KAPITAL

50 idées de business à lancer en 2020

Quelles sont les entreprises qui font le buzz à l’étranger? Sélection de pépites issues des quatre coins du monde et qui suscitent l’enthousiasme des investisseurs et des spécialistes des start-up.

Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans PME Magazine.

_______

Lauréats de concours, levées de fonds spectaculaires, clients prestigieux… Les projets présentés dans ce dossier s’illustrent de diverses manières dans leurs pays d’origine. Pour autant, transposer telle quelle une idée ne va pas de soi, comme le rappellent les experts interrogés dans le cadre de ce dossier. S’inspirer d’un concept existant à l’étranger peut cependant servir de coup de fouet pour donner envie de se lancer dans une aventure entrepreneuriale.

D’autant plus qu’il n’a jamais été aussi facile de créer une entreprise. Ainsi le portail EasyGov permet désormais de réaliser la plupart des démarches administratives via une plateforme en ligne. Reste qu’il ne faut pas brûler les étapes lorsque l’on se trouve dans les starting blocks: analyse de marché, business plan, choix d’une forme juridique… 3… 2… 1… Partez!

Le panel d’experts:

Jean-Albert Ferrez, président de la fondation The Ark
Caroline Widmer, directrice de l’incubateur Pulse à Genève
Abir Oreibi, CEO de Lift
Bruno Giussani, directeur européen des conférences TED
Grégory Grin, directeur de Fri Up et président de l’association Swiss Startup Coaching Network
Juliana Pantet, directrice du parc technologique Y-Parc
Deborah Mattatia responsable partnerships & business development chez Heidi.news
Julien Gaillard, spécialiste en innovation à Hyperaktiv Lab
Lan Zuo Gillet, directrice générale adjointe de la Fondation EPFL Innovation Park, directrice du programme Business Concept Training d’Innosuisse

_______

01 Sécurité alimentaire à bas coût

Informer les consommateurs sur la sécurité et la qualité de leurs aliments à l’aide d’une solution intelligente et «low-cost». C’est l’idée imaginée par la start-up hollandaise Fresh Strips. Elle se présente sous la forme d’un autocollant placé sur l’emballage et qui fournit des informations sur l’exposition des produits thermosensibles à la chaleur, de manière à garantir que la chaîne du froid n’ait pas été interrompue.

Jean-Albert Ferrez: «C’est une solution technique à priori simple à un problème complexe. L’idée me paraît donc excellente et par ailleurs tout à fait dans l’air du temps. Il semble aussi beaucoup plus simple de placer un petit témoin que de devoir vérifier que toutes les personnes impliquées dans le transport de marchandises ont bien fait leur travail. Évidemment, il faut que le coût du produit soit en adéquation.»

02 Simplifier la commande de métaux
La start-up estonienne Fractory offre un service de fabrication de découpe laser et de pliage de métal de haute qualité. Un algorithme analyse les fichiers CAO avant de proposer le meilleur fournisseur en fonction de leur disponibilité, emplacement, capacités et matériaux. Une solution qui a permis à Fractory de remporter le titre de la meilleure start-up lors du salon spécialisé EuroBLECH il y a quelques mois.

Jean-Albert Ferrez: «Pouvoir déterminer les besoins d’un client de manière automatisée me paraît être intéressante. D’autant plus que la vérification des fichiers CAO est assez simple, il faut analyser la découpe, le pliage, les dimensions des pièces. La niche de cette start-up est assez petite, il faudrait vérifier que le terrain n’est pas trop occupé.»

03 Améliorer la gestion de chantiers
BuildSafe est une société basée à Stockholm qui fournit un service de gestion de la sécurité dans le « cloud » pour l’industrie de la construction. L’outil aide les entreprises de construction et les constructeurs à produire des rapports, à documenter et à surveiller les risques associés aux projets de construction, tout en réduisant la paperasse. Fondée en 2015, Buildsafe compte déjà plusieurs clients majeurs et a engrangé près d’un million d’euros de financement pour développer son offre.

Jean-Albert Ferrez: «Ce concept me plaît bien, car en matière de construction on passe de plus en plus de temps à faire de la conformité. Les grandes sociétés sont armées de juristes pour cela, il s’agit donc d’une solution intéressante pour faciliter le travail de structures plus petites. Le fait d’informatiser ces processus ajoute une valeur ajoutée intéressante, qui permet aux entreprises de vérifier qu’elles n’ont pas oublié de renseigner une information ou un document en particulier.»

04 Échange de talents
Une place de marché où les agences de recrutement peuvent présenter leurs candidats déjà évalués, tandis que les entreprises ont un accès instantané aux talents informatiques intéressés par des offres d’emploi correspondant à leur niveau d’expérience et de compétence. C’est le projet conçu par la start-up roumaine TalentBrowse. Une manière d’optimiser le processus de recrutement.

Jean-Albert Ferrez: «Le marché du recrutement s’avère très compétitif en Suisse, sans doute plus qu’en Roumanie. Il est difficile d’imaginer les agences de placement partager volontairement leurs évaluations sur une plateforme. Là où on peut imaginer un potentiel, c’est au niveau du recrutement dans le domaine académique, qui se distingue déjà par une grande transparence.»

05 Veiller au bon sommeil des employés
Près des deux tiers des adultes ne dorment pas assez et doivent rattraper leur manque de sommeil en fin de semaine. Conséquence: ils souffrent de fatigue et affichent sérieuse une baisse de productivité. Pour y répondre, la start-up hollandaise Shleep a développé une plateforme de coaching en sommeil. Elle est déjà utilisée par des clients prestigieux comme Deloitte ou Spotify et affiche d’excellents résultats: jusqu’à 50 % de réduction du manque de sommeil et jusqu’à 25% d’augmentation de la productivité.

Jean-Albert Ferrez: «C’est un projet qui me plaît assez. Le défi concerne le niveau d’acceptation de la solution de la part des employés. D’autant plus qu’une entreprise qui admet un problème de sommeil chez ses employés tend la joue pour se faire battre, pour ainsi dire. Il faut donc bien étudier la manière de proposer ce type de solutions, par exemple en insistant sur son aspect volontaire.»

