Spécialisé dans la protection de l’information, le professeur finlandais Hannu Kari prédit un effondrement du réseau mondial d’ici à deux ans. Explications.
Une annonce comme celle-ci ne pouvait pas manquer de se répandre à grande vitesse sur le réseau. Le professeur Hannu Kari a annoncé ni plus ni moins que la fin d’internet sous sa forme actuelle.
Selon Hannu Kari, le réseau mondial cessera d’exister en 2006, voire même déjà l’année prochaine.
Si cette prédiction alarmiste a été prise au sérieux, c’est parce que son auteur n’est pas le premier venu. Chercheur de l’Université de Technologies d’Helsinki, spécialiste de la protection de l’information, Hannu Kari s’est notamment illustré par ses travaux dans le domaine de l’internet mobile et du GPRS.
En 2001, il annonçait déjà que les problèmes de sécurité pourraient tuer le réseau. L’évolution qu’a connu internet ces dernières années ne l’a pas fait changer d’avis.
Mais quelles sont donc les raisons qui l’incitent à sonner le tocsin? L’explosion du nombre de virus et de spams, l’intrusion dans les informations en transit, bref: l’ensemble des problèmes liés à la sécurité du réseau.
Une extrapolation des phénomènes actuels lui a permis d’établir un scénario-catastrophe, qu’on peut résumer ainsi: les entreprises seront confrontées à un nombre croissant de dysfonctionnements dans leurs activités en ligne et vont progressivement délaisser le réseau.
Les usagers perdront toute confiance en internet et se tourneront vers des réseaux privés.
«Le problème, c’est que nous avons affaire à trop de personnes malintentionnées qui ne cherchent qu’à nuire et à détruire le Net. Nous ne pouvons plus jouer les autruches et nous dire que tout est OK. Nous devons, de toute urgence, prendre des décisions», souligne Hannu Kari.
Selon ses prédictions, la gratuité laissera vraisemblablement place au concept d’utilisateur-payeur. Un système performant d’authentification sera développé, donnant naissance à une nouvelle forme de réseau.
Le siècle dernier s’était achevé avec, à l’horizon, la fin du travail (Jeremy Rifkin) et la fin de l’histoire (Francis Fukuyama). En 2004, nous travaillons encore et l’histoire continue. Serons-nous encore en train de naviguer sur internet en 2006?
La fin du réseau sous sa forme actuelle signifierait un retour en arrière de dix ans. Mais le pire n’est pas certain, si l’on est prêt à croire, avec Hölderlin, que «là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve».