LATITUDES

«I’m NOT a plastic bag», ou l’éloge du cabas

Cinquante ans après son apparition dans les supermarchés, le sac en plastique n’a plus la cote. Les gouvernements le bannissent. Trop polluant, trop coûteux à éliminer. Voici l’un de ses remplaçants.

L’accessoire branché de l’été 2007 est un cabas.

Avec son sac en jute à la mention «I’m NOT a plastic bag», la créatrice anglaise Anya Hindmarch a visé juste. Il est aujourd’hui porté tel un étendard vert aux bras de Sienna Miller, Scarlett Johansson, Claudia Schiffer, Jessica Alba ou Kate Beckinsale. La guerre aux sacs en plastique génère de nouveaux marchés de niche.

La tendance étant désormais à l’écologie, le must de la branchitude est de s’afficher dans ce créneau. En vendant à petit prix (8 euros) un cabas qui n’a d’original qu’un slogan qui fait tilt, la designer londonienne exploite un nouveau filon.

Son sac a été créé en association avec We Are What We Do, un mouvement qui incite chacun à faire de petits gestes pour protéger la planète. Adopter le réflexe cabas en fait naturellement partie.

«I’m NOT a plastic bag» contribue au passage tant souhaité du jetable au durable. Les 10’000 pièces produites se sont arrachées. Introuvable au début juillet, le «cabas vert» a accédé depuis au rang d’accessoire mode en étant vendu sur un des sites les plus snobs du monde: www.colette.fr.

Après le succès remporté par le cabas d’Anya Hindmarch, d’autres substituts aux sacs en plastique germent à coup sûr dans l’imaginaire d’entrepreneurs désireux d’offrir à nos achats le contenant idéal.

Si, longtemps, le sac en plastique a joué ce rôle, ses jours sont aujourd’hui comptés.

«Nous n’en voulons pas au plastique, mais au jetable. Le sac de caisse, utilisé en moyenne 20 minutes, est coûteux à éliminer et défigure l’environnement. Des milliards de sacs finissent dans la nature et mettent 400 ans à se dégrader. C’est un désastre environnemental que l’on ne doit pas aggraver», disent les milieux écologistes.

Les premiers sacs en plastique sont apparus en 1957 aux Etats-Unis. Leur production a explosé vers le milieu des années 1970 quand un procédé de fabrication peu coûteux permit aux commerçants de les distribuer en remplacement des sacs en papier. Actuellement, le sac en plastique est l’un des objets les plus omniprésents dans le monde.

Un sondage réalisé en 2005 par le WWF montrait que plus de 80% des consommateurs seraient favorables à la suppression totale des sacs de caisse jetables. Dans les années à venir, il s’agira de passer des bonnes intentions à leur mise en pratique.

La France a décidé d’ interdire sur son territoire la distribution et la commercialisation à partir de 2010 des sacs non biodégradables. En 2002, l’Irlande décrétait une taxe de 15 cents par sac jetable ce qui a permis de réduire de 90% leur utilisation.

L’Australie, l’Inde, la Nouvelle Zélande, les Philippines montent également au front.

La ville de San Francisco s’enorgueillit de devenir dès cet automne la première ville des Etats Unis à bannir les sacs en plastique de ses supermarchés. Leaf Rapids, au Canada, a introduit l’interdiction au printemps déjà.

Arnold Schwarzenegger, pas en reste, les supprimera en 2008. Mais c’est la ville africaine de Kinshasa, en 2005, qui a ouvert la voie.

Plus facile à supprimer que d’autres types de pollutions bien plus polluantes, le sac en plastique fait l’unanimité contre lui. Le cabas le remplacera-t-il?

Depuis qu’il ne renvoie plus à grand-maman mais au développement durable, il est de bon ton de l’exhiber en sortant de sa 4×4.