Développer des outils intelligents pour limiter les essais sur les animaux est devenu un enjeu majeur. La start-up neuchâteloise Simplinext s’en est fait une spécialité.
Les essais cliniques sur les animaux sont toujours plus décriés, un peu partout dans le monde. Par ailleurs, en matière de recherche, il est de plus en plus important de se baser sur des modélisations propres à l’homme. Partant de ce constat, la société neuchâteloise Simplinext développe des tests précliniques sur des tissus humains permettant de limiter l’utilisation d’animaux dans le processus d’élaboration de nouveaux médicaments. Concrètement, l’entreprise fournit des outils intelligents pour la production durable des tissus des barrières biologiques humaines, tels que l’intestin, les poumons ou la barrière encéphalique.
«La science a considérablement progressé ces dernières années, notamment en ce qui concerne la compréhension du développement des tissus humains, souligne la responsable, Silvia Angeloni. On ne peut plus se contenter de se baser sur les données d’une souris, d’un primate ou d’un cochon. Il faut reproduire des modélisations à partir de cellules humaines.» Il est ainsi possible, aujourd’hui, de créer des agglomérés de cellules exprimant des fonctions spécifiques. C’est précisément à ce niveau qu’intervient la jeune société, qui compte quatre collaborateurs.
Les perspectives de développement sont intéressantes. Conscients des limites techniques, mais aussi économiques et éthiques d’une approche in vivo, les organismes de réglementation se focalisent toujours plus sur un travail cellulaire in vitro. Simplinext souhaite agir comme facilitateur de cette transition. Elle compte parmi sa clientèle des sociétés de recherche contractuelles précliniques, des unités R&D de l’industrie chimique et pharmaceutique, des universités, des hôpitaux et des laboratoires appartenant aux instituts gouvernementaux.
Une première validation de son produit a été effectuée par un groupe du CHUV qui se consacre à la recherche sur le cancer du cerveau. Par ailleurs, un intestin reconstitué grâce à ses supports interconnectés sera bientôt disponible pour l’étude préclinique de nanoparticules servant notamment au traitement des infections chroniques. Une barrière pulmonaire est également en cours de développement pour la modélisation de l’exposition aux agents polluants, aux allergènes ou aux médicaments avec des formulations innovantes. L’entreprise, qui projette de dépasser un chiffre d’affaires d’un million de francs d’ici à cinq ans, vient de lancer sa première ligne de produits sur le marché.
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Une version de cet article est parue dans In Vivo magazine (no 15).
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