LATITUDES

Détecter les virus dans l’air en temps réel

La start-up genevoise Plair s’appuie sur une technologie laser.

Identifier les microbes qui se trouvent dans l’air, à n’importe quel moment, alors même qu’ils sont invisibles pour nos yeux. C’est le projet de la jeune entreprise Plair, spin-off issu de l’Université de Genève. Fondée en 2014 par deux doctorants, Svetlana Kiseleva et Denis Kiselev, la startup Plair se base sur la technologie laser qu’ils ont développée pour analyser l’air en temps réel et identifier la composition des aérosols. Ces particules en suspension transportent en effet des composés chimiques ou biologiques, notamment des virus.

L’entreprise a déjà développé des instruments de détection en temps réel de pollens, polluants atmosphériques et allergènes. Les deux chercheurs ont notamment collaboré avec MétéoSuisse et leurs appareils ont été installés dans plusieurs pays d’Europe et au Canada. Ces premiers instruments étaient cependant destinés à un usage en extérieur uniquement. «Par la suite, nous avons adapté notre machine pour qu’elle soit plus compacte et destinée à l’analyse de l’air intérieur, notamment des microbes, explique Svetlana Kiseleva, cofondatrice chargée du marketing. À la fin de l’année 2020, nous avons conclu un partenariat avec le leader mondial dans ce domaine, le groupe zurichois MBV.»

À l’heure actuelle, il n’est pas possible d’identifier les virus, bactéries et champignons présents dans l’air. La nouvelle collaboration avec le groupe MBV, spécialiste de l’échantillonnage et d’analyse des microbes de l’air, pourrait permettre à l’équipe de Plair d’atteindre ce but. «Nous prévoyons de travailler sur un système qui, grâce à l’échantillonnage, combine en temps réel la détection et l’identification précise des microbes.» Ce qui pourrait s’avérer utile dans le contexte du SARS-CoV-2.

Le futur dispositif de Plair pourrait à l’avenir s’appliquer aux industries pharmaceutique et agroalimentaire, à la recherche scientifique et aux hôpitaux. «Afin de développer commercialement notre appareil, nous devons encore effectuer des tests en laboratoire, notamment pour la détection des virus. Nous sommes donc à la recherche de partenaires pour cette phase», conclut Svetlana Kiseleva.

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans In Vivo magazine (no 22).

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