LATITUDES

Sport outdoor: le boom des mini caméras

Filmer et partager ses exploits sportifs n’a jamais été aussi facile. Toujours moins chères, plus petites et de meilleure qualité, les mini-caméras embarquées s’invitent partout.

C’est le nouveau gadget high-tech que s’arrachent les sportifs amateurs de sensations fortes. De tailles réduite, pas plus lourdes qu’une pomme, les mini-caméras révolutionnent les sorties à skis, en surf, sur deux roues ou dans les airs. Conçues pour être fixées facilement sur un guidon ou un casque, elles permettent de réaliser des films en vue subjective, en haute définition et à un prix abordable.

Plusieurs marques se disputent ce marché en pleine effervescence, à la tête duquel s’est confortablement installée l’entreprise californienne Gopro. Fondée en 2004 par Nicholas Woodman, jeune surfeur alors désireux d’immortaliser ses prouesses, cette société commercialise un petit appareil étanche en forme de brique dont la surface n’excède pas celle d’une carte de crédit. Sa qualité d’image et son rapport qualité-prix en font aujourd’hui le modèle favori des utilisateurs.

Les concurrents de Gopro s’organisent en ordre dispersé. Le plus sérieux d’entre eux, l’américain Contour, est le premier à avoir développé, en 2009, la haute définition sur ce type de caméras. De taille cylindrique, la Contour possède de l’avis général un meilleur système de fixation que la Gopro. Elle embarque en outre un GPS, mais une qualité d’image inférieure la relègue pour l’instant au rang d’outsider.

L’engouement pour ces caméras se vérifie sur internet, où de larges communautés d’utilisateurs se sont formées. Ainsi, la page Facebook de Gopro compte déjà plus de 660’000 fans! Ces derniers n’hésitent pas à partager largement leurs vidéos. Un phénomène également visible sur YouTube et sur les autres réseaux sociaux.

La chute vertigineuse des prix de ces mini-caméras ces dernières années les a rendues accessibles au grand public. «Il y a cinq ou six ans, les premières caméras embarquées coûtaient près de 1’000 francs», se souvient Nicolas Renevier, skieur freerider semi-professionnel et utilisateur de Gopro. A l’heure actuelle, les tarifs tournent autour des 350 francs, accessoires compris. Une baisse due à la diminution du coût des composants, mais aussi à l’accroissement du nombre de fabricants.

Utilisations multiples

Du ski au parapente en passant par la grimpe, les possibi­­lités offertes par les mini-caméras sont extrêmement nombreuses, et les projets les plus divers fleurissent un peu partout. En Suisse, le web entrepreneur Frédéric Sidler prévoit par exemple d’organiser un meeting d’avions radiocommandés équipés de ce type de matériel lors du Sion Air Show, qui se tiendra du 16 au 18 septembre 2011 dans la cité valaisanne.

Mais les privés ne sont pas les seuls à se passionner pour les mini-caméras. Les professionnels aussi se laissent séduire par leur facilité d’utilisation. A l’instar de Red Bull, plusieurs marques y recourent largement lors des événements qu’elles sponsorisent. Les chaînes de télévision Discovery Channel ou National Geographic s’en servent également dans leurs reportages.

Et ce n’est peut-être qu’un début, puisque de nouvelles innovations voient sans arrêt le jour. Ainsi, Gopro propose depuis avril un modèle compatible 3D. Pas en reste, Contour a mis sur le marché une application permettant de visualiser sur son smartphone les images enregistrées en temps réel, via une connexion bluetooth. Il est même possible d’effectuer les réglages directement sur son mobile.

Alors, phénomène de mode ou produit destiné à durer? «Pour l’instant, il n’y a pas d’accalmie en vue», constate Giuseppe Greco, revendeur pour Gopro en Suisse. Marc Barros, PDG et fondateur de Contour, affiche lui aussi son optimisme: «Tous les indicateurs signalent que le marché est encore jeune et qu’il continue de croître rapidement. Au regard des nombreuses possibilités d’utilisation de ces caméras, nous pensons que le mouvement va continuer de s’étendre.»
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«Ces caméras correspondaient à une attente»
Pierre Hubert, instructeur de deltaplane

«Pour le deltaplane, que je pratique depuis vingt ans, le système de fixation et le grand-angle de ces caméras sont parfaitement adaptés. J’ai acquis mon premier modèle il y a trois ans pour filmer mes vols, que je publie ensuite sur les réseaux sociaux et sur mon safer viagra or cialis. Je m’en sers aussi pendant les vacances. Selon moi, ces caméras correspondaient à une attente. Rien de comparable n’existait auparavant. Et il s’agit d’un produit en constante évolution. Je suis d’ailleurs souvent impressionné par la créativité dont font preuve certaines personnes. L’absence d’écran contraint les utilisateurs à transférer leurs images sur leur ordinateur, puis les incite à les partager. C’est peut-être l’une des clés du succès.»

«C’est du ski 2.0!»
Loïc Perroud, freerider

«Quand j’ai acheté ma première mini-caméra il y a deux ans, peu de gens en utilisaient. Aujourd’hui, la tendance s’est fortement répandue. Il est devenu très facile de filmer ses performances et de réaliser ensuite un petit montage. Un ordinateur et un logiciel gratuit suffisent.
En tant que freerider, le gros avantage est de pouvoir skier sans avoir l’impression de porter une caméra. On évite ainsi de perdre une journée à tourner des images et on peut ensuite les partager rapidement. C’est du ski 2.0! J’utilise aussi ces caméras dans d’autres activités, notamment pour faire de la plongée. A mon avis, ces produits vont durer, mais ils vont encore évoluer. J’imagine par exemple pouvoir retransmettre les images en direct sur internet.»
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Une version de cet article est parue dans Swissquote Magazine.