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Accro à la Nicorette

Les substituts nicotiniques aident efficacement à arrêter de fumer. Mais ils peuvent générer une forte accoutumance. Témoignages et conseils pour éradiquer la dépendance au tabac.

«Je mâche des gommes Nicorette depuis seize ans.» Jean-Michel Gros a arrêté de fumer le 9 août 1990, le jour où, sur une terrasse d’un bistrot, un ami lui annonce qu’il est atteint d’un cancer du poumon.

«J’ai éteint ma dernière cigarette à ce moment-là, à cause de la peur de la maladie. Depuis, je n’en ai plus jamais retouché une.» Pour atténuer les symptômes de privation, l’ancien conseiller national genevois a commencé à consommer des chewing-gums à la nicotine qui font encore aujourd’hui partie de son quotidien. «J’en mâche une trentaine par jour. J’ai l’habitude d’avoir ce goût particulier dans la bouche et je suis dépendant à la nicotine.»

Vendus sans ordonnance en pharmacie, les substituts nicotiniques sont disponibles sous forme de patches, de chewing-gums, de pastilles ou d’buy cialis today (le spray nasal a été supprimé du marché suisse depuis quelques années). Ils contiennent, comme leur nom l’indique, de la nicotine, substance responsable de l’addiction au tabac.

«Les fabricants de cigarettes ont compris depuis bien longtemps que c’est cette composante du tabac qui crée la dépendance, note Jean-Paul Humair, médecin adjoint à la Policlinique de médecine aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). D’ailleurs, ils ajoutent de l’ammoniaque au tabac, ce qui permet à la nicotine de se diffuser plus rapidement dans l’organisme. Ainsi, l’effet est ressenti en quelques secondes mais retombe dans l’heure qui suit. Ces «pics» provoquent et accélèrent de manière intense les effets psychologiques du tabac à l’origine de l’accoutumance.»

Médecins et consommateurs reconnaissent l’efficacité des substituts, s’ils sont correctement employés, pour mettre fin à la dépendance au tabac. «L’absorption de nicotine se fait en plusieurs minutes pour les chewing-gums et les tablettes, explique le Dr Jean-Paul Humair.

La sensation de manque s’estompe en quelques minutes et l’effet dure environ 1 heure. Le manque est donc ressenti moins intensément, mais une dépendance aux substituts en nicotine reste possible pour une minorité d’utilisateurs.»

Les statistiques démontrent effectivement que, parmi les personnes qui commencent à prendre des chewing-gums ou des tablettes à base de nicotine, 5% deviennent des consommateurs à long terme, c’est-à-dire qu’ils continuent à en absorber régulièrement au-delà de la fin du traitement recommandé.

«En revanche, ajoute Jean-Paul Humair, les patches diffusent la substance en continu tout au long de la journée, ce qui n’entraîne aucune dépendance.»

Sabine, 28 ans, consomme depuis une dizaine de mois des pastilles contenant de la nicotine. Après plusieurs tentatives d’arrêts, cette fumeuse (une trentaine de cigarettes par jour) a décidé d’essayer les substituts.

«J’ai d’abord essayé de mâcher des gommes, explique-t-elle, mais cela me donnait des aphtes. Les bonbons sont aussi plus discrets.» Malgré leur efficacité et leur «agréable goût à la menthe», Sabine souhaite s’en détacher.

«Au cours de ces 10 mois, j’ai voulu en diminuer la prise pour arrêter progressivement, mais je n’y suis pas encore arrivée. Je n’en suçais plus qu’une ou deux par jour il y a trois mois, mais l’odeur de fumée de mon mari me donnait envie de fumer. J’en suis à 5 à 10 bonbons par jour aujourd’hui. Je pense pouvoir y arriver seule, il faut juste trouver le bon moment.»

Stratégies à trouver

La désaccoutumance aux substituts ne s’avère pas facile. Selon Jean-Paul Humair, «pour se sevrer d’une dépendance, il est important de développer des stratégies de diversion, comme de remplacer la prise d’une tablette ou d’une gomme par une autre activité qui procure du plaisir ou occupe l’esprit.»

Odette Boelen-Charlier, ex-fumeuse, estime que, dans son cas, les chewing-gums nicotiniques remplacent non seulement la cigarette mais encore la nourriture. «J’ai arrêté de fumer en juin 2005. Pour compenser le manque du geste, je mangeais. Sur un an, j’ai pris 15 à 20 kilos! Actuellement, ne supportant plus ma silhouette, je consomme beaucoup plus de Nicorette qu’avant.»

