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Le boom du vélo romand

Hausse des ventes et des locations, engouement pour le vélo électrique, l’économie des deux-roues écologiques a le sourire. Portraits de six entreprises locales qui en tirent profit.

Qu’il soit citadin, tout-terrain, artisanal ou électrique, le vélo séduit les foules. Et cet engouement profite aux entreprises romandes du secteur. Aux côtés des incontournables BMC et Scott, porte-étendards suisses bien connus des passionnés, d’autres entreprises locales se sont imposées dans ce créneau: DT Swiss, Redalp, Vélocité, Wattworld, TaxiBike ou encore Tandem. Portraits.
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«Diversifier et spécialiser ses produits est une force»

L’entreprise DT Swiss fabrique des pièces destinées aux vélos haut de gamme. Depuis sa création en 1994, elle connaît une croissance éclatante et ne cesse d’élargir son offre.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 1994, DT Swiss compte 28 employés pour un chiffre d’affaires annuel de 9,5 millions de francs. Aujourd’hui la société basée à Bienne emploie 450 personnes, dont 180 en Suisse, et le montant de ses ventes s’élève à 100 millions de francs. Un succès qui s’explique notamment par une forte capacité à saisir les tendances du marché.

A ses débuts, DT Swiss produit essentiellement des rayons, une activité héritée de son ancêtre, une entreprise de tréfilage active depuis 1934. Elle réalise ensuite ses propres moyeux de roues en acquérant la licence exclusive d’une technologie mise au point par Hügi, une petite entreprise alémanique. Ces produits jouissent rapidement d’une bonne réputation en raison de leur qualité et la PME biennoise parvient à se construire une renommée mondiale. Alors que le VTT est en plein essor aux Etats-Unis, elle devient fournisseur de la prestigieuse marque américaine Cannondale et s’implante dans le Colorado pour s’en rapprocher.

DT Swiss développe par la suite de nombreux autres produits: des amortisseurs en 2001, des jantes en 2003 et des fourches en 2008 après avoir racheté Pace, un fabricant anglais. Avec des rayons, des moyeux et des jantes, l’entreprise peut fabriquer des roues complètes, une activité qui représente aujourd’hui 40% de son chiffre d’affaires. «Nous avons rapidement compris que l’industrie du vélo se développait comme l’industrie automobile, déclare Marco Zingg, directeur de la société. Les marques ne voulaient plus seulement des pièces mais des systèmes complets.»

Toujours pour suivre la tendance, DT Swiss ouvre une filiale à Taïwan en 2005. «Au début des années 2000, la plupart des fabricants de vélo, européens et américains, ont déménagé à Taïwan pour des questions de coût. Il était essentiel de rester proche d’eux, surtout pour des raisons de logistique.» Deux ans plus tard, la marque ouvre une autre filiale en Pologne, où elle transfère ses activités de montage des roues. La démarche lui permet de rester compétitive sur le marché européen avec une main d’œuvre nettement moins chère qu’en Suisse. En 2011, l’entreprise investit de nouveaux locaux à Bienne. Surface totale: 15’000 m2, l’équivalent d’environ trois terrains de football. Dans son usine de production, la sophistication des machines est frappante. Des engins servent à courber les jantes, d’autres compressent les rayons pour leur donner la bonne taille, tandis que des robots testent les roues montées en simulant les impacts sur des terrains accidentés.

Pour l’avenir, la société compte continuer à diversifier ses produits et à les perfectionner. «Il y a 15 ans, un VTT était relativement simple, avec des freins à étriers et un seul type de roues. Aujourd’hui, on trouve plusieurs tailles de roues, des systèmes de pneus sans chambres à air, des freins à disque, des cadres adaptés aux différentes pratiques. Il faut pouvoir répondre à cette spécialisation du matériel.» Une spécialisation qui passe également par la customisation. En effet, les marques sont toujours plus nombreuses à demander des produits spéciaux en petites séries. Pour les roues par exemple, DT Swiss suit la demande de ses clients à partir de 250 paires.
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«Avoir du recul favorise l’innovation»

Nouvelle venue basée en Valais, Redalp réinvente le vélo de descente. La PME commence à faire parler d’elle au-delà des frontières suisses.

Le downhill est une discipline cycliste à part. Le principe consiste à dévaler des pentes accidentées ultra raides le plus vite possible. Autant dire que le matériel est soumis à rude épreuve. Ingénieur mécanicien de formation, Andreas Wüthrich, qui a fondé la marque Redalp à Crans-Montana en 2011 avec sa femme Claudia Shade, a développé lui-même un cadre de vélo downhill unique en son genre. Le produit se distingue par sa barre principale articulée qui lie le guidon à l’axe de la roue arrière. Cette invention, que l’entrepreneur a fait breveter, permet d’accroître la stabilité et d’amortir les chocs. Autre caractéristique du vélo Redalp: une pièce spéciale tend constamment la chaîne afin d’empêcher qu’elle vibre dans les bosses.

