TECHNOPHILE

Bastian Baker, numéro un suisse des réseaux sociaux

Le chanteur vaudois est la personnalité du show-business suisse la plus présente dans les médias et sur le web au plan national. Explications.

La renommée de Bastian Baker ne s’arrête de loin pas aux frontières de la Suisse romande. Au contraire, selon un classement paru en février dans le SonntagsBlick, le chanteur est la personnalité du show-business helvétique la plus visible dans la presse nationale et sur le web, mais aussi dans les réseaux sociaux avec 210’000 abonnés sur Twitter, 190’000 sur Facebook et 41’000 sur Instagram.

«Pour exister en musique aujourd’hui, on ne peut plus se passer des réseaux sociaux», note son manager Raphaël Nanchen, qui suit Bastian Baker depuis ses débuts il y a quatre ans. Dans cette optique, Facebook sert de support aux informations les plus conventionnelles (dates de concerts, sorties d’album) avec une fréquence de deux à trois posts par semaine. Le rythme est plus ou moins le même sur Twitter et Instagram, mais le contenu est plus personnel (pensées du jour, infos glanées lors de voyages notamment).

Développement à l’international

«J’évite de publier des choses trop bizarres, explique Bastian Baker. On retrouve plutôt des activités que j’apprécie comme le ski ou des photos avec mon groupe. J’aime aussi beaucoup les couchers de soleil.» Le chanteur affirme par ailleurs ne pas être spécialement «intoxiqué» par son smartphone et pouvoir s’en passer sans difficulté durant plusieurs jours.

Alors qu’il poste lui-même les informations le concernant sur Twitter et Instagram, celles publiées sur Facebook résultent davantage d’un travail commun avec son manager. Pour autant, la presse traditionnelle n’est pas délaissée. Elle est surtout prise en charge par sa maison de disque – Phonag Records, à Zurich – ou par des contacts spécialisés à l’étranger. Bien que la notoriété du chanteur se développe au niveau international, la Suisse, la France et la Belgique demeurent les pays d’où proviennent la majorité de ses fans et followers sur les réseaux sociaux. Concernant la langue utilisée, la plupart des posts sont rédigés en anglais, sauf dans le cadre d’opérations ciblées, par exemple au Québec ou en Allemagne, où le français et l’allemand peuvent être privilégiés.

Un lien émotionnel

Comment le Romand explique-t-il s’être retrouvé à la tête de ce classement national? «Nous avons eu la chance d’être largement diffusés sur les radios alémaniques, sans compter les Swiss Music Awards qui offrent une très grande visibilité», relève Bastian Baker, particulièrement fier du résultat. A cela s’ajoute le fait qu’il parle couramment le suisse allemand, un héritage de son passé de hockeyeur qu’il entretient aujourd’hui lors de ses tournées alémaniques.

Spécialiste suisse des réseaux sociaux, Stéphane Koch confirme qu’il est aujourd’hui très difficile pour un artiste de se maintenir sur le devant de la scène sans alimenter un lien émotionnel avec son public. «Les hiérarchies ont évolué, dit-il. Dans le divertissement, la personnalité prime désormais sur la musique.» Dans ce contexte, chaque élément publié sur les réseaux sociaux est perçu par les fans comme un cadeau qui renforce l’envie de rendre la pareille à l’artiste, en assistant à un concert ou en achetant un disque. Un circuit ou chacun finit, en somme, par trouver son compte.
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Une version de cet article est parue dans le magazine L’Hebdo.