Il est prouvé que les filles ont l’index plus long que l’annulaire, alors que c’est le contraire pour les garçons. Cette découverte scientifique vient d’être complétée de manière inattendue.
L’art de cerner quelqu’un par l’inspection de sa main n’est plus le seul fait des chiromanciens. Les scientifiques qui, jusqu’ici, devaient baisser la culotte ou prélever la salive d’une personne pour identifier son sexe se satisferont peut-être bientôt de lui demander de présenter sa main.
Surprenant, mais néanmoins vérifiable, la longueur de nos doigts révèle en effet notre appartenance sexuelle. Cette découverte qui date de quelques années déjà vient d’être corrélée avec des compétences professionnelles bien spécifiques.
Filles et garçons n’ont pas les doigts de la même longueur. Les filles ont l’index plus long que l’annulaire alors que c’est le contraire pour les garçons.
Cette différence s’explique par le taux d’hormone mâle (testostérone) et femelle (œstrogène) qui se trouve dans l’utérus de la mère. Plus l’exposition à la testostérone est élevée in utero, plus l’annulaire sera long, alors que plus l’on reçoit d’œstrogène, plus l’index sera long.
Regardez autour de vous pour vous en convaincre; cette différence entre hommes et femmes est clairement observable. Mais une différence chez des individus du même sexe existe aussi. Pourquoi, et quelles en sont les implications?
Le docteur Mark Brosnan de l’Université de Bath s’est posé ces questions et donne des explications dans un article publié dans le British Journal of Psychology.
Son regard s’est porté sur une centaine de ses collègues de travail à qui il a demandé de se livrer aux mesures de leur index et annulaire. L’analyse des résultats enregistrés a permis de mettre en évidence une relation insoupçonnée jusqu’ici entre le choix de carrière et le taux d’œstrogène d’une personne.
«Dans la population, les hommes ont un taux de testostérone plus élevé que les femmes. Mais les scientifiques masculins de l’Université de Bath ont, eux, un taux plus bas que celui des hommes en général et un taux d’œstrogène élevé. En revanche, c’est le contraire dans le «staff» masculin des département des sciences sociales, économiques et de l’éducation .Ce constat suggère qu’un taux d’oestrogène supérieur à la moyenne favorise des compétences bien particulières», suggère l’auteur.
Il est avéré que l’œstrogène est à l’origine du développement de l’hémisphère droite du cerveau. Hémisphère responsable, entre autres, de l’aptitude à l’orientation spatiale et à l’analyse indispensable en science précisément. Et les femmes alors, objectera-t-on? Pourquoi sont-elles sous représentées dans cet univers où l’œstrogène est reine?
Pour Brosnan, l’absence des femmes travaillant dans le domaine scientifique demeure mystérieux. Quoique, poursuit-il, «la science a été dominée dans le passé par des mâles peu désireux de partager leur prestige. Les compétences des femmes ne sont donc nullement en cause ici».
Avec humour, Brosnan admet dans sa conclusion: «Cela me déconcerte de penser que ma profession a été déterminée par mon exposition hormonale alors que j’étais encore dans l’utérus de ma mère». S’ils adoptent les pistes débusquées par cette étude, les offices d’orientation professionnelle devraient désormais s’intéresser au taux hormonal de leurs clients pour les aiguiller dans telles ou telles voies.
Cachez donc bien vos doigts si vous ne désirez pas vous dévoiler. Le domaine d’investigation nommé «digit ratio» n’en est qu’à ses débuts. Les recherches en cours permettront-elles un jour, comme certains en ont l’intuition, de prédire votre risque de maladie, votre attractivité, votre aptitude à la musique ou votre orientation sexuelle en inspectant uniquement la configuration de votre main?
Ce jour-là, chiromanciens et scientifiques pourront peut-être se donner la main…