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Sous les cendres de No Billag, Natalie Rickli bouge encore

Porte-voix infatigable de l’audiovisuel privé, la conseillère nationale UDC en remet une couche contre la SSR, sous la forme d’une initiative parlementaire. Lobbyiste un jour, lobbyiste toujours.

Pour beaucoup, cette femme-là, c’est le diable. Du genre à s’habiller en Prada, mais quand même. La conseillère nationale UDC Natalie Rickli du moins ne perd pas le nord: favorable à l’initiative No Billag, elle n’a pas attendu le couperet des résultats pour rallumer la machine et profiter des brèches déjà creusées. Elle lance ainsi une initiative parlementaire qui entend faire maigrir la SSR, en ramenant la redevance à 300 Fr. par année. Initiative couplée avec un autre texte UDC qui réclame l’exonération des entreprises.

Natalie Rickli n’a pas seulement de la suite dans les idées, elle sait aussi pour qui elle a longtemps travaillé: Goldbach Media, un groupe qui gère les fenêtres publicitaires de stations privées, concurrentes de la SSR.

Une entreprise, Goldbach Media, au sein de laquelle Natalie Rickli est promue «Partner Relation Manager» peu après son élection au Conseil national en 2007. Depuis, c’est l’insulte la plus fréquente qu’elle a du essuyer sur son joli costume: lobbyiste! Même si elle a quitté son poste à Goldbach Media fin 2017 pour devenir conseillère audiovisuelle indépendante. Que de chemin parcouru pour la jeune fille de Winterthour qui effectuait son apprentissage d’employée de commerce dans une coopérative agricole.

Des insultes, elle en a reçu d’autres, et d’un tonneau fort différent: un groupe de rap bernois a ainsi été condamné pour des propos à caractère sexuel particulièrement grossiers, proférés dans un clip contre la politicienne. Même le Blick révélant l’affaire s’est refusé à en donner la teneur exacte, tout en laissant entendre qu’il y était beaucoup question d’oralité.

Les rappeurs, qui se produisent habituellement dans un centre culturel de la capitale affichant le fier slogan «kein Sexismus», se défendront en disant qu’ils ne visaient pas spécialement Natalie Rickli mais plutôt ses fans. La conseillère nationale publiera l’article du Blick sur sa page Facebook en expliquant que «les injures, les insultes et les menaces n’ont rien à faire dans notre démocratie».

La dame est tout cas est pugnace, avec une propension, justement, s’agissant des insultes, à en voir un peu partout. Elle s’est offusquée, par exemple, tout au long de la campagne, de l’argument voulant que sans la SRR le public ne serait plus correctement informé. Affirmation qui représente aux yeux de Natalie Rickli «une insulte pour la presse papier et on-line».

Elle s’est plainte aussi que les partisans de No Billag aient été «insultés comme traîtres à la patrie», ce qui n’est, soyons justes, qu’à peine exagéré. Elle croit en tout cas à ce qui la nourrit: la télévision privée, le pay-per-view, se disant même tout à fait prête «à payer pour regarder le téléjournal ou un match avec Federer».

Natalie Rickli se vante aussi fréquemment d’avoir toujours des positions claires. Ce n’est pas non plus tout à fait faux. En l’occurrence, sur No Billag: «Je ne veux aucun médias d’Etat». Ou encore: «Je ne doute pas que la plus grande partie des journalistes soient indépendants. Mais pas la SSR».

Cette femme semble avoir en tout cas le goût des combats impopulaires: ses premiers pas en politique à l’âge de 19 ans, elle les effectue en ferraillant contre le congé maternité. Ce qui ne l’empêche pas d’être élue au législatif de Winterthour en 2002, puis au Grand Conseil zurichois et enfin, repérée par l’œil toujours à l’affût de papy Blocher, au Conseil national.

En 2011 elle est même la parlementaire la mieux élue de Suisse. Elle se lance alors, avant l’assaut contre la SSR, dans des batailles beaucoup plus faciles. L’expulsion des criminels étrangers, cela mange quand même beaucoup moins de pain que le démantèlement de l’audiovisuel public.