«Vendre une idée est presque impossible, explique Andreas Wüthrich. J’ai donc décidé d’investir personnellement pour produire mes cadres en quantité limitée.» Pour la réalisation, il déniche des fabricants à Taïwan qui acceptent de produire en petites séries. Il faut savoir que la plupart des cadres de vélos, toutes marques et toutes catégories confondues, sont produits dans des usines taïwanaises. Les vélos sont ensuite assemblés à Crans-Montana par ses soins. Avant de se lancer dans l’aventure Redalp, Andreas Wüthrich développait aussi des cadres, mais de motos de course. Entre 1990 et 2000, il a travaillé pour de grandes équipes italiennes, allemandes et suisses, un parcours qui lui a permis d’avoir un regard extérieur sur les VTT de descente. «Dans le downhill, la plupart des fabricants procèdent en grossissant des vélos normaux. Pour ma part, j’aime dire que j’ai allégé une moto.»

Actuellement, la marque est présente dans trois points de vente à Crans-Montana, Gland et Sallanches en France. Pour 2014, Andreas Wüthrich compte développer la vente directe. «On ne peut pas couvrir beaucoup de régions avec les magasins. Pour quelqu’un qui se trouve loin d’un point de vente, il est intéressant de pouvoir se fournir directement via internet.»

Plusieurs riders suisses et français roulent déjà sur des vélos de la marque, ce qui lui permet de faire connaître son matériel sur les circuits de compétition au niveau national et international. «J’ai aussi des demandes des Etats-Unis, d’Australie ou encore d’Angleterre, mais je veux d’abord renforcer la société en Suisse et en France avant d’essayer de l’agrandir.» Trois modèles sont disponibles aujourd’hui, soit un de plus qu’en 2012. «Le vélo de descente de Redalp est vraiment intéressant, note Derek Wedge, professeur de downhill à Crans-Montana. Une fois lancé, il offre une excellente stabilité pour le rider et on n’entend même pas la chaîne ou le dérailleur vibrer.»
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«Le vélo permet d’être hyper réactif»

La société de cyclomessagerie Vélocité s’est imposée comme leader du secteur en Suisse romande.

Des livraisons assurées dans les 25 minutes pour les plus urgentes: voilà la marque de fabrique de Vélocité. «Notre créneau est la réactivité, indique Raoul Payot, directeur associé de la société présente à Lausanne, Neuchâtel et Yverdon-les-Bains. Un client qui nous appelle pour livrer un colis peut compter sur un délai maximum d’une heure au centre-ville.» Une telle rapidité nécessite une organisation minutieuse: depuis la centrale de l’entreprise basée à Lausanne, une personne se charge de la gestion des appels provenant des clients tandis que deux autres, appelées «dispatcheurs», font le lien avec les coursiers. Véritables athlètes, les livreurs peuvent rouler entre 50 et 80 kilomètres par «shift», les cinq heures que dure la journée de travail pour ces cyclistes. Sept à huit coursiers sillonnent constamment les routes de la région lausannoise pour répondre à la demande. Dans ses trois villes d’activité, l’entreprise effectue entre 250 à 300 courses quotidiennes.

Tout commence en 1999. Blaize Felberbaum, ancien compétiteur cycliste qui a depuis quitté la société, fonde Vélocité au retour d’un voyage aux Etats-Unis, berceau de la cyclomessagerie. «Des coursiers à vélo existaient déjà dans les années 1990 en Suisse alémanique et à Genève, raconte Raoul Payot. Blaize Felberbaum a constaté que le type d’entreprises qui faisaient appel à leurs services dans ces régions existaient aussi à Lausanne.» Le fondateur de Vélocité débute l’aventure seul dans la capitale vaudoise. Ses principaux clients? Des entreprises juridiques ayant besoin d’envoyer en urgence des documents signés ou encore des sociétés d’arts graphiques qui doivent rapidement transmettre des bons à tirer. Petit à petit, le service se démocratise et ses utilisateurs se font plus nombreux. En 2011, Vélocité fusionne avec Poste-it cyclomessagerie, une PME fondée notamment par Raoul Payot et active à Neuchâtel et Yverdon-les-Bains.

Depuis ses débuts, Vélocité, dont le chiffre d’affaires a atteint 1,7 million de francs en 2012, connaît une croissance annuelle de 15 à 20%. La société emploie aujourd’hui 17 personnes et peut compter sur une réserve d’une quarantaine de coursiers.

