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Schroeder, une élection à un cheveu (pas teint)

Malgré sa spectaculaire remontée depuis quinze jours, Gerhard Schroeder n’a pas obtenu de victoire nette ce dimanche. Mais les écologistes sont devenus la troisième force du pays. Explications de Munich.

Les amateurs de suspens en sont pour leurs frais. Dimanche soir, les élections parlementaires allemandes ne donnent toujours pas de vainqueur clair. Les partis de l’union forment la fraction la plus forte à la Chambre basse, mais la coalition rouge-verte semble obtenir une courte majorité au final.

Cette situation est due d’une part au très bon résultat du parti écologiste (qui obtient près de 9% et devient ainsi la troisième force du pays), d’autre part à la déception du parti libéral qui paye le prix des escapades de Jürgen Möllemann. Ses attaques répétées contre le directeur du Conseil des Juifs allemands auront fatigué une partie de l’électorat libéral. On est bien loin des 18% annoncés.

C’est dans la journée de lundi seulement que l’on saura définitivement quelle fraction sera en mesure de proposer un chancelier au parlement nouvellement élu. Malgré sa spectaculaire remontée de dernière minute, Gerhard Schroeder n’aura donc pas obtenu la victoire claire que son soudain regain de popularité lui laissait espérer.

Il avait dit que s’il ne réussissait pas à amener le taux de chômage au-dessous de la barre des 3,5 millions, il ne méritait pas d’être réélu. L’objectif, on le sait, n’a pas été atteint. S’il gagne ce lundi, ce sera à un cheveu.

La politique de la «main tranquille» de Schroeder aura lassé de nombreux électeurs, qui espéraient une attitude plus ferme de sa part. L’activisme des derniers mois, la commission Hartz créée pour réformer le marché de l’emploi, le débat sur l’Irak n’ont pas permi de mobiliser le pays autour du chancelier. Beaucoup d’Allemands auront eu le sentiment d’une fuite en avant.

Aujourd’hui, les caisses de l’Etat sont presque à sec, le financement des retraites demeure le gros défi des décennies à venir, le système scolaire doit être complètement repensé et le marché de l’emploi reste au point mort.

Quatre ans de gouvernement Schroeder, succédant à seize de gouvernement Kohl, ont amené le pays à un quasi-immobilisme. Si bien qu’aujourd’hui, de nombreux Allemands ont l’impression que le système social paye ceux qui n’en n’ont pas besoin et laisse sur le carreau les plus démunis. Ils estiment que l’éducation reste, malgré un système de bourse et de subventions très élaboré, un facteur d’exclusion sociale.

Pour ces électeurs, c’est l’existence même du pays, les fruits de la réunification, sa position dans le monde qui doivent être repensés.

C’est pour toutes ces raisons que Gerhard Schroeder n’a pas obtenu de victoire nette ce dimanche.

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Christian Vauthier travaille à Munich. Il est collaborateur occasionnel de Largeur.com.