seulement il permet de soutenir les efforts du pays en termes de durabilité, mais aussi en termes économiques. Je suis convaincue que la mise en œuvre de la transition écologique par des entreprises de ce type constituera à l’avenir un facteur d’attractivité clé pour la Suisse. Ceci est d’autant plus important pour relancer un secteur comme l’hôtellerie, qui est durement touché par la pandémie. Un tel repositionnement peut se révéler très intéressant pour les hôteliers qui visent le tourisme d’affaires, dans un contexte où les entreprises sont très soucieuses de leur impact environnemental.»

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30 – Coach en plantes d’intérieur

Vous ne savez pas quelles plantes choisir pour votre appartement ni comment vous en occuper? Aux États-Unis, Farmer Nick propose du coaching en plantes à domicile. Il visite l’appartement de chaque client, lui conseille les plantes qui correspondent à l’humidité et à l’exposition de l’appartement et lui indique comment les entretenir. Il peut aussi bichonner vos plantes pendant vos vacances.

Julien Abegglen Verazzi: «Plantepreneur?” On adore! C’est vert, engagé, drôle, économique et durable sans être dogmatique. Le concept de ramener la nature en ville est de plus en plus présent avec des pop-up stores végétaux éphémères mais Farmer Nick semble avoir bien réussi l’équilibre des 3P: “People – Planet – Profit”. Reste à voir ce que cela donne en vrai dans le service, le suivi et les prestations. On se réjouit d’une telle initiative en Suisse!»

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31 – Visiter Florence depuis la maison

Se balader dans les rues de Paris, de Rome ou de Tokyo sans bouger de chez soi: voilà ce que propose l’entreprise américaine Discover Live. La plateforme met en relation ses clients avec des habitants locaux qui font découvrir leur ville en temps réel par vidéoconférence. Les clients choisissent le lieu, l’heure et la date de leur visite touristique ainsi que leur préférence (musées, gastronomie, histoire, etc.).

Cyril Déléaval: «Le concept est intéressant pour les personnes qui ne peuvent pas voyager pour des raisons financières ou de santé, comme les personnes âgées. Cette forme de voyage est également moins polluante en CO2 puisqu’elle élimine le transport. Le concept peut être prometteur d’un point de vue éducatif, pour faire découvrir aux enfants de manière pédagogique d’autres lieux du monde.»

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32 – Bouquets de vengeance

L’entreprise américaine BitchBouquet, basée au Colorado, propose depuis plusieurs années des bouquets de fleurs fanées et des «anti-cadeaux» sur son site internet. Ces produits peuvent être commandés sur le site de la société et livrés à la personne détestée. Les livraisons assurées dans tout le pays peuvent être anonymes ou accompagnées d’une carte.

Olivia Lamarche-Brunisholz: «Contrairement aux États-Unis, le concept d’anti-cadeaux ne fait pas vraiment partie de la culture suisse et je ne suis pas sûre que la taille du marché helvétique soit suffisante. Toutefois, des solutions créatives pour valoriser et recycler les invendus des fleuristes, ou lutter contre le gaspillage, peuvent se révéler intéressantes. On peut par exemple sauver des bouquets en exploitant la mode des fleurs séchées.»

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33 – Imprimer des légumes en 3D

L’appareil développé par l’entreprise espagnole Natural Machines permet de donner une forme particulière aux aliments en utilisant le principe de l’imprimante 3D. Des étoiles aux dinosaures, le système permet ainsi de donner aux aliments toutes sortes des formes. Il est utilisé notamment dans les cantines scolaires et les maisons de retraite. L’imprimante alimentaire est vendue à 4’000 dollars et a déjà séduit de grands chefs comme Paco Pérez du restaurant Miramar en Espagne.

