KAPITAL

Beam Me Up, l’incubateur qui combine innovation et coworking

Depuis une année, le Y-Parc propose un nouvel espace de coworking. Visite dans cet «accélérateur de talents», dont le démarrage a été freiné par la crise sanitaire.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans cialis 200mg.

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«Beam me up !» Désormais, cette célèbre formule n’est plus seulement la réplique lancée par le Capitaine Kirk à Mister Scott dans «Star Trek». A Yverdon, c’est aussi un espace hybride alliant coworking et incubation de start-up. «Il permet de se “téléporter” dans un lieu de créativité et d’innovation que favorise cette manière de travailler ensemble», résume Carmelo Bisognano, créateur du projet. Ce docteur en biologie et entrepreneur a fondé plusieurs entreprises notamment dans le domaine de la santé, telles que Lifescience-consulting, Easymed Services ou Dybaw Advisory avant de développer Beam Me Up. Situé au cœur du complexe Explorit –lui-même installé à l’Y-Parc, le plus grand parc technologiques de Suisse – l’incubateur se déploie sur 1’400 m2.

En «fix» ou en «flex»

La partie coworking de Beam Me Up se divise en deux offres. L’une, l’option «flex coworking», est accessible dès 30 francs par jour ou 499 par mois avec wifi, imprimante et kitchenette à disposition. Une autre option est privative: c’est le «fix desk coworking» qui coûte 625 francs mensuels. L’espace compte 13 bureaux. Lors de notre visite sur place, dix jeunes entreprises s’activaient pour lancer leur projets dans des domaines aussi divers que la robotique, l’informatique ou l’insure tech.

Cinq salles de réunion et des box privatifs pour les appels téléphoniques sont aussi à disposition. Une demi-journée par semaine, la Banque cantonale vaudoise vient conseiller les créateurs de start-up sur leur stratégie de financement. La société genevoise Katzarov, spécialisée en propriété intellectuelle, intervient également pour  prodiguer un premier avis gratuit sur leur intérêt à déposer un brevet ou non. Une plus grande salle de réunion high tech de 50 places peut être louée par les entreprises ou les privés pour y organiser de évènements.

Réseautage et prototypage

C’est au cœur de ce jeune espace qu’est née l’antenne yverdonnoise du groupe de réseautage Network Academy. Face à la demande croissante, le réseau a depuis investi une salle plus vaste dans l’espace Explorit. «Ici, des disciplines se rencontrent alors qu’elles ne le feraient pas forcément en temps normal. Cela donne naissance à des projets innovants qui sont accompagnés jusqu’à leur mise sur le marché», synthétise le truculent Jean-Christophe Gostanian, fondateur d’Explorit.

Beam Me Up propose aussi un accès privilégié aux 300 m2 du «Makerspace». Dans cet espace de prototypage, les créateurs peuvent fabriquer des pièces grâce à un vaste choix d’imprimantes 3D dernier cri. Du bois au plexiglas en passant par le métal ou le plâtre, le choix des matériaux proposé est large, tandis que la réalisation est encadrée par quatre professionnels. On y trouve aussi la découpeuse laser la plus puissante de Suisse avec ses 3’000 watts et qui permet de sectionner avec une précision du centième de millimètres. «Chaque entreprise peut trouver facilement ici sa propre extension, à des prix plus accessibles que ceux que leur proposerait l’industrie», dit Dino Salvatico, gestionnaire de Beam Me Up.

Un «écosystème» inspirant

«Ma prochaine société, je la fonderai ici», sourit Cyril Halter, directeur des opérations chez Ecorobotix, croisé par hasard sur place. Il estime qu’une structure telle que Beam Me Up lui a manqué dans sa carrière. «Surtout à des moments où mes collègues et moi butions sur des problèmes difficiles dans notre coin alors que d’autres ailleurs avaient sans doute les clés pour nous permettre de les résoudre plus efficacement et plus rapidement.»

La zone de flex-coworking peine néanmoins encore à rentabiliser la trentaine de places à sa disposition. La crise sanitaire a bouleversé les modes de travail  et de nombreux employés préfèrent désormais travailler à domicile. Mais l’esprit collaboratif qui préside ici reste inspirant et nécessaire pour d’autres. «Ce genre d’endroit, nés aux États-Unis, devraient davantage être promus en Suisse car si l’on veut faciliter l’innovation, il faut commencer par faciliter au maximum la vie des entrepreneurs», conclut Carmelo Bisognano.