En plus de s’occuper de livraisons au sein des trois villes, Vélocité propose un service inter villes. Pour cela, la société se greffe sur le réseau Swissconnect, qui comprend quarante entreprises de cyclomessagerie à travers la Suisse et fonctionne avec les CFF. Un wagon dédié aux marchandises permet à ces sociétés de s’envoyer des colis de villes en villes pour en assurer la livraison. Depuis 2009, Vélocité diversifie son offre et propose également un service de livraison de courses à domicile à Lausanne et Yverdon-les-Bains.

Pour l’avenir, Vélocité envisage de développer des «hubs» en périphérie des villes. Objectif: regrouper les colis provenant des grands transporteurs comme DHL ou TNT pour ensuite les livrer à vélo au centre-ville. «Il s’agit de projets de grande envergure. Nous travaillons actuellement à leur développement en collaboration avec des acteurs politiques et économiques.»
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«Nous essayons d’être la Volkswagen du vélo électrique»

La PME genevoise Wattworld profite de l’engouement pour l’e-bike. Elle exporte ses bornes de chargement dans toute l’Europe.

La tendance la plus fulgurante dans le monde du deux-roues ces dernières années? Le succès du vélo électrique, sans aucun doute. Le marché romand a vu éclore des entreprises avides de profiter du phénomène. Parmi elles, la pionnière genevoise fondée en 2004 Wattworld, qui commercialise sa propre marque baptisée Watts, continue de se démarquer.

Pilotée par Jérôme Steimer et son cousin Ivan Steimer, ingénieur électrique de formation et «inventeur invétéré», la PME crée et assemble ses vélos. Elle mise sur l’innovation, par exemple avec des batteries rechargeables, et choisit ses pièces avec un soin tout particulier afin de se démarquer des produits standardisés des grandes marques. Les composants viennent de Taïwan, de République tchèque, de Hongrie ou encore, pour certains moteurs, de Suisse. La société, présente dans toute la Romandie par le biais de revendeurs et dans les magasins Sport XX de Migros, emploie six personnes et a écoulé 800 vélos en 2012. Elle table sur des ventes équivalentes en 2013.

Avec des prix allant de 1900 à 3800 francs selon les modèles, Wattworld se positionne dans le milieu de gamme. «Nous essayons d’être la Volkswagen du vélo électrique, s’amuse Jérôme Steimer. Le spectre des utilisateurs s’élargit toujours davantage: au début, le vélo électrique attirait surtout les personnes d’un certain âge et les écolos endurcis. Aujourd’hui, il touche tous les publics. Nos clients l’utilisent pour remplacer la voiture ou le scooter, le plus souvent pour se rendre au travail, et par tous les temps.»

Le vélo électrique suscite aussi l’intérêt des entreprises et des municipalités. Pour être en phase avec cette évolution, la PME s’est engagée dans le développement de bornes de chargement, qu’elle commercialise depuis 2010. Baptisé Mobility Parc, le système pensé pour un usage collectif permet de recharger les vélos et de gérer leur accès par les utilisateurs de manière automatisée. La formule a séduit des entreprises qui les mettent à la disposition de leurs employés, par exemple la Tribune de Genève. WattWorld exporte son produit en Belgique, au Luxemboug, en Italie ou encore en France. Elle a par exemple fournit 100 bornes de recharge à l’organisation belge de vélo en libre-service BlueMobility. Au Nord de l’Italie, la PME genevoise est présente dans le parc national du Grand Paradis avec un réseau de 70 vélos. En tout, elle a déjà écoulé 300 unités de son invention et les demandes continuent d’affluer. «C’est un marché d’avenir, analyse Jérôme Steimer. A court terme, le créneau des entreprises est le plus facile à exploiter. Mais le secteur du tourisme présente un très gros potentiel.»
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Des vélos-taxis pour esquiver les embouteillages

A Genève, l’offre de TaxiBike séduit businessmen pressés et touristes. La start-up ambitionne d’étendre son concept à d’autres villes de Suisse romande.

Les vélos-taxis de TaxiBike ont comme un air de rickshaws, ces tricycles qui sillonnent les grandes villes du Sud de l’Asie. Le confort en plus. Dans la version de l’entreprise genevoise, point de moteur pétaradant, mais un pédalier à assistance électrique. Une coque protège les passagers des intempéries, une prise spéciale leur permet de brancher leur propre musique et des couvertures sont à disposition quand la température baisse.

«Que ce soit pour se rendre d’un point à un autre ou pour une balade, nos clients sont attirés par le côté «fun» de l’offre, qui rappelle les vacances, expliquent Sébastien Roevens et Aubin Delavigne, les deux fondateurs de l’entreprise. Son aspect écologique joue également un rôle important. Le concept plaît beaucoup aux touristes qui veulent visiter la ville autrement. Mais une bonne partie de nos utilisateurs font appel à nous pour gagner du temps. Notre clientèle régulière est composée surtout d’hommes d’affaires et de banquiers.» Les véhicules de TaxiBike, qui peuvent transporter deux personnes, ont l’autorisation d’emprunter les pistes cyclables, ce qui leur permet d’être bien plus rapides que les autres moyens de transports s’il y a des embouteillages. «Nous nous positionnons sur les petites courses au centre-ville, en général inférieures à trois kilomètres. Nous sommes complémentaires aux taxis traditionnels. Mais aussi aux transports publics, qui nécessitent parfois plusieurs changements pour de courtes distances.»

