Le mois de janvier se termine, et vous avez déjà abandonné les bonnes résolutions prises en début d’année. Que faire? Etablir une liste, pardi.
Trente minutes d’espagnol par jour. Une visite par semaine à une voisine âgée. Un grand nettoyage mensuel de l’appartement… Fin janvier est là et déjà, je n’arrive pas à tenir mes résolutions de début d’année. Pas de quoi pavaner!
Mais qui parvient à les tenir, ces résolutions? Une loi semble les régir: elles ne durent pas et sont rapidement assimilées à des échecs. L’auteur des «Bonnes résolutions des paresseuses» pense pouvoir briser cette loi en incitant ses lectrices à passer de la bonne résolution à la résolution tout court. Son guide est bourré d’idées et de trucs pour nous aider à prendre sans effort et efficacement le taureau par les cornes.
Je ne jalouse pas les copines qui l’ont lu. Leur bilan n’est pas plus enviable que le mien. Idem pour celles qui ont tenté d’appliquer les préceptes d’un psychiatre comportementaliste lus dans Psychologies Magazine: se fixer des objectifs accessibles, s’organiser pour passer à l’action, considérer ses efforts avec indulgence. Leurs résolutions sont aussi restées des vœux pieux.
Depuis quelques années déjà, les Américains abandonnent les résolutions de fin d’année et optent pour la liste de vie, «Life List», qui serait mieux à même de motiver et d’inspirer ceux qui désirent apporter des changements dans leur vie. Il s’agit d’une forme de contrat que l’on passe avec soi-même. Son contenu consistant en l’énumération de dizaines si ce n’est de centaines de buts que l’on espère atteindre avant de mourir.
Une abondante littérature vole au secours des personnes démunies face à cette nouvelle tâche «existentielle»: établir une liste de vie. Ils pullulent, les ouvrages aux titres allant des 101 aux 1000 Things To Do Before You Die. Sur leurs jaquettes, on lit qu’il est urgent de réexaminer nos priorités et que nous avons en main LE guide de tout ce que nous devons faire avant qu’il ne soit trop tard.
Rachael Hubbard, une enseignante de l’Oregon, a inscrit, modestement, 78 buts à atteindre dans sa vie. Elle confie au New York Times (17.12.2007) qu’elle consulte sa liste chaque matin et qu’à 24 ans, elle a encore le temps de devenir quadrilingue, de nager avec les dauphins ou d’obtenir un master. «Depuis que j’ai ma liste, j’ai l’impression de mieux gérer ma vie même si c’est petit à petit», constate-t-elle.
La liste de vie est devenue très populaire aux Etats-Unis. Son principal mérite: elle se situe dans le quantifiable et ne diffère guère d’une liste d’achats pour faire son marché.
Bien inspirée, Patricia Schulz a publié «1000 Places to See Before You Die», qui est immédiatement devenu un best-seller. Depuis, une avalanche de livres «liste de vie» a envahi les rayons des librairies américaines. De multiples sites sont consacrés à ce sujet.
Le site 43Things.com fondé en 2004 compte 1.2 millions de membres qui échangent leurs listes, les commentent et s’encouragent. Premier au classement des buts mentionnés sur les listes: perdre du poids.
Josh Petersen qui gère le site ne s’étonne pas de son succès. «A l’école, on vous demandait sans cesse ce que vous alliez faire lorsque vous seriez grand. Une fois adulte, la question disparaissait. Il est utile de la réactualiser», estime-t-il.
Le phénomène «liste de vie» a traversé l’Atlantique. Comment, vous n’avez pas encore acheté les «1000 merveilles de la nature qu’il faut avoir vues dans sa vie»? Les «1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie»? Les «1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie»?
Et les «1001 greens qu’il faut avoir joués dans sa vie, les «300 bières à essayer avant de mourir», les «1001 films à voir avant de mourir», «les 1001 lieux qu’il faut avoir vus dans sa vie», les «618 choses à faire dans sa vie»…
Sans ces outils indispensables, comment parviendrez-vous à lister votre vie? Un conseil: prenez la résolution de les acquérir dans les plus bref délais.