cialis approved for benign prostatic hyperplasia

Un entrepreneur neuchâtelois la tête dans le cloud

En 2006, Sacha Labourey avait vendu sa start-up pour 420 millions. Il dirige aujourd’hui depuis Neuchâtel une entreprise basée à Boston et pionnière du cloud computing. Portrait.

C’est une aventure peu commune que celle vécue par Sacha Labourey, entrepreneur et ingénieur neuchâtelois de 36 ans. L’homme est aujourd’hui à la tête d’une start-up de 30 personnes dont les collaborateurs sont répartis sur plusieurs continents, mais qu’il dirige depuis sa ville natale de Neuchâtel.

Lancée au printemps 2010, l’entreprise CloudBees, basée à Boston et active dans le secteur très en vogue du cloud computing, est parvenue à convaincre les investisseurs grâce à son modèle économique ingénieux. Près de 15 millions de dollars ont déjà été levés — le dernier round remontant à la fin juillet avec un apport de 10,5 millions venu du groupe de capital-risque californien Lightspeed Venture Partners.

CloudBees répond au besoin très actuel de flexibilité en matière de ressources informatiques. La start-up s’adresse principalement aux entreprises qui développent des applications informatiques sur le Net ou pour les smartphones. Elle met à leur disposition une plateforme pour le développement et le déploiement de leurs applications dans le «cloud», autrement dit sur des serveurs informatiques décentralisés.

«Nous offrons une plateforme qui permet l’exécution des tests, la mise en production, ainsi que l’adaptation en temps réel des ressources machines nécessaires en fonction de la demande», détaille Sacha Labourey. Avantage pour les entreprises clientes: elles font l’économie de coûteux investissements en matériel, en informaticiens et en maintenance.

Parmi les clients de CloudBees figure la société américaine Lose It!, conceptrice du site du même nom. Ce portail qui propose de perdre du poids en monitorant son alimentation et son activité compte déjà plus de 1,5 million d’utilisateurs actifs. «Lose It traite 20’000 requêtes d’utilisateurs par minute, 24 h/24, et pourtant cette entreprise n’emploie que quatre personnes, relève Sacha Labourey. Grâce à nos prestations, leur petite équipe suffit pour gérer plus d’un million et demi d’utilisateurs sans aucune infrastructure technique ni équipe de support.»

Au plan opérationnel, l’entreprise de Sacha Labourey est représentative d’un courant d’avenir, celui de sociétés au personnel géographiquement éclaté. En l’occurrence, les collaborateurs sont répartis entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis (dans six Etats différents), l’Irlande, la France et la Suisse.

Le CEO de Cloud-Bees se rend en moyenne une fois par mois aux Etats-Unis; le reste du temps, il coordonne et supervise l’activité de son équipe depuis son bureau de Neuchâtel. «Nous communiquons beaucoup avec Skype et j’organise tous les mois une séance qui réunit en ligne l’ensemble des collaborateurs via l’application GoToMeeting, un logiciel de visioconférence sur le Web. Nous nous retrouvons dans ce cas à 22h30, l’heure magique, celle qui convient pour tous les continents», précise Sacha Labourey.

Car l’entrepreneur n’en est pas à son coup d’essai. Il a auparavant (dès 2000) contribué à fonder l’entreprise JBoss, une plateforme internet en accès libre, devenue depuis une référence en la matière, et rachetée en 2006 par la multinationale américaine Red Hat pour 420 millions de dollars. «Cette première expérience positive a facilité mes démarches actuelles auprès des investisseurs. Cela m’a aussi permis de conserver mon bureau à Neuchâtel. J’y tenais, notamment pour des raisons familiales.»

Malgré sa petite taille et sa gestion décentralisée, la société de Sacha Labourey attire des vétérans de l’industrie, à l’instar de Steven Harris, ancien cadre de chez Oracle, désormais responsable du développement et du management de produits chez CloudBees. Le fondateur envisage l’avenir avec optimisme, confiant dans le fait que le cloud computing s’imposera toujours plus largement.

«De grandes sociétés informatiques, encore récemment prudentes vis à-vis du cloud, développent désormais leur stratégie dans cette voie. C’est notamment le cas d’Oracle. Tout un pan de l’informatique traditionnelle est en train de basculer. Et CloudBees est idéalement placé pour en profiter.»