06 Engins de construction en trois clics
L’entreprise allemande Klarx a conçu une plate-forme en ligne pour la location de matériel de construction. Des clients comme Strabag ou Deutsche Bahn ont ainsi pu trouver la machine qu’ils cherchaient en quelques clics. Avec plus de 200’000 références disponibles, Klarx vise à planifier les projets de construction de manière plus prévisible, plus rapide et plus économique.

Jean-Albert Ferrez: «L’idée me plait énormément. Je ne suis pas un grand spécialiste de la construction, mais quand on pense aux parcs de machines colossaux à mobiliser, la notion de location et de mutualisation fait tout à fait sens. Ce qui me plaît aussi, c’est l’application de technologies à un domaine qui reste assez traditionnel.»

07 Faciliter l’investissement écologique
Trine permet aux investisseurs privés de soutenir facilement le développement d’infrastructures respectueuses de l’environnement via une plateforme de crowdinvestment, tout en bénéficiant d’un retour sur investissement. La start-up suédoise investit dans des projets d’énergie solaire qui fournissent de l’électricité à des communautés isolées dans des pays en développement.

Jean-Albert Ferrez: «C’est un projet qui se distingue peut-être par rapport à la cible, des micro-investisseurs séduits par l’aspect humanitaire. Ce terrain est déjà passablement occupé par des plateformes de cofinancement qui propose notamment des installations sur des toits d’immeubles. Car les personnes qui disposent de fonds plus importent risquent de vouloir un contrôle plus important.»

08 Mieux trouver son influenceur
Identifier l’influenceur le mieux adapté pour promouvoir son produit et entamer une collaboration à l’aide d’une analyse objective de données statistiques. C’est le concept développé par la start-up slovène Influee. Sa plateforme permet par ailleurs d’automatiser le suivi des publications et le paiement des campagnes.

Jean-Albert Ferrez: «C’est une approche intéressante pour faire le tri dans la jungle des influenceurs. Cela apporte une forme de transparence bienvenue, comme ce qu’a pu faire TripAdvisor dans le domaine hôtelier. Les entreprises ont tendance aujourd’hui à contacter les seuls influenceurs qu’elles connaissent déjà, et donc de passer à côté de personnes potentiellement intéressantes. La difficulté consiste à opérer au référencement des influenceurs. Il serait pertinent de comparer le démarrage de cette plateforme avec celui d’une service comme Booking.com.»

09 Acheter reconditionné plutôt que neuf
Dans un monde où la durabilité devient une priorité, l’entreprise française Back Market offre une seconde vie aux produits électroniques tels que smartphones, ordinateurs portables, consoles de jeux et tablettes. La plateforme, qui emploie environ 150 personnes, donne accès à plus de 350 ateliers de reconditionnement professionnels certifiés (y compris par Apple), qui offrent leurs produits à prix réduits. En pleine expansion, l’entreprise est active non seulement en France mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Belgique, en Italie et aux Etats-Unis.

Caroline Widmer: «L’idée s’inscrit parfaitement dans la tendance actuelle de réduire la surconsommation et le gaspillage, en œuvrant pour construire une économie véritablement circulaire. La légitimation fournie par la certification liée à la marque constitue l’atout principal du projet.»

10 Serre connectée
Grâce à la serre connectée imaginée par Myfood, un simple espace de 24m2 suffit à alimenter une famille de quatre personnes pendant toute une année. Le tout, sans le moindre pesticide et avec une faible consommation d’eau. La start-up française parvient en effet, en utilisant l’aquaponie, la permaculture et la bioponie, à créer un écosystème presque autonome.

Caroline Widmer: «Consommer local, sain et écologique est en train de devenir l’une des priorités des Suisses. Disposer d’une serre requiert des moyens économiques conséquents ainsi qu’un jardin, ressources qui ne manquent pas dans notre pays. Malgré le fait qu’il s’agisse d’une niche, je pense que le potentiel de développement d’une telle idée en Suisse est important, surtout avec l’offre d’accompagnement de la part d’un agronome proposée par cette start-up.»

11 Un potager sans jardiner
Louer une ou plusieurs parcelles de terrain dans des fermes potagères près de chez soi qui seront entretenues et jardinées tout au long de l’année par un «Community Farmer». C’est l’offre mise au point par la start-up belge Peas and Love pour ceux qui n’ont pas la main verte, pas de jardin ou pas le temps de faire pousser leurs propres fruits et légumes, mais qui veulent tout de même se tourner vers une alimentation saine et de proximité. L’entreprise propose également des ateliers sur la récolte ou l’utilisation de nouveaux produits (algues, insectes, etc.).

Caroline Widmer: «Outre le nom de l’entreprise, que j’aime bien, je trouve cette idée très réussie, car elle représente en quelque sorte la version 2.0 des jardins potagers partagés que l’on connaît bien en Suisse. J’adore par ailleurs le côté pédagogique: permettre aux usagers de participer aux ateliers et les sensibiliser à de nouveaux modes d’alimentation écologiques, constituent selon moi deux atouts majeurs de cette idée entrepreneuriale.»

12 Chaussures au naturel
Un nouveau type de chaussures avec des semelles extra-fines pour avoir une sensation de marcher pieds nus. Née d’une campagne de crowdfunding, l’entreprise Wildling compte aujourd’hui 70 employés. La PME allemande utilise par ailleurs des matériaux respectueux de l’environnement et d’origine non-animale, tels chanvre, liège et laine, produits localement et en utilisant des processus économes en ressources.

