Aurore de Geer, Oya Kozacioglu et Muriel Laurent ont inauguré leur arcade Atelier 9 en 2021. Les bijoutières y vendent leurs créations, et transforment d’anciennes parures.
«Les bijoux sont intrinsèquement intimes, par leur matière, leur histoire, l’artisanat qui les singularise.» Aurore de Geer, Oya Kozacioglu et Muriel Laurent exercent leur métier de bijoutières dans leur boutique Atelier 9. Toutes trois ont suivi des études de design bijou à la HEAD. Elles se sont ensuite rencontrées à l’Usine Kugler, où elles travaillaient dans les ateliers du complexe artistique.
En 2020, la bijoutière Virginia Alvarez partait à la retraite et libérait son arcade à la Place de Grenus. «C’était notre chance, raconte Aurore. Nous avions envie de notre indépendance. Être trois nous apporte une grande flexibilité, qui nous permet de garder la boutique ouverte en alternant les présences, tout en continuant à produire, à exposer, etc.»
Avant l’ouverture, elles lancent un crowdfunding pour obtenir les fonds nécessaires à l’achat d’une machine à souder laser, essentielle à la réparation de bijoux. «Le soutien que nous avons reçu a dépassé nos attentes. C’était un incroyable encouragement!» Après plusieurs mois de travaux, Atelier 9 ouvre ses portes en mars 2021. Les bijoutières y exposent leurs créations, ainsi que le travail de collègues designers suisses et quelques objets précieux en céramique, pierre, bois ou cuivre. «Nous souhaitions pouvoir présenter les créations de nos consœurs et confrères. C’était une évidence pour nous de donner de la place aux créateurs locaux. Cette solidarité est vitale dans notre métier.»
Dans leur boutique claire et épurée, elles rencontrent une clientèle variée: «certains cherchent un cadeau artisanal, ou veulent du sur-mesure comme pour les bagues de fiançailles, et d’autres veulent réinventer leur histoire à travers le changement d’un bijou traditionnel». Les bijoutières proposent en effet un service de réparation et de transformation de parures. «C’est une grande partie de notre activité. Nos clients viennent avec un bijou, souvent de famille, qui n’est plus à leur goût, abimé, ou d’une taille inadaptée. Nous réutilisons alors les matériaux précieux et les pierres pour imaginer de nouvelles créations et leur donner une seconde vie.» Le trio a également mis en place des ateliers de fonte à l’os de seiche, «une activité ludique qui plaît beaucoup à nos clients».
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Où les rencontrer:
Le Comptoir Canaille pour Muriel: «Un bistrot à la française où je revisite les goûts de mon enfance. Je recommande le crumble au potimarron!»
La Ferme de Budé pour Oya: «Ils font un travail incroyable, j’aime beaucoup l’endroit et leur fruits et légumes sont savoureux.»
La Recyclerie pour Aurore: «Ce magasin de Caritas présente une intéressante sélection d’objets, ainsi que de bons habits pour enfants.»
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.