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Désir de mort du gadget et obsolescence programmée

Les assurances ont remarqué que les déclarations de sinistres augmentaient à chaque sortie d’un nouvel iPhone. Un néologisme a été créé pour l’occasion.

Lorsque son fils a laissé tomber son iPhone, Simon ne l’a pas félicité. L’enfant a été privé de télé pendant une semaine alors que son père se réjouissait — sans rien en laisser transparaître — de voir son «vieil» appareil mis hors jeu. Enfin, sans mauvaise conscience, il pouvait acquérir le produit récent qu’il convoitait.

Tout le monde n’a pas sous la main un fils turbulent mais n’en éprouve pas moins une envie de se défaire d’un gadget électronique démodé. Ainsi, le lancement d’un nouveau modèle du smartphone d’Apple a engendré une hausse de 20% des déclarations de sinistres, communiquait en octobre dernier l’assureur Allianz.

Tentés d’échanger leur ancien smartphone contre le dernier modèle à la mode, les clients n’hésitent pas à user de moyens illégaux: fausse déclaration de vol ou destruction volontaire d’un appareil. Selon la compagnie, la hausse est bien trop importante pour être le fruit du hasard.

Le préjudice, qui coûte des centaines de milliers de francs, pourrait se répéter avec la sortie de l’iPhone 4S. L’assureur annonce qu’il va renforcer ses contrôles. Pour dissuader les fraudeurs, les assureurs envisagent un échange avec un modèle similaire et non plus avec le dernier modèle sorti.

La sortie à des intervalles de plus en plus rapprochés de nouveaux modèles de téléphones portables ou de smartphones répond-elle à une stratégie des marques ou à l’impatience des consommateurs? L’obsolescence programmée laisserait place à un «gadget death wish» (désir de mort du gadget), un néologisme créé par Rob Walker. Il désigne l’envie de remplacement de produits qui fonctionnent mais n’appartiennent pas à la dernière génération.

Dans un article intitulé «Replacement Therapy» paru en septembre dans le magazine «The Atlantic», le chroniqueur, partant de son expérience personnelle, révèle qu’il enclenche son iPod avec l’espoir pervers qu’il ne réponde pas; «j’éprouve une envie de mort de mon gadget», confie-t-il. Lorsqu’il partage cette réaction avec des connaissances, il constate qu’il appartient en fait, non à une minorité atteinte d’un syndrome rare, mais à une majorité d’usagers.

L’Américain moyen change de téléphone portable tous les 18 mois. Pas étonnant dès lors que les entreprises qui recyclent les anciens appareils estiment à 80% ceux d’entre eux qui sont ou pourraient être remis en état de fonctionner! Mieux vaut oublier le gaspillage et voir dans l’obsolescence programmée liée à ces actes d’achat une dynamisation de l’économie.

Cette stratégie planifiée dès les années 30 aux Etats-Unis permet de relancer régulièrement la consommation. Les ampoules électriques et les bas nylon sont les premiers exemples de biens de consommation à l’obsolescence programmée.

On crée un produit en prévoyant d’emblée sa date de péremption. On raccourcit délibérément sa durée de vie pour qu’il soit remplacé rapidement. La batterie des trois premières générations d’iPod avait été programmée pour fonctionner 18 mois. Il aura fallu un recours collectif devant la justice américaine pour rendre possible le remplacement des batteries usées.

Pour Rob Walker, l’obsolescence répondrait aujourd’hui à une pression exercée non seulement par les marques mais aussi par des consommateurs de plus en plus impatients d’accéder à de nouvelles fonctions ou à une couleur plus «trendy». Bonjour l’cialis cheap australia!

Encore faut-il disposer de moyens suffisants pour sans cesse pouvoir acquérir le dernier joujou mis en vente. Parmi les nouveaux risques que l’on peut assurer, aux côtés du divorce, de la naissance de jumeaux ou du kidnapping, figure l’obsolescence des gadgets.

Au fait, quand sort l’iPhone 5?