Caroline Widmer: «L’intérêt des gens de s’engager dans une mode éthique, pour autant qu’elle soit en même temps esthétique, est en pleine croissance. En plus, l’idée de marcher comme si l’on était pieds nus correspond à un besoin évident de se reconnecter avec les éléments. Il s’agit donc certainement d’un marché porteur, mais si l’on souhaite lancer cette idée il faut bien prendre en considération le fait que les consommateurs ont souvent envie d’essayer un produit comme des chaussures avant de l’acheter. Les ventes se faisant uniquement en ligne, on risque vite de sortir des clous en matière d’émission carbone.»

13 Nounous bilingues
Proposer des services de nounous bilingues. Idéal pour les parents afin de concilier la garde classique d’enfants avec l’initiation aux langues telles que l’anglais, l’allemand, le chinois, le russe ou l’arabe. Chaque semaine, plus de 3000 enfants sont gardés et initiés aux langues étrangères, grâce aux services de l’entreprise française Baby-Speaking.

Caroline Widmer: «Il s’agit d’une approche adapté aux besoins très particuliers des familles d’aujourd’hui, notamment en Suisse. Le fait de proposer une pédagogie développée avec une institution scientifique comme le CNRS fournit une sécurité supplémentaire. Le côté innovant est dû au fait de mettre ensemble le site classique proposant des baby-sitters avec ceux qui offrent de l’apprentissage. Toutefois, le multilinguisme de la Suisse, et plus particulièrement de Genève avec la présence d’une communauté internationale très importante, me laissent penser que ce type business mériterait une étude de marché très poussée.»

14 Améliorer la communication scolaire
Pionnière en Amérique Latine, Blended est une plateforme scolaire qui a le but d’améliorer la communication entre écoles et familles. Via une application, les parents peuvent recevoir automatiquement des informations de la part de l’école sur leurs enfants. La start-up argentine a par ailleurs gagné le prix Seedstars Global Winner 2019, qui prime les start-up des pays émergents.

Caroline Widmer: «Le projet est très intéressant car au niveau de la transmission de l’information entre école et parents, il existe une très importante marge d’amélioration. Il s’agit presque d’une urgence que de lancer ce genre de plateformes, afin de consolider ces liens, qui demeurent fondamentaux et ne sont pas faciles à créer. Malgré le fait que l’évocation du numérique dans l’éducation puisse faire peur, ce genre d’initiatives devraient vraiment faire partie des priorités sociales. Elle permettrait notamment de dépasser la barrière des langues pour les familles allophones en y intégrant un outil de traduction.»

15 L’économie circulaire dans le bâtiment
Portes, fenêtres, parquets… Alors que les surplus de la construction sont aujourd’hui jetés, la start-up Backacia revalorise ces invendus du BTP pour leur donner une nouvelle vie. Sur son site, la jeune pousse française accompagne les acteurs des chantiers et de l’immobilier à travers des missions de conseil et les met en relation avec ceux qui cherchent du matériel, facilitant ainsi le réemploi dans la construction.

Abir Oreibi: «L’idée d’économie circulaire est positive. Le marché suisse est néanmoins assez petit. Il est donc nécessaire de calculer les efforts de vente et de les comparer aux bénéfices attendus. De plus, la partie logistique doit donc être intégrée dans les services de la plateforme pour en faciliter l’utilisation et ce sur toute la chaîne: de la publication à la livraison finale en passant par le paiement.»

16 Assurance personnalisée
Amodo fournit une plateforme qui permet aux assureurs et à ses courtiers de créer de nouveaux produits et services basés sur les données d’utilisation et de comportement des usagers. L’entreprise croate donne aux clients un score de conduite. Les compagnies d’assurance peuvent alors offrir des conseils et des rabais incitatifs pour que le conducteur améliore son comportement sur la route.

Bruno Giussani: «Cette idée amène deux éléments: économiquement les assurances personnalisées sont très intéressantes puisque l’analyse des comportements permet d’optimiser les prix proposés aux utilisateurs. Ce dernier est alors incité à limiter les prises de risques. Néanmoins, cette idée soulève aussi la problématique de la protection des données individuelles. La communication des données de conduite signifie que les assurances auront probablement aussi accès à des données plus personnelles. Il faudrait donc tout d’abord vérifier que cette plateforme ne soit pas en contradiction avec la loi suisse de protection des données personnelles.»

17 Votre comptable digital
IPaidThat, créée en 2017 et basé à Paris, simplifie et automatise la comptabilité des entreprises en démarrage et des PME. Son logiciel recherche automatiquement les factures dans les boites d’e-mail, les espaces clients, les scanners de bureau mais aussi les plateformes collaboratives comme Slack. Le logiciel les compare en temps réel aux opérations bancaires grâce à l’apprentissage automatique, la blockchain et l’intelligence artificielle. Ainsi, l’entreprise reçoit une alerte en cas d’oubli de paiement et aide les PME à garder à jour leur trésorerie.

Abir Oreibi: «C’est une idée prometteuse et qui offre un réel soutien. Mais elle demande également la mise en place de bonnes pratiques pour tous ceux qui reçoivent des factures dans une entreprise. Pour optimiser ce service, les employés doivent se former à l’utiliser et adopter les bons comportements.»

18 Un jardin potager au milieu du restaurant
Verdical propose un système de jardinage intérieur automatisé permettant à tout restaurateur de cultiver des légumes verts et des herbes en appuyant simplement sur un bouton. L’idée américaine permet aux établissements de diminuer leur chaîne d’approvisionnement et de connecter les consommateurs directement à leurs ingrédients.

Abir Oreibi: «Cette idée s’inscrit dans l’ère du temps. Aujourd’hui les consommateurs sont demandeurs de produits locaux. L’idée des herbes me paraît cependant plus prometteuse que celle des légumes. Le maraîchage n’est pas le travail des restaurateurs, mais celui des agriculteurs qui répondent déjà à cette demande de culture plus bio et plus locale.»

19 Trouver des partenaires commerciaux en un clic
La start-up polonaise Growbots développe une solution tout-en-un pour atteindre des centaines de clients potentiels en quelques minutes. Elle automatise certains processus, comme l’envoi ou de relances d’e-mails et utilise l’intelligence artificielle pour identifier les prospects les plus intéressants dans sa large base de données. Elle promet ainsi un important gain de temps aux représentants commerciaux.

