tadalafil counterfeit

La preuve par les ONG

Il se pourrait bien que les activistes qui se collent à tout ce qu’ils peuvent, soient à la fois ridicules, inutiles et parfaitement indispensables. 

On pourra trouver cela ridicule. On aura raison car à l’évidence cela l’est. Ridicule par exemple de se coller une main en direct sur le pupitre d’un présentateur TV en pleine émission, comme l’a fait un activiste d’Extinction Rebellion dans les locaux de Léman Bleu.

La séquence, parait-il, a fait un buzz mondial. C’est, et ce sera, son seul résultat. Le ridicule est là: une résonnance maximale comme seule conséquence, sans que la cause défendue, en l’occurrence le climat, ne progresse d’un gramme de Co2 économisé, ni n’influence aucune politique gouvernementale, ni aucune pratique entrepreneuriale, ni non plus aucun comportement privé.

Bref, un coup d’éclat qui ne sert finalement que l’activiste qui s’y est livré, lui offrant le fameux quart d’heure de gloire médiatique placé désormais tout en haut des objectifs à atteindre au moins une fois dans une vie. Et tant pis si un tel objectif s’avère d’une vanité et d’une vacuité absolue.

«Je voulais transmettre le message que le climat n’est pas juste une opinion.» C’est ici que l’activiste tombe le masque. Ce qu’il défend, ce pourquoi il se colle à un bureau, un tableau, au bitume, à ce qu’on voudra, pourvu que ça colle, ce n’est pas un point de vue. C’est la vérité, la vérité absolue, éternelle et indiscutable.

On est là à la source de toute intolérance politique: la conviction de représenter rien moins que la vérité incarnée, conviction qui rend vite insupportable tout dialogue raisonné, toute lenteur démocratique.

Évidemment la quasi-totalité des ONG et des associations militantes issues de la société civile sont non violentes. Toutes n’en agissent pas moins au nom d’une vérité révélée, et la plupart n’ont pas peur de ce paradoxe: bien que non gouvernementales, et s’en gargarisant, elles appellent généralement à davantage d’étatisme.

On le voit par exemple avec cette alliance regroupant diverses organisations et qui part en guerre contre les sodas et les sucreries.

Que le sucre ne soit pas spécialement bon pour la santé, que sa consommation surtout chez les enfants se fasse majoritairement à travers des boissons sucrées et des douceurs, personne ne pourra le contester. Que l’État décide ce que les enfants doivent boire et manger en revanche apparaît comme beaucoup moins évident.

C’est pourtant à peu près ce que les organisations précitées proposent: interdiction de la publicité, taxes sur les produits concernés, limitation du sucre et des édulcorants dans les boissons pour les enfants, moins de dessert servis dans les cantines des écoles qui auraient l’interdiction de proposer des boissons sucrées, etc.

Autant vouloir promulguer la terrible République de Platon où les enfants devaient être retirés à leurs parents, pédagogues forcément inaptes, et leur éducation confiée aux philosophes dirigeant l’État.

Un dernier paradoxe pourtant des ONG et des associations militantes ou corporatistes, est que même leurs dérives sont une bonne nouvelle.

Il suffit pour s’en convaincre de consulter le meilleur baromètre politique actuel, d’aller voir ce qu’en dit cet État sombrant dans la barbarie tant extérieure qu’intérieure, cette Russie de Poutine où désormais des directions d’école dénoncent les parents d’élèves ayant réalisé un dessin contre la guerre.

C’est Serguei Lavrov, «homo sovieticus» génétiquement non modifié et en charge des affaires étrangères russes, qui vient d’expliquer devant l’ONU ce qu’il fallait globalement penser de tout cela: trop de place est accordée à la société civile, et à des ONG «aux visées souvent opaques» qui viennent perturber la bonne marche d’États qui devraient être forts et indiscutables.

Ce ne sont pas que des mots: dès 2012 Poutine et ses sbires ont systématiquement démantelé et interdit toutes les ONG à l’œuvre sur le territoire russe, sauf celles qu’on pourrait appeler ONGMNPG –organisations non gouvernementales mais néanmoins pro gouvernementales.

Il se trouve en effet les ONG, du moins celles qui ne sont pas des faux nez, ne peuvent exister et agir qu’au sein de sociétés libres. Ce qui finit par rendre assez vain tout le mal qu’on peut en penser.