Andreane Jordan Meier: «La créativité et l’originalité sont à la base de l’entrepreneuriat, et le secteur de l’alimentation a beaucoup progressé, notamment pour rendre certains aliments plus attractifs. Ce concept, quoique probablement imaginé pour satisfaire les attentes de la haute gastronomie, réserve également un potentiel pour créer des plats qui peuvent attirer un public plus jeune, par exemple les enfants. À toute personne souhaitant entreprendre un projet similaire en Suisse, je recommanderais de veiller à s’assurer que les propriétés des aliments soient respectées. En effet, les consommateurs d’aujourd’hui peuvent se révéler très méfiants envers les manipulations opérées par une machine de ce type.»

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34 – Une app’ pour faire des choix écologiques en voyageant

Trouver des restaurants, des hôtels ou des moyens de transport respectueux de l’environnement, c’est possible grâce à l’application française Tookki. L’entreprise vérifie l’engagement des établissements et des activités en faveur de la durabilité avant de les répertorier sur son site. Elle se concentre sur les grandes villes et réunit déjà plus de 300 lieux à Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille. Les utilisateurs peuvent partager des bonnes adresses et des expériences sur la plateforme en jouant le rôle «d’ambassadeurs». Ils gagnent ainsi des points, et bénéficient de réductions et autres avantages dans les e-shops des marques partenaires de Tookki.

Nathalie Nyffeler: «Le tourisme durable est une tendance qui se développe fortement, il existe certainement un vrai marché. Mais pour une start-up, confrontée dans ce domaine à des big players comme Tripadvisor ou Booking, il faut pouvoir survivre. Convaincre les utilisateurs d’utiliser la plateforme nécessite un important travail de terrain consistant à aller chercher l’information et surtout à la mettre à jour en continu. Un point intéressant repose sur les offres qu’ils ont mis en place pour les entreprises, comme l’organisation de workshops. Cette diversification permet une autre source de revenu.»

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35 – Acheter des exploits sportifs en cryptomonnaie

Dapper Labs développe des jeux vidéo alimentés par des cryptomonnaies. Les joueurs peuvent y acheter des produits dématérialisés. Ainsi le jeu «CryptoKitties» permet d’acquérir des chats animés. Leur jeu de basket «NBA Top Shot» a quant à lui déjà enregistré un chiffre d’affaires de plus de 680 millions de dollars pour ses cartes à collectionner animées représentant des éléments, tels que les dunks de LeBron James.

Isabel Casado Harrington: «L’industrie du jeu se prête vraiment bien à l’usage des cryptomonnaies et cette tendance va clairement continuer. En achetant ainsi, on peut faire monter les enchères et gagner rapidement de l’argent, ce qui est intéressant pour les acquéreurs. Concernant les NFT, il y a toujours eu des collectionneurs, dématérialiser ces échanges est juste une nouvelle manière de le faire. Plus largement, tout ce domaine est encore très nouveau et il y aura certainement des opportunités économiques pour de nouveaux concepts. Mais on peut aussi voir plus loin, dans l’accompagnement de ces changements, comme par exemple pour sensibiliser les jeunes, contrôler la légalité des échanges, etc.»

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36 – Sites web d’événements virtuels

La startup irlandaise Eventmix développe des sites web hybrides pour les événements. Elle fournit une page d’accueil facilement personnalisable et permet aux entreprises d’organiser des événements avec leurs propres marques sur leurs domaines. Les entreprises obtiennent des rapports de prédiction sur les ventes de billets et le comportement des clients, ce qui leur permet de créer un meilleur contenu pour les prochaines occasions. La solution permet aux entreprises de développer leur marque et de susciter l’engagement de la communauté même après l’événement.

Gilles Ruffieux: «Le service me semble très bien conçu, en intégrant l’avant, le pendant et l’après-événement. Je ne perçois cependant pas de différentiateur fort immédiat. Ce que je trouverais révolutionnaire, c’est une solution qui s’intéresse davantage à la manière de sourcer et de trier les participants, de manière à proposer des événements particulièrement qualitatifs en terme d’échanges et de réseautage, en y intégrant également une forme de suivi de données.»

