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Plus chers, plus rapides: le boom des vélos électriques haut-de-gamme

En Suisse, les ventes de vélos électriques ont doublé en quatre ans. Plusieurs jeunes entreprises se démarquent sur le segment du haut de gamme, en forte expansion.

«Les conducteurs de Porsche ont le même niveau d’exigence en matière de vélo électrique que pour leur voiture.» Pour Paul Merz, directeur de Motosacoche à Genève, l’avenir du vélo électrique (VAE) se joue dans le haut de la gamme. Léonard Farine, cofondateur des magasins de vélos vaudois Tandem abonde: «Cette gamme de vélos électriques séduit deux types d’usagers: ceux qui utilisent leur vélo pour leurs trajets quotidiens au travail et souhaitent un vélo électrique capable de faire entre 5’000 km et 10’000 km par an, et ceux qui y voient un objet de prestige, de luxe». Les VAE représentaient 4,2% du marché suisse du vélo en 2022. Leur nombre n’a fait qu’augmenter ces dernières années, passant de moins de 2’000 vélos en 2005 à plus de 110’000 exemplaires en 2018 puis le double en 2022, selon la faîtière VéloSuisse. Aujourd’hui, plusieurs PME romandes font le pari de la fabrication maison.

Motosacoche, l’édition limitée

La marque Motosacoche est née une première fois en 1904, avant de disparaître à la fin du 20e siècle, puis de renaître en 2021 avec Paul Merz. L’entrepreneur a fait le pari de l’exclusivité. Cet été, il livrera ses premiers vélos, vendus à plus de 18’400 francs, en série limitée à cent exemplaires. «Notre clientèle se compose à 70% de chefs d’entreprises ou de célébrités. Six clients figurent dans la liste des 300 plus riches de Suisse, explique fièrement le fondateur. Ensuite, 20% sont des cadres supérieurs ou profession libérales et 10% sont des employés avec des salaires modestes qui n’ont pas de voitures et veulent un vélo de qualité.»

Paul Merz travaille avec un employé et une dizaine de sous-traitants. «La plupart de nos pièces proviennent d’Europe et sont faites sur mesure, à l’instar de la batterie, ce qui pèse dans le prix. Nous sommes les seuls à faire construire notre moteur en Suisse. C’est une exigence de qualité et de durabilité, qui nous permet aussi de réparer facilement le vélo et ses composants.» À l’avenir, Paul Merz continuera à produire des vélos en petite série. «Nous sommes pour le moment les seuls sur ce créneau.» L’entrepreneur envisage également la création d’un lieu regroupant un musée Motosacoche, une ligne d’assemblage et une boutique. «Ce lieu permettrait à la marque de se déployer et à ses clients de venir voir la production de leur vélo, et essayer les nouveaux modèles». En outre, l’absence de revendeur permet de ne pas répercuter sa marge sur le prix du produit.

Miloo, les vélos SUV

À Genève, Miloo compte une vingtaine d’employés et se positionne dans le haut de gamme, tout en misant sur la sécurité avec ces modèles aux pneus particulièrement larges. Créée par Anna Bory et Daniel van den Berg en 2018, la start-up propose à partir de 6’500 francs. Ils séduisent notamment les CEO et chefs d’entreprises. «Ces derniers représentent environ 40% de nos ventes», résume Anna Bory. Récemment, la marque a sorti un nouveau modèle rechargeable à l’énergie solaire élaboré en partenariat avec l’aventurier Mike Horn. «Parmi les exemplaires vendus, un est parti à 18’000 francs et un autre à 21’000 francs. Les clients sont aujourd’hui vraiment prêts à investir.»

À l’été 2022, la marque avait vendu plus de 2’000 vélos en deux ans dans ses établissements de Zurich, Lausanne et Genève. «Le développement de magasins propres à une seule marque est une dynamique qui devrait se confirmer dans les années à venir. C’est une manière d’augmenter la qualité du service clients. Nous pouvons réparer plus rapidement nos vélos, sommes en contact direct avec notre clientèle et en cas d’immobilisation, il nous est possible de prêter un vélo.»

RatioX, la boîte automatique

La startup vaudoise, basée à Renens, RatioX a développé une solution innovante qui permet aux vélos de changer de vitesse de manière automatique. «L’idée est d’offrir aux cyclistes le confort de pédaler sans penser à changer de vitesse et sans jamais dérailler», explique Simon Faneco, créateur de RatioX, qui emploie trois collaborateurs. Bientôt en production, la jeune entreprise est soutenue à hauteur de 345’000 francs par différents organismes comme InnoSuisse, la Fondation pour l’innovation technologique, ou encore le Service de la promotion de l’économie et de l’innovation du canton de Vaud.

«Un vélo entièrement swiss made reste une utopie, déclare Simon Faneco. Notre vélo sera monté à côté de Lausanne. Une grande partie des pièces utilisées sont européennes mais nous sommes obligés d’en importer certaines du Japon.» La technologie de RatioX devrait d’abord s’implanter chez les VAE haut-de-gamme. Ils sont par ailleurs actuellement en discussion avec Miloo et d’autres marques de speed bikes. «Il y chez ces marques et leurs clients une recherche de technologie de pointe qui permet l’innovation, mais à terme, j’espère que notre produit touchera d’autres gammes de vélos.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.