Abir Oreibi: «Il s’agit d’un logiciel de gestion de la relation client, un outil pratique et important pour les entreprises. Ce marché est cependant très compétitif et dominé par de grands acteurs comme le leader américain Salesforce. Pour fonctionner, une start-up devrait obligatoirement avoir une valeur ajoutée spécifique aux firmes suisses.»

20 Des fermes plus productives
L’entreprise australienne AgriWebb développe un logiciel de gestion agricole qui simplifie la tenue des dossiers. Elle permet de répondre aux besoins de vérification, d’accréditation et augmente ainsi la productivité des exploitations agricoles. Le logiciel dispose d’un panel de propriétés comme la tenue de dossiers complets, la cartographie de la ferme, un planificateur opérationnel, la gestion des stocks et des tâches, la gestion des animaux individuels, des plans de biosécurité et plus encore. La saisie de données telle que l’utilisation d’antibiotiques et de produits chimiques dans la production peut aussi confirmer la certification biologique, tandis que des données telles que la génétique, les habitudes de pâturage, les conditions météorologiques et les habitudes de prise de poids tout au long du cycle de vie de l’animal permettent à AgriWebb de faire des recommandations aux agriculteurs. La start-up affirme ainsi qu’elle a aidé certains agriculteurs à accroître leur productivité de 20 %.

Bruno Giussani: «C’est une bonne idée! Les technologies sont trop peu présentes dans l’agriculture, c’est un secteur réellement sous-estimé. La question de l’automatisation des fermes est une problématique d’avenir. Pour ce logiciel, on pourrait imaginer qu’il soit accompagné d’une formation pour les gens qui l’utiliseront.»

21 Quand les agriculteurs s’allient
Le réseau américain Farmers Business Network (FBN) agit comme une plateforme d’échange pour 7’000 cultivateurs. La société offre des services d’analyse, de commercialisation des cultures, de financement et d’assurance. Le FBM permet également aux agriculteurs d’échanger au sujet des prix et de l’approvisionnement des semences dans ce secteur traditionnellement très opaque. Le réseau leur fournit également un formidable levier pour passer des commandes conjointement face à des fournisseurs d’envergure.

Abir Oreibi: «Toutes les initiatives qui visent à rassembler les forces et les intérêts d’un groupe sont intéressantes puisqu’elles permettent d’avoir plus de poids dans les négociations et les achats. Cependant, il faudrait bien vérifier s’il y a un marché assez grand pour un tel service en Suisse.»

22 Démarchage automatique
Pipedrive est un logiciel de gestion de relation client nouvelle génération. Par un système dit de canaux, la solution web venue d’Estonie permet aux entreprises de planifier leurs activités de vente et de surveiller leurs transactions. L’offre de la start-up vise à rationaliser toutes les actions nécessaires à transformer d’une transaction potentielle en une vente réussie.

Bruno Giussani: «Ces outils sont très demandés mais le marché est fortement compétitif. Cette concurrence mondiale peut être un frein à la création d’une solution locale dans ce secteur. Les marchés de niches peuvent fonctionner, comme en étant parfaitement adapté au cadre légal suisse, ou en visant les petites entreprises qui sont très peu à avoir adoptées les systèmes de CRM.»

23 L’outil des vidéos
Publitio conçoit des interfaces de programmation avancées (API) pour simplifier la gestion des vidéos et des images en ligne. La start-up serbe s’occupe du téléchargement, du stockage, du traitement et de la livraison des images, des vidéos et des fichiers audio via son réseau en cloud. La plateforme permet ainsi d’obtenir toutes sortes d’informations sur les fichiers mis en ligne.

Bruno Giussani: «Ce projet vise une catégorie particulière de personne: celles qui publient beaucoup de vidéos en ligne, comme les Youtubeurs. Pour leurs vidéos promotionnelles, les entreprises s’adressent généralement à des professionnels qui ont déjà leurs équipements. Il faudrait donc convaincre ce public d’utiliser cette interface.»

24 Le merchandising pour tous
Commander des t-shirts, des tasses ou des sacs en coton estampillés du logo de votre entreprise, tel est l’objectif de Printify. La start-up travaille directement avec les fabricants pour honorer ses commandes. De plus, contrairement à des concurrents qui s’adressent aux utilisateurs finaux via leurs plateformes en ligne, Printify permet aux revendeurs d’inscrire ses produits dans leurs propres boutiques en ligne alors qu’ils s’occupent eux de la création, la vente et l’envoi des commandes. Depuis ses débuts en 2015, l’entreprise affiche une des plus fortes croissances dans la région de San Francisco, avec plus de 10’000 produits générés quotidiennement.

Bruno Giussani: «Le point fort de cette idée, c’est l’aspect collaboratif du merchandising pour les petites entreprises. En termes de défis, ce service existe dans d’autres pays et sont aussi accessibles grâce à internet. Se différencier uniquement par le prisme du Swiss-made risque de s’avérer coûteux.»

25 Récompenser le recyclage et le tri
Depuis 2011, la société française Lemon Tri propose un service de location de machines de tri dont elle assure ensuite la collecte. Marc ou capsules de café, gobelets en plastique, mégots de cigarette, ou papier, les usages peuvent trier leur déchet dans les bornes installées dans les entreprises. En contrepartie, ils reçoivent des micro dons comme deux centimes d’euro ou des tickets de loterie, en fonction de la valorisation du déchet. La start-up a déjà installé les machines dans plus d’une centaine de sociétés dont Michelin, l’assureur Axa et l’enseigne de sport Decathlon.

Grégory Grin: «Cette solution est intéressante car aujourd’hui, on parle beaucoup de taxer les consommateurs afin de réduire l’impact écologique. A l’encontre de cela, Lemon Tri s’engage dans un système de récompenses qui va davantage inciter les usagers à recycler. Ce système a le potentiel de créer un cercle vertueux et il serait bien accueilli en Suisse. Le seul inconvénient concerne toutefois la place à trouver dans les locaux pour l’installation des machines.»

