Créateur de son propre studio à Renens en 2006, le designer Adrien Rovero compte aujourd’hui parmi ses clients Hermès, l’Atelier Pfister ou encore le Centre Pompidou.
« C’est très à la mode maintenant et aussi très urgent, mais le fait de prendre en compte l’impact environnemental d’un objet dès sa conception m’a toujours accompagné », explique le designer Adrien Rovero. Un exemple: il y a une quinzaine d’années, il dessine un tabouret en bois moulé, pour rivaliser avec les tabourets en plastique. «J’avais été assez choqué, lors d’un voyage en Inde, de voir tous ces tabourets sur les plages, cassés, et laissés là. C’est impressionnant de constater comme le plastique est imbattable en termes de prix, mais il faut parfois être audacieux et voir un peu plus loin.» Le tabouret en était resté à l’échelle du prototype, le marché n’étant encore sans doute pas prêt, les consommateurs non plus.
Cependant, les choses ont changé. «On observe une réelle évolution, substantielle et positive», souligne-t-il. Ayant récemment conçu un écrin pour une marque de montres, Adrien Rovero cherche à faire en sorte que toutes les pièces soient «upcyclées». « Je sens de la part de mes interlocuteurs une vraie envie de contribuer à ce projet. » Depuis son propre studio qu’il a créé à Renens en 2006, il compte aujourd’hui parmi ses clients Hermès, l’Atelier Pfister ou encore le Centre Pompidou.
Le designer invite néanmoins à rester critique face au greenwashing, mentionnant par exemple un tube de dentifrice récemment sorti sur le marché doté d’un bouchon en bambou. Seulement le bambou recouvre un capuchon en… plastique. «Il faut toujours bien regarder ce qu’il y a derrière un produit qui se veut écologique. C’est très difficile d’évaluer l’impact réel de l’objet, parce qu’il faut prendre en compte l’entièreté de son cycle de vie. Et ne pas s’arrêter au prix: on peut se dire qu’on est d’accord de mettre un peu plus d’argent dans un bien si son impact écologique est meilleur qu’un autre.»
Définition de l’«upcycling»: revaloriser un bien existant pour lui donner un nouvel aspect, voire une nouvelle utilité.
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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 10).