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37 – Tarification dynamique des aliments

Utiliser le «machine learning» pour identifier et apprendre le comportement d’achat du client, de manière à proposer une tarification dynamique de produits alimentaires en fonction de leurs dates d’expiration, c’est la solution développée par la jeune pousse néerlandaise Wasteless. Le système qu’elle a mis au point analyse les réponses des clients au changement dynamique des prix et élabore la politique de remise optimale. Son offre, qui s’adresse tant aux épiceries en ligne qu’aux supermarchés, permet d’établir une série de tarifs optimaux en fonction du stock et du moment de la journée.

Gilles Ruffieux: «L’utilisation de l’intelligence artificielle et du machine learning sont très intéressants par rapport à l’objectif visé. Du point de vue du détaillant, la proposition est gagnante sur tous les plans: augmentation du chiffre d’affaires, des marges, et gain de temps en termes opérationnels, du fait ne pas devoir changer les étiquettes de prix. Cela dit, la start-up ne fournit aucune donnée concernant la réduction du gaspillage alimentaire, cela sent un peu le greenwashing. Mais ce type de solution représente un immense potentiel, et devrait essaimer rapidement partout en Suisse.»

38 – Trouver des fournisseurs végans en ligne

Les alternatives aux produits laitiers, aux œufs, à la viande ou au poisson sont toujours plus recherchées par les consommateurs. Toutefois, les détaillants ne parviennent pas toujours à dénicher les meilleurs fournisseurs végans. Vegshelf, créé en 2019 à Düsseldorf en Allemagne, a imaginé pour eux une plateforme B2B sur laquelle les fabricants peuvent créer leur profil et leur liste de produits. Supermarchés, restaurants ou commerces indépendants disposent ainsi d’une vue d’ensemble de l’offre existante, et s’approvisionnent en ligne.

Nicolas Loeillot: «Le marché des produits végans, comme de l’agriculture bio d’ailleurs, a atteint une certaine maturité en Suisse. Dans ces domaines encore artisanaux, les modèles d’affaires qui facilitent le “sourcing” aux détaillants sont utiles. Les entrepreneurs suisses peuvent aussi jouer un rôle pour garantir le traçage des produits en question, grâce à des technologies comme la blockchain.»

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39 – Micro-boulangeries robotisées

La solution de la startup américaine Le Bread Xpress intègre la réfrigération et les capacités de cuisson rapide dans un distributeur automatique. La machine robotisée cuit des viennoiseries et autres produits de boulangerie à la demande. Cette solution permet aux consommateurs de disposer de produits de boulangerie fraîchement cuits à la demande tout en réduisant le gaspillage. Ces automates sont principalement destinés aux entreprises et aux lieux de collectivités.

Isabel Casado Harrington: «Les Suisses entretiennent encore un rapport privilégié avec leurs commerçants, et notamment leur boulanger. En outre, la crise sanitaire a renforcé l’envie de valoriser le local et de privilégier les contacts réels. Néanmoins, le principe du 24h/24, 7 jours/7 est intéressant puisqu’il répond à une réelle tendance de consommation, surtout en ville.»

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40 – Baby boss

Former les enfants à l’entrepreneuriat, c’est la raison d’être de la Miniboss School, à Édimbourg en Ecosse. L’école dispense un programme académique de huit cours d’une durée de neuf mois chacun, mais aussi des camps d’été. L’institution est en relation avec tous les acteurs économiques de la région. Le concept est disponible en franchise et s’est diffusé dans plusieurs autres pays européens.

Nathalie Nyffeler: «Selon moi, cette approche pose un problème. Ce programme semble très axé sur la performance, l’apparence, la consommation. Je ne suis pas contre une sensibilisation des jeunes à l’esprit entrepreneurial, comme le font en Suisse des associations telles que Graine d’entrepreneur. Mais il faut réfléchir au contexte pédagogique, car les dérives arrivent facilement. Aujourd’hui, on doit former des citoyens responsables, pas des loups de Wall Street.»

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41 – Divorce party planner

Un mariage sur deux finit par un divorce. Aujourd’hui, des sites suisses tels qu’Easydivorce existent pour simplifier les aspects légaux et réduire la charge financière d’une séparation. Mais l’idée de faire une fête pour mettre un point final à une relation peut se révéler une idée de business intéressante, comme le propose l’entreprise américaine Howl at the Moon. Comme les wedding planner ont transformé une niche en un marché lucratif, l’organisation de divorces avec fête finale incluse, cache un potentiel inattendu.