26 Un agrégateur d’espaces de travail
Le télétravail s’impose de plus en plus en Europe. Par exemple, plus de la moitié de la population active anglaise travaillera à distance en 2020, selon des données de l’Office national anglais des statistiques. Pour accompagner cette mutation du monde professionnel, Daysk aide les professionnels à trouver des espaces de travail classés selon la localisation du demandant. Lancée en 2016, la solution espagnole facilite la réservation d’une salle de réunion ou d’un bureau en quelques clics sur une application mobile ou sur leur site internet.

Grégory Grin: «L’utilisation de places de travail flexible est désormais une réalité de notre monde professionnel. Ce type de solutions devient donc une nécessité. En tant qu’agrégateur d’offres de coworking, ils vont non seulement être en possession d’une de données d’une grande valeur, notamment avec le profil des utilisateurs. Par contre, en Suisse, le monde du coworking est encore en train de se construire et il serait à ce jour difficile de pouvoir agréger toutes les informations nécessaires.»

27 Booster les ventes du commerce de détail
Améliorer les performances de ventes des enseignes du commerce de détail: voilà la mission de la solution serbe Boostowski. Fonctionnant comme un manager de poche, l’application mobile analyse, en temps réel, les données de vente des collaborateurs, les compare aux indicateurs clés de performance et envoie des conseils ou feedback pour augmenter les performances.

Grégory Grin: «L’aspect pertinent de la solution réside dans son domaine d’utilisation: le commerce de détail. En effet, les magasins physiques sont fortement concurrencés par les plateformes numériques. Dans ce cas précis, la technologie et la digitalisation se met au service du vendeur humain. Elle offre ainsi une vraie plus-value aux commerçants et permet de localiser également les secteurs à améliorer, en temps réel.»

28 E-learning au service des professionnels
Dans le sillage des plateformes d’e-learning destinées aux universitaires, Masterplan se focalise uniquement sur les professionnels. Fondée en 2017, la start-up allemande crée des vidéos explicatives sur le thème de la numérisation. L’objectif est de transmettre des connaissances sur le marketing numérique et la sécurité informatique aux entreprises et à leurs employés.

Grégory Grin: «Il est nécessaire d’accompagner l’appropriation du monde digital. Il y a déjà plusieurs initiatives dans ce sens, mais rarement dans un format de vidéo et exclusivement en ligne. De plus, en termes de contenu, l’approche est innovante car les auteurs ne présentent pas des cours, mais forment une réflexion autour du thème de la numérisation, à savoir comment aborder son business model sur internet. Cette approche peut se montrer très inspirante pour les entreprises.»

29 La planification automatisée des employés
Comment jongler entre les tableaux de tous les employés, leurs éventuelles absences et les vacances? Pour sortir du marasme administratif, la start-up viennoise Sheepblue créée des tableaux de services intelligents destinés à la planification des équipes au sein des entreprises. Ces tableaux sont modifiables en direct, intègrent les absences ou les préférences du temps de travail des employés. Un chatbot facilite la communication et permet de fluidifier les demandes de congé, par exemple.

Grégory Grin: «Il y a un vrai potentiel de marché pour ce type de solutions, car ce sont des outils d’importance au sein des entreprises. Une fois adoptés, ces instruments peuvent être de grandes sources d’efficacité. Il existe d’ailleurs plusieurs acteurs sur ce marché (y compris suisses) qui rencontrent un franc succès.»

30 Contrats digitalisés
Réduire le montant de paperasse généré par les contrats dans les entreprises, voilà le défi que s’est lancé Trustchain. Fondée en 2017, la start-up hongroise propose aux sociétés de digitaliser tous les contrats dans une seule application. Ainsi, il est possible de les signer ou de les faire signer via un système d’identification, de les modifier en direct ou encore d’effectuer des paiements définis par les contrats. La jeune société est présente en Hongrie ainsi qu’en République tchèque et proposera bientôt ses services en Allemagne, en Pologne ou encore en Autriche.

Juliana Pantet: «Ces dernières années, j’ai constaté que la Suisse voulait accélérer la transformation numérique, et notamment le canton de Vaud. En effet, ce dernier a lancé plusieurs initiatives pour encourager les entreprises à développer leurs activités dans le domaine du digital et les soutenir au travers de leur nouveau fond FIT Digital. Trustchain, qui propose des solutions de digitalisation pour les PME suit parfaitement ce mouvement et aurait sa place sur le marché suisse.»

31 Gestion d’immeuble 2.0
La start-up tchèque Spaceflow propose une plateforme digitale pour mieux organiser la vie dans des immeubles locatifs, des bureaux ou des espaces de coworking. Via une interface simple d’utilisation, les propriétaires peuvent centraliser la communication et les processus administratifs en lien avec les locataires. Ces derniers peuvent y organiser l’accès aux espaces communs, comme les parkings ou les machines à laver. La plateforme contient aussi des fonctions de conciergerie, comme la réception de colis ou la livraison de repas. Fondée en 2016, la société est active dans plusieurs pays européens ainsi qu’aux États-Unis.

Juliana Pantet: «Ayant passé plus de vingt ans aux États-Unis, où tout est connecté, facile d’accès et mutualisé, je perçois le potentiel énorme de ce type de solutions. Les solutions proposées par SpaceFlow répondent clairement à des besoins et offriraient une plus-value pour la gestion des espaces communs comme un coworking ou un bâtiment multi-entreprises comme le nôtre.»

32 Programmer grâce à Excel
La start-up allemande DashDash veut rendre accessible la création d’applications mobiles pour tout le monde, sans que des connaissances approfondies en informatique soient nécessaires. En effet, pour créer une application, les utilisateurs travaillent sur une sorte de fiche excel. Il suffit de remplir les cases et d’intégrer quelques commandes pour concevoir son app. Il s’agit peut-être d’une des prochaines pépites du monde entrepreneuriale: la société a levé pas moins de 8 millions d’euros dans une première levée de fonds réalisée en 2018. Parmi les investisseurs se trouve aussi le cofondateur du géant du e-commerce Zalando. Pour le moment, Dashdash possède deux bureaux, à Berlin et à Porto.