Mais Odette Boelen-Charlier ne parvient pas à s’en désaccoutumer: «Je suis très consciente que les substituts entretiennent ma relation avec le tabac, mais c’est ça ou sinon je refume.»

Quant à Jean-Michel Gros, il avoue ne pas envisager d’arrêter la prise des chewing-gums Nicorette, après tant d’années. «Je n’y pense même plus, c’est un goût et une consistance que j’aime avoir dans la bouche, ça me calme!»

Sans conséquences pour la santé? «La nocivité de la nicotine est probablement nulle, précise Jean-Paul Humair. Parfois, elle peut causer des effets secondaires digestifs, mais rien de très dangereux. Il est donc préférable d’être dépendant aux substituts nicotiniques plutôt qu’au tabac.»

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Etude sur les substituts nicotiniques

Le site cialis united kingdom invite les Romands à participer à une étude scientifique afin d’améliorer l’efficacité de la prise des substituts.

«Nous voulons tester si le traitement de chewing-gums de 4 mg de nicotine est plus efficace lorsque l’on commence le traitement un mois avant d’arrêter de fumer, explique Jean-François Etter, chercheur à l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Genève et coresponsable de l’étude. Nous avons enrôlé le premier participant en novembre dernier, et en comptons aujourd’hui plus de 210.»

Les fumeurs adultes résidant dans les cantons de Genève et Vaud peuvent s’inscrire. Ils ne seront pas rémunérés mais recevront gratuitement des gommes à mâcher à la nicotine.

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Un peu d’histoire

Inventés à la fin des années 60 en Suède, les premiers substituts nicotiniques étaient d’abord destinés à aider les sous-mariniers et les ouvriers des plates-formes pétrolières, interdits de fumer pendant plusieurs mois. Pour les empêcher d’utiliser du tabac à mâcher très nocif pour les gencives, le médecin suédois Ove Ferno développe une gomme à mâcher contenant de la nicotine. En 1978, la Suisse a été le premier pays à autoriser la vente de ces chewing-gums.

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Combien ça coûte?

La majorité des consommateurs des substituts en nicotine regrettent que ces médicaments ne soient pas remboursés par les assurances maladie. Parfois, les complémentaires les prennent en charge.

Pour les patches, les chewing-gums et les tablettes, il faut compter environ 5 à 6 francs par jour. Pour l’inhalateur, la dépense quotidienne est de 8 à 9 francs environ. Le leader, Pfizer (dont les produits sans ordonnance seront bientôt repris par Johnson & Johnson), détient 66% du marché avec sa ligne Nicorette, suivi par Novartis avec Nicotinell.

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Quelques chiffres

Selon une étude réalisée en 2002 par l’Organisation mondiale de la santé, une mort sur sept survient en Suisse à cause de maladies dues ou liées à la consommation de tabac (ce qui représente 8300 décès par an). La proportion est plus élevée chez les hommes (20% des décès) que chez les femmes (7%). Cette différence tend à s’estomper puisque, parmi la jeune génération, les femmes fument presque autant que les hommes.

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Arrêter de fumer grâce à l’hypnose

Selon le psychiatre genevois Philippe Bourgeois, la nicotine n’est pas la cause principale de l’addiction au tabac. «Je pense que l’habitude des gestes, des situations particulières que la personne associe à la prise d’une cigarette, le plaisir de la fumée et autres facteurs créent la dépendance.»

Sa méthode pour mettre fin à cette accoutumance: l’hypnose. «Les chances de réussite dépendent de la volonté du patient. Lors d’un premier contact téléphonique, puis d’une séance pour faire connaissance, j’évalue si une personne est suffisamment motivée et réceptive. Si cela est le cas, un deuxième rendez-vous est fixé où je l’hypnotise. En fait, je vais renforcer les motivations positives pour lesquelles elle souhaite arrêter de fumer. 80 à 90% de ces patients réussissent à se désaccoutumer du tabac.»

Comme les substituts nicotiniques, le traitement par l’hypnose chez un psychiatre n’est pas remboursé par les assurances maladie.

Comptez environ 200 francs la séance, soit 400 francs au total. «Cet investissement démontre également si la personne désire réellement arrêter de fumer», ajoute Philippe Bourgeois.

Emmanuelle, 29 ans, a tenté l’expérience avec succès en 2004. «Je fumais une quinzaine de cigarettes par jour. Lorsque j’ai entendu parler de l’hypnose, j’ai décidé de me lancer. Dès lors, je n’ai plus jamais allumé une cigarette. Les premiers mois, j’étais même fortement dégoûtée. Aujourd’hui, cela ne me dérange plus et me considère comme non-fumeuse. Rarement, le souvenir revient, mais il s’en va très rapidement!»