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À Las Vegas, une Genevoise étudie les roches martiennes

Arya Udry, 35 ans, est professeure de géologie à l’Université du Nevada, aux États-Unis. Spécialiste des roches martiennes, elle participe au programme Mars 2020 de la NASA.

Depuis 2010, Arya Udry vit à Las Vegas, aux États-Unis. Après quatre années de thèse à Knoxville, au Tennessee, elle est aujourd’hui en poste à l’Université du Nevada. Son domaine de spécialisation: la pétrologie ignée (ou magmatique) et la géologie martienne, c’est-à-dire qu’elle étudie la formation des roches martiennes résultant du refroidissement d’un magma. «Aujourd’hui, sur Terre, nous ne disposons que de 221 échantillons de roches martiennes pour étudier toute une planète et comprendre son histoire géologique. Ces échantillons ne couvrent pas toute l’histoire de Mars, c’est pourquoi les missions d’exploration et de collecte dans l’espace sont cruciales pour faire avancer la science.»

Arya Udry s’est rapidement destinée à la planétologie. «Ma formation initiale, à l’Université de Lausanne, était très largement axée sur la géologie terrestre. Mais lors de mon master, un professeur américain invité nous a enseigné l’étude des météorites et des roches spatiales.» Ce professeur lui conseille alors de trouver un poste de doctorante aux États-Unis, où cette discipline est plus présente. Travailleuse acharnée, elle achève sa thèse en 2014, à seulement 26 ans. «J’ai ensuite directement trouvé un poste à l’université, comme professeure assistante à Las Vegas.» Difficile de se faire une place lorsqu’on est une femme dans le milieu académique, mais la Genevoise a réussi à trouver la sienne. «Au début, c’était compliqué, et c’est toujours une lutte quotidienne, mais j’ai la chance d’être arrivée dans un département qui me respecte et m’écoute.»

À 35 ans, Arya Udry pourra bientôt devenir full professor – l’équivalent de professeur ordinaire en Suisse – dernier stade d’évolution dans une carrière académique. «J’ai énormément travaillé et sacrifié pour y arriver. Je veux maintenant profiter de mon travail et me faire plaisir.

J’aime notamment beaucoup enseigner, rencontrer de jeunes chercheurs et chercheuses.» En termes de découvertes, elle attend avec impatience le retour du robot d’exploration Perseverance, qui devrait revenir sur Terre au début de la décennie 2030. «J’ai participé à la collection d’échantillons et j’espère que mon laboratoire pourra avoir accès aux échantillons rapportés par le rover de la NASA. Ce serait une opportunité inédite pour comprendre Mars.»

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Elle recommande:

Le Jardin botanique: «Chaque fois que je reviens en Suisse, j’essaie de faire un tour dans ce superbe jardin.»

«Le cycle de Tschaï» de Jack Vance: «C’est grâce à la sciencefiction que je travaille sur Mars. Ce cycle de romans, très proche de la fantasy, m’a grandement inspirée!»

«Mars» de Ben Bova: «J’ai lu ce livre à 15 ans, et depuis je n’ai jamais cessé de m’intéresser à l’exploration spatiale.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.