Deborah Mattatia: «A l’ère de ‘l’empowerment digital’ où les outils sont simplifiés au maximum pour permettre aux particuliers d’exploiter les outils technologiques, il est usuel de voir des interfaces comme Dashdash émerger sur le marché. Il faut tout de même avoir quelques notions de programmation pour utiliser leur plateforme. L’avantage de ces services pour les professionnels confirmés ou en devenir est l’accès au marché – car celui-ci n’est pas limité au niveau géographique. Il faut avant tout une expérience utilisateur particulièrement accessible et agréable. Il est ensuite nécessaire de faire connaître ensuite son application à travers des réseaux internationaux.»

33 Marché de fournisseurs qualifiés
Basée à Lisbonne et fondée en 2012, Zaask est une plateforme d’agrégation de services qui aide les particuliers et les entreprises à embaucher les personnes qualifiées pour réaliser leurs projets, allant de designers d’intérieurs aux professeurs de langues. De plus, l’entreprise aide les professionnels, les pigistes et les microentreprises à accroître leurs revenus et à donner de la visibilité à leurs talents en les présentant à des clients potentiels intéressés par leurs services. Depuis son lancement, la start-up a récolté presque 3 millions d’euros. Zaask compte aujourd’hui environ 100’000 professionnels inscrits sur son service.

Deborah Mattatia: «Cette solution est la rencontre des business modèles physiques et numériques. Zaask est présent pour l’instant au Portugal et en Espagne et leur volume d’utilisateurs est certainement un facteur de succès puisque la société joue la carte locale. Mais ils auront de la compétition pour chaque pays – il s’agit à chaque fois d’infiltrer les réseaux locaux et de développer les relations commerciales région par région. Il y a une place à prendre en Suisse, surtout au vu de l’augmentation progressive des services indépendants.»

34 Mieux sécuriser le fret maritime
Le fret maritime repose sur l’échange et la validation de lettres de transport aussi appelé le connaissement dans le jargon de l’industrie. Dans chaque port, ces documents règlent les affaires entre l’importateur et l’exportateur. En revanche, la validation de ces connaissements peut prendre plusieurs jours. Fondée en 2017, la société brésilienne Cargo X a développé un système qui permet d’échanger et de valider les connaissements en quelques secondes sous forme digitale, en utilisant la technologie blockchain. Non seulement les transactions sont plus rapides, mais il devient aussi beaucoup plus difficile de frauder, car tous les acteurs voient en temps direct ce qui se passe dans le registre blockchain.

Juliana Pantet: «J’ai été épatée par l’engouement dégagé par cette entreprise fondée il y a à peine deux ans et qui a levé plus de 7 millions de dollars en 7 minutes. Cette solution qui utilise la blockchain permet une meilleure traçabilité. CargoX se distingue déjà sur la scène internationale avec de nombreux partenaires dans le domaine maritime et pourrait rapidement devenir le leader mondial.»

35 Un guide des maisons de vacances
The Plum Guide est une société britannique qui a pour objectif de répertorier les maisons disponibles à la location les mieux notées. La sélection s’opère parmi les 25 meilleurs sites Internet de réservation. Pour ce faire, The Plum Guide a élaboré un algorithme spécifique. Une visite méticuleuse des espaces est ensuite organisée afin de valider leur intérêt. L’entreprise propose également un service de conseil par téléphone pour orienter sa clientèle.

Julien Gaillard: «Ce business model touche à un domaine déjà existant, avec une clientèle active. Pour se distinguer, il est important que l’offre proposée affirme sa différence. Si elle s’adresse à une clientèle plus exigeante et plus fortunée ou qu’elle permet de rendre visible des sites moins connus, l’idée peut s’avérer tout à fait convaincante.»

36 Éviter le gaspillage
Face au constat de la quantité d’aliments gâchés, la fondatrice de Foodologic a entrepris de proposer une nouvelle solution au gaspillage alimentaire. Une plateforme permet ainsi de mettre en contact les producteurs et les restaurateurs, par exemple, afin de tirer profit des aliments hors calibre. Le projet de la start-up française est ainsi doublement durable puisqu’il permet de limiter les aliments jetés tout en favorisant les circuits courts.

Julien Gaillard: «La démarche est vertueuse. C’est un modèle qui peut fonctionner particulièrement bien dans les villes où la quantité de produits gâché est élevée. Dans le cas des grandes agglomérations, la garantie de pouvoir réunir l’offre et la demande est ainsi assurée. Il faudrait, en revanche, s’assurer que ce système soit également efficient dans les zones moins concentrées.»

37 Repas bruyants en famille
Les jeunes parents se privent souvent de sortie au restaurant en famille par crainte du dérangement sonore que pourrait provoquer leur enfant. Une problématique à laquelle la société américaine Nibble+Squeak, littéralement grignoter et couiner, a décidé de répondre. L’entreprise se place comme intermédiaire entre les familles et les restaurants en proposant des événements privés permettant à chaque membre de la famille de profiter d’un repas dans un environnement accueillant.

Julien Gaillard: «Cette offre me paraît particulièrement adaptée aux jeunes générations de parents qui souhaitent, malgré la venue d’enfants, conserver une vie sociale importante. C’est un concept très citadin qui peut fonctionner en Suisse où traditionnellement une grande valeur est accordée à la famille.»

38 Personnel sur demande
Basée à Santa Monica, l’entreprise Medely a imaginé une application permettant aux espaces hospitaliers de combler leur besoin en main d’œuvre à la journée. Des professionnels de la santé peuvent ainsi être sollicités par les établissements dans le besoin. Selon Medely, cette solution apporte un gain de temps et d’argent considérable. La société souligne également les retombées positives de ce procédé : l’évaluation du personnel par les patients serait plus positive depuis la mise en place de cette application.

