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L’Eglise catholique disqualifiée des JO

En affirmant que seule l’Eglise catholique possède la totalité des voies du salut de l’homme, le cardinal Ratzinger noircit le dialogue interreligieux. Aux «Joutes Oratoires» imaginées par le théologien Shafique Keshavjee, il aurait été éliminé…

Alors que tous les regards se tournent vers Sydney, au Vatican, le cardinal Joseph Ratzinger, contaminé par ce contexte compétitif, s’adjuge la médaille d’or dans la course à la Vérité. En signant, la semaine dernière, la «Déclaration Dominus Jesus» affirmant que seule l’Eglise catholique possède la totalité des voies du salut de l’homme, il resserre les boulons de la doctrine et donne une douche froide à tous ceux qui croyaient en l’œcuménisme et au dialogue interreligieux.

Or, au «Grand Tournoi des religions», une compétition imaginée par le théologien Shafique Keshavjee, son attitude lui aurait valu, ni plus ni moins, que la disqualification. C’est ce qu’explique le récit passionnant intitulé «Le Roi, le Sage et le Bouffon», dont voici les grandes lignes.

Dans un lointain pays, vivait un peuple paisible avec, à sa tête, un Roi. Après avoir fait d’horribles cauchemars, celui-ci décide, avec l’aide de son Sage et de son Bouffon, de donner une religion à son pays qui sombrait dans une étrange morosité. «Je leur ai donné du travail et des loisirs, du pain et des jeux. Mais ce qui manque peut-être à mon peuple, c’est un Sens qui les oriente. Mon peuple a besoin d’une vraie religion!», constate le Roi.

Pour désigner la meilleure d’entre elles, il décide donc d’organiser une compétition réunissant des représentants des cinq grandes traditions religieuses ainsi qu’un libre-penseur. «Puisque notre pays n’a jamais eu l’honneur d’organiser des Jeux Olympiques pour les dieux du stade, nous mettrons sur pied le premier «Grand Tournoi des religions». Du sport, il va y en avoir!»

Les premières «Joutes Oratoires» (J.O.), étaient nées. Libre aux religions de proposer leur champion. Voici ce qui était demandé aux compétiteurs: exposer, dans un langage clair, compréhensible et convaincant, le contenu de leur religion. Chacun, à tour de rôle devait présenter le fondateur et les fondements de sa religion, un texte capital de sa tradition et une parabole significative. Les autres concurrents, pouvaient prendre la parole et interpeller celui qui venait de s’exprimer. Qui du juif, du chrétien, du musulman de l’hindou, du bouddhiste ou de l’athée allait sortir vainqueur de cette compétition?

C’est au Roi qu’appartint la lourde décision de désigner les médaillés: «La religion qui me paraît la plus adaptée, c’est la religion…, que je choisirai pour ma vie personnelle. En tant que Roi, je ne puis l’imposer à tout le peuple. Mon Etat doit rester laïc afin que chacun soit libre de déterminer ce qui lui paraît être la Vérité essentielle. Dieu s’il existe, est le seul à pouvoir accorder une médaille d’or. (…) Je propose de conférer dans quatre ans une médaille d’argent à la tradition qui aura fait le plus d’efforts pour réellement comprendre et servir les fidèles des autres. Elle prouve ainsi qu’elle est capable de se décentrer d’elle-même (…)», déclara solennellement ce Samaranch éclairé.

L’auteur de cette brillante fable s’appelle Shafique Keshavjee. D’origine indienne, né au Kenya dans une famille musulmane, théologien et sociologue, il est animateur à la Maison de l’Arzillier, lieu de dialogue entre les religions, à Lausanne. Les joutes oratoires dans lesquelles il nous entraîne nous font découvrir la spécificité des différentes doctrines religieuses avec beaucoup de finesse et de manière plus profitable que la lecture d’une savante encyclopédie. Ancrés dans l’actualité, les débats captivants qu’il propose enrichissent et interrogent nos convictions.

Entre la certitude de détenir la vérité et la profession que tout se vaut; entre intégrisme et relativisme, se trouve la voie du poète Lessing pour lequel «la recherche de la vérité est plus précieuse que la vérité». Alors continuons à chercher! Et puis, à supposer que nous la trouvions un jour, saurions-nous en faire un bon usage?

Ne vous en déplaise, Monseigneur Ratzinger, d’aucuns se complaisent dans ce que vous qualifiez de «situation de grave indigence par rapport à ceux qui, dans l’Eglise, ont la plénitude des moyens de salut».

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