LATITUDES

Un magazine pour la Suisse qui parle anglais

Largeur.com lancera un magazine vraiment national. Dans la langue internationale. Son nom: Violet.

On pourrait parler des publicités qui utilisent l’anglais pour accrocher les Suisses. Ou alors de ces compatriotes de Cointrin ou de Romanshorn qui, quand ils se rencontrent, ne peuvent communiquer qu’en anglais fédéral.

On pourrait se demander quelle est la langue la plus utilisée sur la Bahnhofstrasse et à la Place des Nations. Ou interroger Alain de Botton sur son statut d’auteur suisse d’expression anglaise.

On pourrait raconter des centaines d’histoires sur la manière dont la Suisse utilise la langue de Britney. Et on ne va pas s’en priver.

Nous le ferons en anglais, dans un magazine imprimé dont le nom de code est Violet. Ce nouveau titre de la presse suisse sera lancé par l’équipe de Largeur.com avec la collaboration d’Emily Turrettini, d’Andy Sundberg, de Michael Hedges et de Philippe Mottaz.

Résumons. En Suisse, la langue anglaise est déjà utilisée par près d’un million de personnes (et cette population ne va certainement pas diminuer dans les années à venir). Il y a ceux dont c’est la langue maternelle, ceux qui l’emploient parce qu’ils ne maîtrisent aucun des idiomes fédéraux – sans oublier tous ceux, Suisses ou non, qui s’en servent parce que c’est le meilleur moyen de communiquer avec le reste du monde.

Violet, qui s’adressera à chacune de ces communautés, s’affranchira du même coup des frontières linguistiques qui figent le pays. Il en deviendra peut-être le premier média vraiment national…

Chaque mois, en plus des informations de service qui orienteront les anglophones dans cette jungle organisée qu’est la Suisse, le magazine offrira commentaires et enquêtes sur les grands thèmes politiques, économiques et sociaux qui agitent – ou anesthésient – le pays.

Violet défendra une Suisse ouverte et moderne, et publiera des avis tranchés sur les grands dossiers: intégration européenne, éducation, secret bancaire, environnement, science. Les biotechnologies feront notamment l’objet d’une rubrique régulière.

Une section du magazine baptisée Ultraviolet couvrira la nouvelle culture, l’actualité de la mode, les hackers et les gamers, la musique, le clubbing, le Net.

Voilà pour le mensuel, que vous découvrirez dans les kiosques dans les prochains mois. Ce n’est évidemment pas tout.

Chaque jour, le site Violet.ch suivra toute l’actualité suisse en direct et en anglais. Il offrira aussi un accès à la communauté avec guides pratiques, débats, petites annonces, etc.

L’équipe de Violet comptera 11,5 postes répartis entre Genève et Zurich, dont quatre journalistes de langue maternelle anglaise.

Largeur.com réalise ce projet en partenariat avec Andy Sundberg, fondateur de l’un des premiers fournisseurs d’accès à internet de Suisse, iProlink.

Le Texan Michael Hedges, ancien directeur de World Radio Geneva, travaille pour Violet en tant que consultant, tout comme la Californienne Emily Turrettini, pionnière d’internet et fondatrice du magazine en ligne Netsurf.

Philippe Mottaz, ancien correspondant à Washington et ex-directeur de l’information de la Télévision suisse romande, a rejoint l’équipe et travaille sur Violet en tant que consultant économique et éditorial.

Violet est également soutenu par son «advisory board», qui réunit des personnalités du monde de l’édition, des médias, de l’économie, de la politique ou de l’éducation.

On y trouve notamment Jacques Pilet, membre de la direction de Ringier, l’ancien parlementaire radical François Loeb, Johannes Matyassy de la fondation Présence Suisse et Xavier Comtesse du think tank «Avenir Suisse».

Tous sont convaincus, comme nous, que la Suisse a besoin d’oxygène, de confrontation, de nouvelles idées, d’énergie créative. Elle a besoin d’un titre de presse qui s’expose au monde. And the world speaks English.