Andreane Jordan Meier: «Une large partie des divorces se termine par des disputes assez pénibles. L’idée de clôturer une expérience de vie si dramatique par une fête me laisse douteuse. En revanche, lancer une telle entreprise peut-être se révéler intéressant, notamment si l’offre comprend une prise en charge totale du divorce, y compris en ce qui concerne les aspects légaux et administratifs.»

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42 – Fast-food 100% salades

La chaîne américaine Sweetgreen a connu un succès fulgurant aux Etats-Unis depuis sa création en 2006 avec l’ouverture de 140 enseignes à travers le pays. Entrée en bourse en novembre 2021, elle propose des salades et des bowls reposant sur des ingrédients frais, sains, locaux et de saison. Elle se targue d’être le «McDonald’s de sa génération». Pour augmenter la rapidité de la préparation de ses salades, composées à la demande, la société a acquis l’été dernier une start-up qui développe des robots de services. Elle suit aussi en détail l’empreinte carbone de ses restaurants et de ses menus en récoltant des données auprès de ses fournisseurs.

Olivia Lamarche-Brunisholz: «Avant de lancer une telle idée, il convient de bien étudier le marché car, selon un récent sondage, environ 70% des consommateurs en Suisse n’éprouvent aucun remord à manger de la «Comfort food» (ou aliment-réconfort) telle que des pizzas et des hamburgers. Il y a pour l’instant, dans le pays, plutôt des bars à salades ouverts par des indépendants ou alors des grandes chaînes qui proposent une variante saine dans leur assortiment de «fast food» classique. Il faudrait réussir à convaincre des investisseurs d’ouvrir une chaîne avec des restaurants situés dans plusieurs villes et un concept conséquent de durabilité et de traçabilité de la “ferme à la table”.»

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43 – Testament en ligne

Le digital touche tous les secteurs, même celui des obsèques. Avec l’entreprise française  Testamento, il est désormais possible de rédiger son testament en ligne. Sur la plateforme, le testamentaire peut noter ses volontés, concernant les obsèques comme la répartition de ses biens, ainsi que stocker ses documents officiels dans une partie sécurisée du site. Une offre d’une quarantaine d’euros permet d’enregistrer le testament, mais il faut débourser le double pour être validé par un notaire.

Cyril Déléaval: «L’entreprise bouleverse le marché très établi et onéreux des notaires, ce que je trouve très positif. Elle déplace la confiance en l’institution à une plateforme numérique. Aujourd’hui, une signature électronique sécurisée peut être qualifiée, le testament olographe (écrit à la main) pourrait donc être remplacé, mais la pratique n’en est pas encore là. L’enjeu se trouve plutôt dans la validité juridique de ce testament. Sans validation d’un notaire, le document est-il toujours recevable? Qu’adviendra-t-il du testament si l’entreprise est en faillite? La question de la cybersécurité est également essentielle avec des documents aussi importants. Une sécurisation par la blockchain pourrait être une solution intéressante.»

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44 – Apprenez localement avec votre artisan

Faire un stage de menuiserie et d’ébénisterie pendant ses vacances, c’est ce que permet la plateforme française Kokooning. Agence de voyages d’un genre nouveau, elle propose notamment de se former à de nouvelles compétences manuelles auprès d’artisans chevronnés. Un bon moyen pour les professionnels en question de toucher une nouvelle clientèle et de se dégager un revenu supplémentaire.

Julien Abegglen Verazzi: «Le fait de proposer des expériences “immersives” est une tendance depuis quelques années. Avec la pandémie et la récession du tourisme de masse low cost, les séjours vantant l’authenticité et l’artisanat visent à reconnecter un public plutôt citadin avec des savoir-faire traditionnels. Valoriser ces métiers est très important, mais il faut veiller à ne pas tomber dans du marketing sensationnaliste qui dépasse les capacités des artisans.»

