TECHNOPHILE

La trottinette gyroscopique a fait valser Montreux

Le Segway, qui veut révolutionner la mobilité urbaine, a été présenté au Montreux Jazz Festival. Un réseau de représentants se développe en Suisse. En attendant l’homologation.

Une trottinette gyroscopique cherche à révolutionner le transport urbain. Importée en Suisse depuis 6 mois, elle a déjà séduit une cinquantaine de clients par ses aspects écologiques et ludiques.
Le Segway, c’est son nom, est un appareil à deux roues parallèles qui fonctionne avec des batteries (30 km d’autonomie) et qui se base sur le principe de l’équilibre dynamique: les balancements du corps du conducteur dictent l’orientation et la vitesse de déplacement, pouvant aller jusqu’à 20 km/h. Une touche sur la poignée lui permet de changer d’orientation et de tourner sur lui-même.

La société Motion Tools a été créée fin janvier au Tessin pour importer l’appareil en Suisse. Son co-fondateur, Raffaele Domeniconi, le décrit comme le moyen de transport du futur. Une première opération de promotion a été organisée au Montreux Jazz, où une course d’obstacles a piqué la curiosité des festivaliers. Cette animation a permis de remplir un carnet d’adresses de plusieurs centaines de personnes intéressées.

Fabriquée aux Etats-Unis, où plus de 10’000 modèles ont été vendus depuis 3 ans selon les estimations, la trottinette électrique s’avère pratique pour les déplacements en entreprise ou en ville, mais reste principalement utilisée pour les loisirs.

«Les fabricants estiment que le marché américain va rapidement être saturé, précise Raffaele Domeniconi. Ils exportent donc l’appareil depuis une année en misant particulièrement sur l’Europe, où les distances sont plus courtes et les mentalités ouvertes au changement.»

Le Tessinois essaie de viser les Communes. Car le Segway peut être utilisé comme complément aux transports publics, comme à Lille (F), où un projet pilote permet aux citadins de relier l’arrêt de bus à leur lieu de travail en trottinette sans transpirer. La réglementation a été adaptée pour leur permettre de circuler sur les pistes cyclables.

Un réseau de représentants se développe actuellement dans toute la Suisse. Samuel Gillet, principal agent pour la Romandie à Corsier (VD), reste pourtant prudent quant au potentiel de développement du produit: «Il s’agit d’une nouvelle façon de se déplacer, de désengorger les villes, qui va prendre du temps avant d’entrer dans les mentalités.»

Deux autres obstacles freinent l’expansion du marché suisse. Le prix n’est pas accessible à toutes les bourses, puisqu’il faut compter entre 6900 francs et 8400 francs selon les modèles (du citadin au tout-terrain). De plus, le Segway n’a pas encore obtenu l’autorisation de rouler sur la voie publique.

«Nous avons déposé une demande d’homologation pour les pistes cyclables, indique Raffaele Domeniconi. Nous attendons la réponse avec impatience.»