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La Côte, une région qui s’émancipe

Les districts de Morges et Nyon s’affranchissent progressivement de Lausanne et Genève en accueillant notamment des multinationales de services. Sans toutefois délaisser leurs secteurs historiques.

Une version de cet article réalisé par LargeNetwork est parue dans PME Magazine.

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«Pendant des décennies, nous avions peur que La Côte ne se résume qu’à une «cité dortoir» ou un pont entre Genève et Lausanne, raconte Daniel Rossellat, syndic de Nyon. Même si cette crainte est toujours sous-jacente, la région s’émancipe enfin.» En trente ans, les districts de Morges, de Nyon et d’Aubonne se sont défaits de leur image de région résidentielle et menés des offensives pour attirer entreprises et emplois, notamment dans le secteur tertiaire et dans le domaine médical. A Nyon, par exemple, le nombre d’actifs sur le territoire a augmenté de 23% en dix ans. Et la région a vu des arrivées prestigieuses: siège de l’UEFA (1999), siège mondial et centre de production de l’entreprise biopharmaceutique Ferring (2006) ou encore l’investissement de 165 millions de francs du groupe allemand Merck sur son site d’Aubonne.

Ces installations s’accompagnent toutefois d’une hausse des prix du logement et des terrains, sans oublier des problématiques nouvelles liées à la mobilité. «Nyon est confronté à un double problème: la ville offre plus d’emplois qu’elle n’a de résidents actifs, et seul un tiers des Nyonnais travaillent sur place, détaille Daniel Rossellat. Nous sommes donc confrontés à un énorme flux de travailleurs du reste du canton, de France voisine voire d’autres cantons. De plus, la majorité de nos habitants vont travailler à l’extérieur, le plus souvent à Genève.»

Avec 615 véhicules pour 1000 habitants, le taux de motorisation dans le district de Nyon est plus élevé que les moyennes cantonales et fédérales. Les voyageurs en transports publics ont également fortement augmenté (+60%) en dix ans. Près de 11’000 usagers supplémentaires entrent et sortent chaque jour de la ville, tous types de transports en commun confondus. «Le développement des infrastructures liées à la mobilité est gourmand en termes financiers, poursuit le syndic. D’autant plus que la ville doit aussi améliorer son offre scolaire et parascolaire. Les charges sur les finances nyonnaises sont colossales, ce qui fait augmenter le déficit budgétaire.» L’année 2018 a ainsi été clôturée sur un déficit de 6,1 millions de francs. Selon les prévisions, le déficit pourrait s’établir à 10 millions pour l’année en cours.

La région de Morges a connu un développement similaire, tout en se profilant dans le domaine du médical comme en témoigne l’implantation du siège européen de la société Incyte Biosciences International en 2019. Le dynamisme économique du district (augmentation de 7% du nombre d’emplois en cinq ans) engendre notamment une raréfaction des terrains disponibles.

Cela pose problème car plus de la moitié du territoire morgien est classée zone d’exploitation agricole, comptant notamment des vignerons, des producteurs de lait et des agriculteurs. «La filière du bois est celle qui souffre le plus», précise Oscar Cherbuin, directeur de l’Association de la région Cossonay – Aubonne – Morges (ARCAM). Pour maintenir l’équilibre entre les secteurs régionaux traditionnels et les nouvelles entreprises, l’ARCAM a développé une plateforme numérique où toutes les sociétés sont conviées pour favoriser les échanges inter-entreprises. «Nous voulons un outil qui fasse émerger les synergies entre les toutes les structures entrepreneuriales et ainsi dynamiser notre tissu économique.»