LATITUDES

Comment les chiens détectent nos maladies

Des cockers peuvent déjà prévoir une crise d’hypoglycémie chez leur maître. D’autres chiens pourraient bientôt déceler des cancers. Explications.

Verra-t-on un jour des patients se présenter chez leur médecin en indiquant qu’ils ont consulté un chien et aimeraient une confirmation de son diagnostic? Les dernières découvertes en matière d’usages de l’odorat des chiens rendent un tel scénario de moins en moins farfelu.

Le flair de ces canidés, à l’acuité cent fois supérieure à la nôtre, permet déjà de sauver des vies humaines lors d’avalanches, de tremblements de terre ou de fuites de gaz dans des mines. Le dépistage d’explosifs et de narcotiques ne saurait se concevoir sans leurs truffes mises à l’épreuve. Depuis peu, on leur prête même la capacité de repérer les odeurs associées à diverses maladies.

Le cocker anglais serait un véritable glucomètre à quatre pattes réagissant au changement d’odeur occasionné par le taux de sucre dans le sang. Un article du cialis prescribed for women signalait déjà, il y a deux ans, le comportement hors norme de trois chiens appartenants à trois femmes diabétiques. Celles-ci étaient prévenues par leurs toutous de la survenue d’une crise d’hypoglycémie avant même l’apparition de tout signe clinique.

Le journal citait notamment l’exemple d’une femme de 47 ans. Sa chienne Susie, qui flairait les signes avant-coureurs d’une crise, la poussait du museau pour la réveiller et ne repartait se coucher qu’après que sa maîtresse eût absorbé du sucre. Pendant ce temps, le mari continuait à ronfler tranquillement…

Les auteurs de cette publication concluaient que «la plupart des chiens peuvent détecter un malaise imminent chez leurs maîtres» et que «beaucoup pourraient peut-être subir un entraînement pour augmenter leur capacité à reconnaître les hypoglycémies».

Depuis, d’autres observations sont venu suggérer que les chiens pourraient faire la différence entre un grain de beauté et un cancer cutané. Exemple, ce chien qui renifle sans arrêt le grain de beauté située sur la jambe de sa maîtresse, allant jusqu’à essayer de la mordre à cet endroit. Un tel acharnement conduit cette personne à consulter un dermatologue qui découvre un mélanome malin.

En reniflant l’urine d’un de ses congénères, un chien est renseigné sur son âge, son sexe et l’heure à laquelle il est passé. Dès lors, pourquoi ne pas envisager qu’il puisse aussi déceler l’urine bien particulière de patients atteints du cancer de la prostate? Une question à laquelle Barbara Sommerville de l’Université de Cambridge pense pouvoir répondre d’ici une année.

Une équipe de chercheurs anglais va donc entraîner durant douze mois des bergers allemands et des labradors. Le dressage consistera à faire travailler leur mémoire associative en les confrontant à des échantillons d’urine de personnes en bonne santé et de personnes atteintes d’un cancer de la prostate. Ces scientifiques espèrent transformer leurs protégés en véritables «diagnostichiens» capables de détecter des «odeurs de maladies».

Après cette première expérience avec le cancer de la prostate, d’autres pathologies seront explorées par le bout du museau . Tuberculose, virus Ebola, lymphomes, cancers du sein, de l’utérus et des poumons ont déjà été mentionnés. Si les résultats s’avèrent concluants, le recours au meilleur ami de l’homme pour tester les patients laisserait envisager de substantielles économies dans le budget de la santé. Le coût de formation d’un «diagnostichien» s’élève à environ 15’000 francs, un coût négligeable par rapport à celui d’un médecin!

Si les «diagnostichiens» feront, demain peut-être, partie du corps médical, aujourd’hui déjà, des sortes de «dogteurs» font leur entrée dans des établissements de soins de toutes sortes. Leur soutien émotionnel est reconnu et on observe d’ailleurs un nombre significativement moins élevé de visites chez le médecin par les personnes âgées qui possèdent un chien.

Mais les chiens ne détiennent pas le monopole de ce genre de compétence. C’est la zoothérapie ou thérapie assistée par l’animal, qui connaît en ce moment un grand engouement. Les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer y seraient particulièrement réceptives.