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45 – Faites vos analyses médicales à la maison

Antelope Dx a développé un appareil qui permet de réaliser des tests diagnostiques à domicile. De la taille d’un smartphone, il permet de tester de nombreux fluides corporels. Chlamydias et gonorrhée, infection urinaire, grippe, mais aussi analyse sanguine, tout pourrait être effectué à la maison. Selon le résultat, le patient contacte son médecin. D’après l’entreprise belge lancée en 2019, son facteur de différenciation se trouve le fait qu’elle offre la triade «performance de laboratoire clinique, facilité d’utilisation (à la manière d’un test de grossesse) et prix grand public».

Cyril Déléaval: «Cette entreprise disrupte le marché du diagnostic. Tout ce qui permet de réduire les coûts de la santé est intéressant. L’enjeu principal reste la fiabilité de ces tests: ils doivent être acceptés par les médecins sous peine de provoquer une multiplication des tests pour chaque patient, et donc une augmentation des coûts et de la pollution. Mais s’ils sont validés par les médecins, ces tests peuvent permettre de diminuer les consultations inutiles, et désengorger les systèmes de soins. L’idéal serait de vendre ces tests au travers d’un relai de conseil, comme par exemple avec les pharmacies.»

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46 – Analyse de data collaborative

Avec plus de 750 employés et une dizaine de bureaux dans le monde, la start-up new-yorkaise Dataiku rencontre un franc succès. Spécialisée dans le traitement des données, elle a créé Dataiku DSS, une plateforme de développement intégrée qui convertit les données en prédictions. La plus-value de cette plateforme logiciel se situe dans son approche collaborative. Elle réunit à la fois les experts des données ou «data scientists», mais aussi les analystes et opérateurs. L’outil permet de préparer, mélanger et modéliser, ou encore d’automatiser le workflow et de déployer la production.

Nicolas Loeillot: «Dans un pays comme la Suisse, où tout est très distribué, voire éclaté, fédérer les données entre les différents acteurs et donner de la gouvernance constituent un enjeu immense. Le défi est aussi, étant donné la petite taille du pays, de pouvoir croiser les données disponibles avec celles venant d’autres pays. Il existe toutefois un potentiel pour les entrepreneurs suisses qui souhaitent améliorer la gouvernance des données et pour ceux actifs dans des domaines spécifiques, à l’instar de la Bâloise Lyfegen HealthTech, spécialisée dans la santé ou encore Pryv à Lausanne.»

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47 – Déclarer facilement ses cryptomonnaies

Comment déclarer son argent virtuel? C’est à cette question que répond le Cryptotax, logiciel créée par l’entreprise autrichienne Blockpit. Le calculateur en ligne détermine les bénéfices imposables issus du trading, du minage, ou d’investissements dans les cryptomonnaies. Relié aux portefeuilles des utilisateurs, le logiciel intègre les données et les transactions en temps réel et adapte le montant des impôts à payer en fonction du pays. Le logiciel en version basique est gratuit, payant pour les options professionnelles. En parallèle, la Commission européenne prévoit une directive appelée «DAC-8» qui exigera une meilleure transparence des échanges de cryptomonnaies.

Isabel Casado Harrington: «Les plateformes qui permettent de consulter son portefeuille de cryptomonnaies existent déjà et sont très utiles. En Suisse, les personnes physiques doivent déclarer leurs cryptomonnaies dans leur déclaration de fortune, mais les bénéfices ne sont non imposables. Les entreprises sont quant à elles déjà obligées de remplir leurs déclarations à ce sujet si elles utilisent les cryptomonnaies dans leur modèle d’affaire. L’idée de Blockpit est intéressante, et serait particulièrement utile en Suisse si l’imposition sur ces monnaies venait à changer. On pourrait alors potentiellement imaginer une déclinaison par cantons.»