Julien Gaillard: «Appliquée pour l’instant au système de santé américain, il faudrait dans un premier temps évaluer sa possible adaptation au système de santé suisse. Selon moi, le défi de ce projet réside surtout dans le risque d’uberisation et la précarité qu’il véhicule potentiellement.»

39 Auscultation à distance
Un stéthoscope qui se connecte à un smartphone via Bluetooth: voilà l’innovation conçue par la société polonaise StethoMe. Depuis son domicile, ou tout autre lieu, le patient peut s’examiner lui-même de façon précise. Les résultats sont ensuite transmis à un médecin qui analyse la situation à partir de ces données et décide des prochaines étapes du traitement. Simple d’utilisation, l’outil peut ainsi notamment détecter un son inhabituel au niveau du système respiratoire ou autre souffle au coeur. De plus, le dispositif enregistre un historique médical de son propriétaire, ce qui garantit à l’appareil davantage de précision. Une solution qui vise aussi à limiter les visites médicales superflues.

Julien Gaillard: «Les avancées de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé assureront, dans un avenir proche, des machines capables de poser des diagnostics encore plus fiables qu’aujourd’hui. De plus, dans un contexte tel que celui de la Suisse avec une population clairsemée dans un paysage très divers entre la montagne, la plaine et la ville,  un coût de la santé particulièrement élevé puis une société âgée de plus en plus importante, le projet imaginé par la société StethoMe me paraît prometteur.»

40 Pour une désinfection optimale
Le produit développé par la société allemande Heyfair permet, par son application de dévoiler, lors de la désinfection des mains, les zones restées sans contact avec la substance. Particulièrement utile dans le milieu hospitalier, le colorant peut notamment être un outil pédagogique précieux pour s’assurer que le geste a été effectué correctement. L’intensité de la couleur qui se dévoile en séchant sert également d’indicateur quant à la bonne quantité de produit appliqué.

Julien Gaillard: «En Suisse, le niveau de qualité des services de santé et d’hygiène bénéficie de routines aux normes exigeantes. À mon avis, le concept imaginé par Heyfair ne remplit donc pas un besoin fondamental. Dans d’autres pays, en revanche, où les règles d’hygiène peuvent être moins strictes, un tel produit peut s’avérer indispensable.»

41 Trouver la maison de retraite rêvée
Avec plus de 11’000 références, la start-up HappyPappy, implantée en France, aide les personnes âgées à trouver une résidence adaptée à leurs besoins. Une évaluation à travers la visite d’experts camouflés sous la forme de clients mystères est effectuée pour chaque lieu, assurant une description précise de l’établissement. La plateforme se veut collaborative en répertoriant les avis des familles des utilisateurs. Un conseiller est aussi à disposition pour accompagner le futur résident dans le choix de son hébergement.

Julien Gaillard: «La population se faisant de plus en plus vieillissante, le nombre de personnes concernées par ce genre de service est considérable. La plateforme devra cependant veiller à mettre en avant des logements présentant une infrastructure équivalente à celles, spécialisées, qui sont déjà présentes sur le marché.»

42 Un coup de main en un clic
Assembler un lit, accrocher un tableau, faire nettoyer sa maison: la société américaine Handy met en lien des professionnels et des individus en quête de services pour leur maison ou leur espace de travail. Afin de garantir la qualité de l’offre proposée, une équipe d’expert s’assure de façon minutieuse des compétences de chaque professionnel engagé. La plateforme assure une réservation dans la minute, un paiement sécurisé ainsi qu’un service après-vente.

Julien Gaillard: «En Suisse, des petites structures de ce type existent déjà localement. Cela prouve le besoin de mettre en place de tels services. Faciliter leurs accès à travers une plateforme spécialisée, telle que Handy, tout en assurant la qualité est par conséquent une très bonne idée.»

43 Box de produits écoresponsables
Certifiée B Corporation, Grove Collaborative propose des box remplies de produits ménagers écoresponsables –  lessive, papier ménage, dentifrice – ainsi que des produits pour enfants et animaux de compagnie. L’entreprise américaine s’est hissée à la 37e place de la prestigieuse liste Inc. 5000, qui classe les 5000 entreprises américaines affichant la plus forte croissance.

Lan Zuo Gillet: «Je trouve que c’est une super idée! Utiliser des produits écologiques et écoresponsables deviendra probablement l’une des priorités des personnes qui s’occupent du ménage familial, notamment les plus jeunes. Il existe donc sûrement un marché pour ce genre d’initiatives, car la population est de plus en plus sensible au fait d’assurer l’avenir de la planète. Trouver des matières premières locales constitue en revanche une mesure à prendre, afin de ne pas augmenter l’empreinte carbone alors qu’on essaye de la réduire. L’autre défi que je vois est de trouver une solution pour garder le prix à un niveau acceptable pour la plupart de ménages.»

44 Récolte de légumes dans la cuisine
Un petit potager d’intérieur, affranchi d’herbicide et pesticides, pour cultiver à domicile ses propres herbes et petits légumes: c’est le produit conçu par la start-up française Prêt à Pousser. Parmi les plantes proposées: des mini fruits et légumes, des fleurs et des herbes aromatiques. Le mode d’emploi? Insérer des capsules contenant des graines bio, terreau et nutriments dans des flotteurs en contact avec un récipient d’eau surplombé par un système de lumière artificielle LED. Après seulement trois à dix jours, les graines germent. Au bout d’un mois, il est possible de faire sa récolte, en direct de sa cuisine!

Lan Zuo Gillet: «Faire pousser des légumes directement dans sa cuisine dispose sûrement d’un potentiel au niveau de l’intérêt du public. Cette solution unit le côté décoration avec le côté pratique. Dans ce genre de démarches, il est important de choisir des solutions qui permettent de limiter la quantité de déchet lié à l’emballage.»

