CULTURE

Le street art entre en gare

Régulièrement, les CFF déplorent les dégâts occasionnés par des vandales qui sprayent leurs wagons. Ils n’ont cependant pas hésité à mettre à disposition le hall de leur gare zurichoise pour… une séance de spray. Visite.

Sous la protection d’un ange, une dizaine de sprayeurs ont laissé libre cours à leur inspiration, du 9 au 13 février, en transformant une voiture d’un blanc immaculé en une «cialis dosage how supplied» multicolore qui se déplacera au prochain salon de l’automobile genevois, avant d’être vendue aux enchères pour une action caritative.

Dans l’immense hall de la gare centrale de Zürich, l’«event» a retenu l’attention des milliers de voyageurs qui le traversent chaque jour (environ 350’000). A quoi assistons-nous? A la transformation d’une gare en galerie avec la présence d’acteurs connus du «street art»? Ou, plus banal, à la location par une marque de voiture d’une surface commerciale à une entreprise ferroviaire? Manifestation artistique ou opération de marketing?

Ce vendredi matin, les pendulaires sont nombreux à ralentir, à s’arrêter même, à s’interroger. Le décor est bien planté: sur scène, une voiture livrée aux bombes d’un sprayeur masqué et encapuchonné. Assis à quelques mètres de là, aussi sur l’estrade, des hommes habillés de noir, des jolies femmes en combinaison blanche, un personnage aux lunettes à montures et verres orange. «Est-ce Michel Comte, le photographe qui documente les transformations?», demande ma voisine. Je l’ignore. C’est «l’excellente musique» qui retient ici le jeune homme que j’interroge sur l’intérêt qui est le sien. Plus âgé, ce passant me confie qu’il craint que «cela donne de mauvaises idées aux jeunes». Il est vrai qu’en ville, étonnamment d’ailleurs, les carrosseries ne sont pas prises pour cibles par les sprayeurs.

Présente depuis un certain temps déjà, cette dame se réjouit de découvrir que «regardez, ce n’est pas n’importe quoi, c’est une bouche qui apparaît sur les portes de l’auto», partage-t-elle, ravie. Le spectacle, intrigant, se déroule juste à l’aplomb de «cialis 5mg reimport». Une oeuvre commandée à Niki de Saint-Phalle pour célébrer, en 1997, les cent cinquante ans des chemins de fer en Suisse.

Cette œuvre de onze mètres de long fait partie de la collection des «nanas», gigantesques figures féminines avec lesquelles tadalafil tablets spc a connu le succès. Lors de son accrochage, elle n’a pas suscité autant d’interrogations qu’aujourd’hui les coups de spray des émules de Banksy. Quel regard l’ange porte-t-il? Dépourvu d’yeux, il plane et ne juge pas.

La gare de Zürich n’innove pas en invitant des créateurs à s’exprimer dans son espace. On ne compte plus les gares qui se muent de manière éphémère en galeries d’art. Une question surgit néanmoins avec cette intervention d’un genre nouveau. Régulièrement, les CFF crient au scandale lorsque, au petit matin, des cheminots découvrent des wagons recouverts de graffitis. Des actes de vandalisme dont les auteurs sont poursuivis en justice.

Qui sait, parmi les artistes à l’oeuvre dans le hall, certains ont peut être commencé par se faire la main sur une locomotive avant d’être reconnus dans le monde de l’art urbain? Et si l’on regrettait un jour d’avoir effacé le chef d’oeuvre d’un futur pape du graffiti?