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48 – L’actu personnalisée sur tous les formats

Grâce à l’intelligence artificielle, Newsadoo rassemble l’actualité et les contenus journalistiques provenant de différentes sources (journaux, émissions de radio, chaînes de télévision et portails en ligne). Elle réunit le tout dans un flux d’actualités personnalisées à chaque utilisateur. La start-up autrichienne vise à rendre les informations plus individualisées, plus intelligentes et plus divertissantes.

Gilles Ruffieux: «Donner accès à davantage de contenus d’actualité qualitatifs en y incluant un peu de curation. Voilà une proposition qui me plaît particulièrement en tant que consommateur! Je suis plus partagé concernant l’intérêt pour les éditeurs. Leur enjeu principal consiste à la conversion des lecteurs vers une offre d’abonnement. Je ne suis pas sûr qu’une telle plateforme puisse atteindre la masse critique d’utilisateurs pour les y aider dans un marché relativement restreint tel que la Suisse.»

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49 – Espaces communs en télétravail

Glue compte parmi les startups qui capitalisent sur la révolution du travail à distance. L’entreprise finlandaise propose un espace en ligne où des équipes à distance se réunissent pour apprendre, partager, planifier et créer. Les utilisateurs commencent par personnaliser un avatar. Ils ont ensuite accès à des fonctionnalités telles que des salles de formation virtuelles, des coins discussion, des espaces de formation. La startup a déjà obtenu l’adhésion de clients tels que Microsoft, HP et Toyota.

Laetitia Kulak: «J’adore ce concept, qui s’inscrit bien dans l’air du temps. C’est une bonne manière d’appréhender le travail hybride. L’utilisation d’avatars est assez ludique et peut faciliter certaines tâches, comme la mise en place d’une formation. Cela dit, cette solution ne doit pas occulter le besoin d’échanges réguliers en présentiel, au risque de faire décrocher les participants.»

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50 – Votre portable prend un selfie de son voleur

Développée au Canada, Hammer se vante d’être un «garde du corps personnel». Elle est en effet la première application de sécurité intelligente qui détecte les urgences. Un kidnapping, un vol ou un accident de voiture, avec l’impact du choc, peuvent activer l’alarme. Une fois enclenchée, l’application bloque l’appareil, permet de localiser le téléphone et prend la personne qui tient le téléphone en photo. Cette dernière fonctionnalité peut ainsi permettre d’identifier l’auteur du méfait, en cas de vol de l’appareil par exemple. Disponible sur Apple et Androïd, l’application compte désormais plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs.

Julien Abegglen Verazzi: «À l’ère du big data et de la digitalisation, l’innovation se doit de contre-attaquer et proposer des solutions qui garantissent efficacement la sécurité des individus et pas seulement la protection des données. L’application semble ainsi combler une lacune. Cependant, une utilisation à mauvais escient pourrait aussi se retourner contre la personne elle-même (fausse alerte, erreur de manipulation, etc..). Et on peut se poser la question de l’efficacité réelle en cas d’incident à l’étranger.»

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Experts

Isabel Casado Harrington, responsable de l’incubateur technologique Tech Launchpad à l’EPFL, programme d’incubation des start-up technologiques

Cyril Déléaval, coach en développement d’entreprise chez Genilem (GE)

Andreane Jordan Meier, cheffe du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI-VD)

Frédéric Baetscher, directeur de Creapole à Delémont, entrepreneur et coach au sein de la plateforme d‘innovation platinn

Olivia Lamarche-Brunisholz, responsable de programme au sein de l’association FriUp

Nicolas Loeillot, co-fondateur de Tech4Eva et de Tech4Growth (l’incubateur et le programme de l’EPFL Innovation Park), et expert Innosuisse (agence fédérale pour l’encouragement de l’innovation).

Laetitia Kulak, fondatrice de Global HR Talents et présidente du Prix RH Numérique Suisse

Gilles Ruffieux, fondateur des sociétés Qibud et Agilbility, spécialisées dans la transformation des entreprises et l’engagement des équipes

Nathalie Nyffeler, responsable de la cellule Innovation et Entrepreneuriat de la Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD)

Julien Abegglen Verazzi, Senior Community Catalyst à Impact Hub Genève