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Pasteurs: l’urgence de la relève

Pour prévenir la pénurie de ministres, l’Eglise réformée tente d’inciter les jeunes à étudier la théologie. Avec un magazine, des publicités dans les cinémas et diverses campagnes de recrutement.

Le pasteur Hans Strub mesure bien l’urgence de la situation: «Le nombre d’étudiants en théologie devra tripler du côté francophone et doubler outre-Sarine pour que l’on puisse remplacer les ministres qui partiront à la retraite d’ici 2020», observe-t-il. En tant que responsable de la formation pour les églises réformées alémaniques, il a fait ses calculs. «Il faut savoir qu’un jeune gymnasien d’aujourd’hui ne pourra pas exercer avant dix ans.»

Diverses initiatives ont déjà été mises en place au cours des deux dernières années afin d’intéresser de potentiels candidats. «Nous avons réalisé de brefs spots diffusés dans 250 cinémas en Suisse alémanique, poursuit-il. Un magazine tiré à 10’000 exemplaires, baptisé «Level 10» a même été lancé. Nous sommes prêts à mettre ce concept à disposition de nos collègues romands qui devraient simplement traduire et adapter les textes.»

Mais du côté romand, les ressources financières n’ont pas encore permis la réalisation d’un tel projet. Une campagne de recrutement a tout de même vu le jour en 2007. Outre des dépliants et des prix attribués aux meilleurs travaux de maturité en lien avec la théologie, la Fédération des facultés de théologie des Universités de Lausanne, Genève et Neuchâtel a proposé aux jeunes de passer une semaine avec un pasteur pour découvrir le métier. Mais l’offre n’a manifestement pas séduit. «A ma connaissance, en près de 3 ans, aucun gymnasien n’a effectué ce stage dans notre canton, regrette Pierre Glardon, pasteur et responsable de la formation aux ministres de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Parallèlement, le nombre d’étudiants en théologie qui se destinent au ministère pastoral ne cesse de chuter. Nous en comptions treize en 1998, contre quatre en 2008.»

Selon Olivier Favrod, responsable de l’Office protestant de la formation basé à Neuchâtel, la campagne n’a pas eu l’impact souhaité à cause d’une fâcheuse coïncidence. «Le lancement de cette démarche correspondait à l’annonce de restrictions budgétaires au sein des Eglises réformées de Suisse romande», constate-t-il. Le manque de débouchés en aurait ainsi découragé quelques-uns, alors qu’en réalité le nombre départs à la retraite va augmenter les opportunités.

Malgré le peu d’enthousiasme suscité auprès des étudiants, Olivier Favrod ne se montre pas alarmiste: des alternatives sont envisageables. «Les Eglises pourraient accueillir des pasteurs ayant suivi une formation dans d’autres universités francophones par exemple. Il faudrait que des mesures soient mises en place pour les aider à s’intégrer et à exercer dans une église dont ils ne sont pas issus.» Et du côté des fidèles également, la situation évolue. «Le nombre de réformés est en diminution actuellement. Il se peut donc que les besoins en ministres en 2020 ne soient pas les mêmes que ceux de 2010.»