LATITUDES

Il remporte l’or avec son pastis élaboré à Genève

L’automne dernier, Frédéric Verne, 31 ans, a reçu la médaille d’or du concours DistiSuisse pour Roue Libre, son pastis genevois. Une consécration pour ce passionné de la distillation.

«Roue Libre, c’est un pastis différent des autres pastis, un produit assez brut, sans sucres ni huiles essentielles et presque intégralement suisse», explique Frédéric Verne, 31 ans. Les plantes utilisées, ainsi que l’alcool proviennent de Suisse, seule la badiane (anis étoilé) est importée, car elle ne pousse qu’en Asie. Une fois les onze plantes et l’alcool réunis, il les fait macérer, avant d’aller distiller ce macérat à Féchy (VD). «Le goût du pastis Roue Libre est assez unique, on retrouve dans ma recette de l’armoise – aussi appelée absinthe sauvage – de la camomille et de la menthe poivrée.» Sorti l’an dernier, Roue Libre a reçu une médaille d’or dans le cadre du concours biennal DistiSuisse, avec la note de 91/100. «C’est une grande fierté! Pour trouver la bonne recette, j’ai dû faire plus d’une dizaine d’essais. Cette récompense me fait vraiment plaisir.»

Initialement horloger, c’est grâce à son frère, Quentin Verne, qu’il a pu réaliser ses premiers essais de distillation. «C’est lui qui a fondé le bar La Distillerie, et qui produit le gin genevois Lux. Je lui dois beaucoup.» En effet, il a débuté dans les alambics utilisés par son frère pour ses distillations. «Je suis fan d’absinthe, alors j’ai commencé par là. Puis, en réalisant qu’il n’existait pas de pastis suisse, j’ai pensé que cela pourrait être une bonne idée.» En 2023, Frédéric a vendu environ 900 bouteilles de son pastis, à des restaurateurs, mais aussi à des détaillants. «Aujourd’hui, on peut trouver le Roue Libre en vente à Genève chez Manor, la Cave des Poètes ou encore chez Bacchus, à partir de 45 fr. la bouteille.» Le jeune homme fait encore tout à la main: l’étiquetage, le remplissage et le cirage des bouteilles.

Pour le moment, c’est une passion, je n’en vis pas. Il faudrait que je triple ma production pour imaginer me rémunérer.» Un but qu’il vise, mais qui demande un tout autre travail. «Je suis dans les starting-blocks, dès l’été prochain je veux être présent dans plus de bar, de cavistes et de magasins.» Ce printemps, son frère s’installera dans un local, dans un nouvel immeuble des Charmilles. «D’ici à la fin de l’année j’aimerais pouvoir distiller là-bas, mais ce lieu sera aussi ouvert au public. Nous y organiserons des tests, des dégustations et des ateliers; ce sera l’occasion de faire découvrir notre artisanat.»

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Où le rencontrer:

La Distillerie: «Le bar fondé par mon frère, Quentin. Situé proche d’Uni Mail, sur le boulevard Carl-Vogt, c’est un lieu de rencontre super, et là où l’aventure Roue Libre a commencé.»

Nino Caviste: «À côté du Cimetière des Rois, c’est un endroit génial pour acheter, goûter et découvrir de bons vins; une équipe chaleureuse et pleine de bons conseils.»

Bisou Bar: «Situé à Plainpalais, il propose une cuisine et une carte des vins inventive et gourmande.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.