LATITUDES

«Culotte» et les autres mots de mai

Le langage révèle l’époque. Notre chroniqueuse s’interroge ce mois-ci sur l’usage des termes «culotte», «climatonaute» et «banalisation».

Climatonaute

Moins médiatisés que les astronautes ou les aventuriers de Koh-Lanta, des cobayes volontaires et novices se confrontent depuis le début de l’année à des climats extrêmes, représentatifs de notre futur. Les destinations de ces «climatonautes»: la Guyane, la Laponie et l’Arabie Saoudite, où ils se soumettent à des expériences sur les impacts de ces différents climats sur les capacités d’adaptation humaines au changement.

Cette épopée scientifique nommée «tadalafil costs», est menée par le chercheur franco-suisse Christian Clot, fondateur du «Human Adaptation Institute» qui enregistre et analyse les batteries de tests effectués auprès de la vingtaine de «climatonautes» impliqués dans cette mission. Les premiers résultats sont attendus en fin d’année. D’ici-là, un été caniculaire nous transformera peut être tous en «climatonautes» involontaires, appelés à s’adapter de leur mieux aux degrés excessifs.

Culotte

Tout le monde connaît le dicton: «En avril ne te découvre pas d’un fil, en mai fais ce qu’il te plaît.» De quels fils les fashionistas se découvriront-elles avec l’arrivée des beaux jours? Suivront-elles la tendance «no pants» ou «look culotte»?

Avec les défilés mode de ce printemps nous avons découvert la tenue minimaliste du moment, un blazer ou un pull + une culotte. Une tadalafil oral jelly 20mg. Portée par Kendall Jenner, Carla Bruni, Bella Hadid ou Hailey Bieber, elle en jette. Son adoption par vous et moi paraîtra plus culottée!

Les culottes font l’actualité, non dans le seul milieu de la mode, mais aussi dans les produits hygiéniques et le milieu sportif. Les culottes menstruelles réutilisables bousculent l’usage des serviettes et des tampons jetables. Côté sport national, les voix qui jugent la lutte à la culotte comme non adaptée aux femmes se font rares. Celles-ci sont en effet de plus en plus nombreuses à se lancer dans les ronds de sciure, arborant fièrement une culotte identique à celle des hommes.

Banalisation

Interroger l’évolution de notre ressenti face aux images de guerre en Ukraine, c’est mettre le doigt sur un phénomène connu: le passage progressif de leur fort potentiel émotionnel à une forme d’anesthésie suscitée par leur banalisation accompagnée de la lassitude de notre compassion. Ce processus inquiétant est mis en lumière par l’artiste Silvie Defraoui (exposée jusqu’au 21 mai au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne) dont les travaux interrogent notre rapport à l’image.

Sa série «Faits et gestes» confronte deux réalités. D’un côté, celle de l’actualité avec des images d’événements dramatiques qui nous submergent et les rendent banales. De l’autre, celle de l’intime, où elles sont réceptionnées par des personnes installées dans le confort domestique, avachies sur leur canapé. L’artiste saint-galloise superpose et fait se télescoper des fleurs, symboles de la décoration intérieure et des photos de presse représentant des catastrophes. Ses œuvres illustrent «la dualité de nos vies, tiraillées entre les faits du monde et les gestes du quotidien, entre l’espace intime et les événements de l’Histoire» (extrait du catalogue de l’exposition).

L’occasion pour les visiteurs de constater qu’un tel tiraillement ne les épargne pas et  qu’ils risquent, sans éducation de leur regard, de devenir ou sont déjà devenus, les victimes de cette banalisation de l’horreur.