45 Une alternative au cuir à base de gélatine
La start-up estonienne Gelatex Technologies développe un textile écologique à base de gélatine dérivée de déchets de faible valeur provenant notamment de l’industrie alimentaire. Ses propriétés sont comparables à des matériaux comme le cuir ou le daim. La possibilité de personnaliser l’épaisseur et la texture rend Gelatex attractif tant pour l’industrie de la mode que pour l’industrie automobile.

Lan Zuo Gillet: «Le projet présente des aspects très intéressants car il réutilise des déchets afin de créer des produits à valeur ajoutée. Si l’on souhaite lancer une idée similaire en Suisse, il faudrait prendre en compte les attentes d’une partie des consommateurs, surtout de la jeune génération, qui ne souhaitent pas du tout de produits d’origine animale. Les produits textiles 100% végétaux auront à mon avis encore plus d’avenir.»

46 Au chevet des jeunes en formation
Les carrières linéaires font partie du passé pensent les deux fondatrices de l’agence parisienne Somanyways. Pour elles, la génération qui arrive sur le marché de travail actuellement devra sans cesse se former, se réorienter et même se reconvertir. L’agence propose à ces profils un accompagnement personnalisé à l’aide de tests, d’ateliers et de conseils. Elle emploie dix personnes et a déjà épaulé plus de 3000 jeunes professionnels. Le modèle d’affaires comprend également des conseils en termes de RH pour les grands groupes. L’agence veut aussi se lancer dans l’organisation de salons professionnels.

Lan Zuo Gillet: «Avec la digitalisation des entreprises dans tous les secteurs,  certains métiers classiques vont certainement disparaitre tandis que les nouveaux types de postes vont s’ouvrir. Les étudiants doivent se préparer pour ce changement et devenir multidisciplinaires afin de mieux positionner dans le marché de l’emploi.  Les formations ou les conseils personnalisés dans ce sens ont certainement de clientèle privée et institutionnelle. Ces services peuvent par ailleurs être intégrés aux centres de carrière universitaire et aux ORP. S’agissant  de conseil pour la carrière, je pense que nous pouvons également faire appel à des personnes en pré-retraite et qui ont encore envie de travailler. Ils ont de l’expérience et de réseaux, ils peuvent devenir des « mentors » pour la jeune génération. Il faut juste trouver un ‘modèle d’affaires’ où les deux parties trouvent leur compte.»

47 Ateliers culinaires entre particuliers
Service de mise en relation de personnes pour des dîners, brunch et cours de cuisine chez l’habitant, le site français Eatwith met en lien ses utilisateurs à la manière de Airbnb à travers plus de 130 pays. En devenant hôte, on profite également du système de gestion des réservations de l’entreprise. Les clients, pour leur part, ont accès à près de 5000 expériences culinaires à travers le monde.

Lan Zuo Gillet: «Cette idée répond parfaitement à l’envie d’authenticité que l’on constate dans la société d’aujourd’hui, ainsi que du besoin de créer des liens avec des nouvelles personnes. Apprendre à cuisiner en faisant des rencontres intéressantes représente un vrai atout. Grâce à ce système les utilisateurs peuvent créer une petite communauté autour du thème de l’alimentation et au-delà, qui rassemble et permet de réfléchir aux enjeux de société actuels. Si l’on lance un tel projet, il est fondamental de réfléchir sur l’aspect de la sécurité, la qualité et la tarification »

48 Des résumés de livres de 15 minutes
Lire un livre demande une vive attention et surtout du temps. La start-up allemande Blinkist condense les œuvres littéraires en un résumé de 15 minutes. Que ce soit sous forme écrite ou audio, les curieux ont ainsi accès une large catalogue d’un millier d’ouvrages non-fictionnels. Créée en 2012, l’application mobile payante propose des livres consacrés à la santé, la culture d’entreprise, la politique, la société, la philosophie, etc.

Grégory Grin: «Cette idée intéressante correspond totalement aux comportements de consommation des informations aujourd’hui. En effet, la jeune génération aime accéder à du contenu facilement et le consulter rapidement, comme les capsules vidéos. Il serait intéressant d’amener une touche sociétale en proposant de rembourser l’abonnement si le lecteur achète le livre physique.»

49 Revente d’habits d’occasion entre particuliers
Fini la tendance de la fast fashion et du renouvellement rapide des habits. Avec Vinted, les particuliers peuvent revendre leurs vêtements d’occasion entre eux. Basée en Lituanie, la start-up vient de lever 128 millions d’euros pour poursuivre son expansion en Europe. L’appli, qui se rémunère en prélevant une faible commission auprès de l’acheteur, devrait engranger 1,3 milliard d’euros de volume d’activité en 2019 grâce à son implantation dans une douzaine de pays.

Grégory Grin: «La jeune entreprise comble un vrai besoin dans l’économie circulaire des vêtements. De plus en plus de consommateurs sont conscients de la nécessité de freiner leur dépense en matière d’habits. C’est le moment idéal de lancer ce type de solutions. En Suisse, pour rencontrer du succès, il faudrait prendre en compte nos spécificités culturelles, dont notamment le multilinguisme.»

50 Une néo-banque réservée aux PME
Basée à Paris, Qonto s’adresse uniquement aux PME et aux indépendants. Lancée en 2017, cette néo-banque virtuelle offre non seulement un compte en ligne, mais également des services annexes comme une gestion automatisée de la comptabilité des petites entreprises. La fintech compte déjà plus de 40’000 clients et est en expansion vers l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.

Grégory Grin: «Ce type de solutions s’invite dans un marché saturé mais toutefois intéressant. En effet, il est désormais nécessaire de se différencier pour attirer les clients car les stricts services financiers ne suffisent plus. Pour une PME, cette solution est attirante car elle permet de centraliser tous les services sur une plateforme et laisse ainsi davantage de temps à la PME de se développer et de s’occuper de son business.»

_______

Collaboration: Audrey Magat, Antonio Rosati, Carole Extermann, Robert Gloy et Tiago Pires