CULTURE

En créatrice passionnée, elle assemble mode et durabilité

Sophie Fellay, 34 ans, a fondé sa marque Studio Remo, dont la sortie de la première collection, entièrement réalisée en Suisse, est prévue avant la fin de l’année.

Une capsule composée de trois silhouettes signées Sophie Fellay sera disponible fin octobre sur le site de La Redoute. Une collaboration issue du prix HEAD x La Redoute décerné à la collection «Play Suit» que la designer a dévoilée l’an dernier pour son master en design mode et accessoires. «Ma passion pour la mode a émergé de façon progressive, d’abord à travers les magazines», précise Sophie. Lorsqu’elle décide de passer à la pratique, c’est vers l’Atelier Laure Paschoud, à Lausanne, qu’elle se dirige afin de réaliser son premier stage. «Mon parcours est plutôt sinueux», confie-t-elle. De Genève, où elle est acceptée à la HEAD pour un bachelor en design mode et accessoires, elle se rend à New York pour un stage auprès de la maison Eckhaus Latta. «J’ai énormément apprécié la ville, et découvrir le fonctionnement d’une marque qui se lance a été précieux dans mon parcours.»

Une fois son bachelor obtenu, Sophie retourne à New York, pour travailler cette fois-ci avec The Row, une marque de luxe créée par les jumelles Mary-Kate et Ashley Olsen. La designer réalisera notamment des recherches en design et broderie, mais découvrira aussi l’univers de la chaussure. «J’ai dû rentrer malgré moi, car il était compliqué d’obtenir un visa durable. J’ai finalement réalisé que le cadre de vie en Suisse et le calme qui y règne sont importants pour moi.»

NIELS ACKERMANN/LUNDI13

Sa recherche s’oriente alors autour de la façon de faire de la mode responsable en Suisse. Avant d’entamer son master à la HEAD, l’idée de fonder sa propre marque est déjà présente. Lors d’une balade dans le Valais, sa région d’origine, un oncle lui suggère d’utiliser de la laine de mouton pour ses créations. «Souvent, cette laine est brûlée ou utilisée pour l’isolation des maisons, car il y a peu de filatures et le processus de transformation est coûteux. La matière est pourtant idéale, elle est belle, chaude, respirante.» Formée à la technique du feutre à l’école, Sophie utilisera désormais ce matériau local pour concrétiser son projet de reproduire le motif du «terrazzo», une sorte de marbrure, version textile. Sa marque Studio Remo, lancée cette année, proposera sa première collection cet hiver sur son site internet. Une série d’objets destinés au temps libre et à la maison seront en vente. On retrouvera, entre autres, un pull, un tapis de sieste ou encore une pochette d’iPhone. (entre 95 fr. et 900 fr.) «Il m’était difficile d’accepter d’arriver à des prix aussi élevés, mais je tiens vraiment à la production locale, avec des matériaux qui sont autour de nous.»

Où la rencontrer

Large Kiosk: «Je travaille à temps partiel dans la librairie de l’agence de presse Large Network. Les livres et les magazines sont une grande source d’inspiration.» Large Network réalise aussi cette page Nouvelle Vague.

Suahoy: «Un restaurant qui propose de délicieuses spécialités thaïlandaises traditionnelles qu’on trouve rarement en Suisse. J’apprécie aussi leur sélection de vins naturels et leurs cocktails remarquables.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.