Depuis sa création en 2011, la PME, qui emploie entre quatre et 12 personnes selon la saison, a trouvé son public avec ses courses facturées 7 francs pour deux kilomètres. Ses revenus proviennent aussi de la vente des espaces d‘affichage publicitaires situés sur les véhicules. «La publicité fait partie intégrante du modèle. Les véhicules sont conçus également pour cette fonction. Nous sommes principalement présents au centre-ville, dans les points névralgiques où se trouvent les gens, et le support mobile et original attire naturellement l’œil. Grâce à des sociétés de vélo-taxi partenaires à Bâle, Zurich, Coire et Berne, nous pouvons même proposer des campagnes nationales.» Le nombre de véhicules, achetés chez un fabricant allemand, est passé de trois à six. Taxibike prévoit d’étoffer encore sa flotte pour atteindre dix véhicules l’année prochaine et étudie une expansion dans le canton de Vaud, notamment dans la ville de Montreux. Les deux jeunes entrepreneurs, qui se sont lancés dans l’aventure durant leurs études, se consacrent désormais à plein temps à leur société.
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«Nous voulons conserver notre état d’esprit alternatif»

Le magasin de vélos Tandem, à Lausanne, se démarque avec un concept original de dépôt-vente.

«Nous assistons à un gros boom du vélo à Lausanne depuis 10 ans, une tendance encore renforcée par l’arrivée du vélo électrique, s’enthousiasme Pierre Dormal. Il suffit de regarder les infrastructures mises en place. Le nombre de pistes cyclables est en constante augmentation et plus un immeuble n’est construit aujourd’hui sans solution de parking pour les vélos.»

Tandem, le magasin de vélos que le jeune homme de 32 ans a fondé en 2008 avec son associé, Johannes Hartmann, profite de la tendance. Basée à Lausanne, l’enseigne a connu une progression de 20% à 30% par an depuis ses débuts. Elle vend aujourd’hui un millier de vélos chaque année, de la bicyclette d’occasion au vélo électrique neuf, et affiche 11 collaborateurs. L’entreprise propose aussi un service de réparations et des articles de sports d’hiver. En 2012, elle a ouvert une seconde arcade à Vevey. «L’idée d’un deuxième magasin était présente dans notre business plan dès le départ. Nous avons réalisé qu’il y avait un manque d’offre dans le domaine de l’e-bike sur la Riviera vaudoise et décidé de nous spécialiser dans ce créneau. Le vélo électrique n’est pas qu’un simple effet de mode et offre de belles perspectives.»

Si le succès est au rendez-vous, c’est aussi grâce à un concept et à un état d’esprit original. «Tout a commencé avec une réflexion entre amis: en Suisse, beaucoup de matériel de sport encore en très bon état dort dans les caves et les greniers. Face à ce constat, nous avons décidé de lancer un dépôt-vente doublé d’un atelier de réparation.» Le fonctionnement? Les deux-roues sont nettoyés et réparés avant d’être commercialisés. La personne qui amène le vélo récupère 70% du prix de vente. L’acheteur, lui, a l’assurance que l’article est en bon état.

«Le matériel d’occasion fait partie de notre ADN et continue de marcher très fort. Même si entre temps nos affaires tournent surtout grâce au neuf, nous avons conservé notre esprit «alternatif». La clientèle est heureuse d’avoir cette option dans un marché du seconde main dominé par les associations et les petites annonces, où la qualité des produits n’est pas toujours garantie. Du côté du neuf, nous faisons aussi un gros effort pour présenter des articles innovants qui ne trouvent pas forcément leur place ailleurs, par exemple un cadenas haut de gamme en titane déniché aux Etats-Unis ou un phare rechargeable par USB.» Pierre Dormal note que Tandem attire ainsi un public différent de celui des magasins de vélos classiques, plus jeune et plus mixte. Autre particularité: elle fuit le merchandising à outrance, les drapeaux et les logos des grandes marques, pour cultiver une identité propre.

Après une jolie croissance ces dernières années, Tandem entend désormais consolider ses acquis et asseoir sa présence à Vevey. Sans oublier de conserver une longueur d’avance. «Nous allons renforcer l’innovation et la recherche de nouveaux produits, notamment écologiques.»
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Collaboration: Thomas Pfefferlé et Ludovic Chappex

Une version de cet article est parue dans PME Magazine.