Depuis que l’on sait que Jean Paul II consomme des extraits de papayes anti-âge, quantités de laboratoires se sont lancés sur ce juteux marché. Polémique.
Leur proximité n’est pas seulement phonétique: papaye et pape entretiennent de bien curieuses relations.
Depuis l’audience privée accordée en 2002 par Jean Paul II au professeur Luc Montagnier, le souverain pontife suit un traitement à base d’extraits de papayes fermentées. Une préparation aux propriétés miraculeuses aujourd’hui cialis canada pharmacy par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
Dans son «Voyage au bout de la nuit», Céline parlait «des papayes doucereuses au goût de poires urineuses». Ces produits oblongs se distinguent pourtant des autres fruits exotiques plus parfumés et attrayants. A en croire les ouvrages de médecine naturelle, le papayer serait, à lui seul, toute une pharmacie.
En Asie, la papaye est utilisée comme vermifuge et contre la dysenterie. En Afrique, elle soigne la toux et la blennorragie. En Amérique, elle est employée contre les ascaris, les amibes et l’asthme. Autant de vertus longtemps délaissées par l’industrie occidentale des produits nutraceutiques.
Grâce au pape dans le rôle de publiciste, les produits à base de papaye ont commencé à déferler sur le marché; le phénomène est connu. En 1955, le rétablissement attribué au traitement à base de gelée royale du docteur suisse Paul Niehans de Pie XII avait porté cette substance au pinacle.
Après les apiculteurs, ce sont donc les laboratoires Osato et leur Immun Age, Yaxa et cialis tadalafil australia, Sunrex et Sun papaya et quantité d’autres qui garantissent la vie quasi éternelle à leur clients.
De source vaticane, n’a-t-on pas affirmé que la prescription à base de papayes sélectionnées en Asie pour leurs vertus «immunostimulantes et antioxydantes» prescrite par le professeur Montagnier avait été suivie d’effets miraculeux sur la santé du saint Père? Des améliorations spectaculaires auraient été observées lors de ses deux déplacements au Canada et en Pologne il y a trois ans. «Luc Montagnier a prescrit au pape un traitement miracle» titrait alors Le Monde.
Les incitations publicitaires à la consommation de cet élixir de vie n’ont pas tardé. Tout un chacun s’est alors mis à consommer — qui, à titre préventif, qui à titre thérapeutique — de la papaye fermentée.
Ce fruit tient-il vraiment toutes ses promesses? En France, l’Afssa a été saisie en juin 2004 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes d’une demande d’évaluation concernant «un complément alimentaire à base d’extrait de papaye fermentée et les différentes allégations de santé revendiquant une action antiâge».
L’avis que vient de rendre l’Agence française a de quoi inquiéter l’industrie de la papaye fermentée: les experts soulignent que les éléments présentés par les producteurs n’ont rien «d’un dossier scientifique étayé». Pour l’heure, toutes les allégations restent donc à prouver…
Le pape ne passe-t-il pas davantage de temps à prier qu’à manger de la papaye?
Si la corrélation entre papaye et santé demeure bien hypothétique, en revanche, celle entre foi et santé connaît de nouvelles pistes. Armés de séquenceurs d’ADN, des généticiens sont en quête d’un «gène de la foi»…
Après la gelée royale puis la papaye fermentée, le gène de la foi sera peut être le prochain élixir de vie associé au successeur de Jean Paul II.