KAPITAL

«Nous touchons une génération qui n’achète plus les journaux»

Marten Blankesteijn est le cofondateur de Blendle, la nouvelle application néerlandaise déjà surnommée le «iTunes de la presse». Interview.

Comment Blendle fonctionne-t-il?

Nous avons tous les journaux principaux des Pays-Bas dans notre portefeuille, ainsi que des titres étrangers comme The Economist. Les abonnés n’achètent pas de numéro en entier, mais paient par article. Les prix par article varient entre 0,05 et 0,89 euro, les médias reçoivent 70% de ces revenus. Et quand un abonné n’est pas satisfait de l’article, il peut se faire rembourser.

Quelles sont vos prochaines étapes?

Nous venons de conclure un partenariat avec Axel Springer et le New York Times, qui ont investi 3 millions d’euros dans notre startup. Avec ces moyens supplémentaires, nous visons de grands marchés européens pour 2015.

Votre modèle n’incite-t-il pas les lecteurs à délaisser le print?

Avec notre application, nous touchons une génération qui n’achète plus les journaux et magazines en kiosque. Deux tiers de nos 193’000 abonnés ont moins de 35 ans. Blendle n’affecte donc pas les modèles d’affaires existants des médias. Nous amenons
un nouveau public qui est prêt à payer pour des contenus journalistiques.

Beaucoup de médias ont déjà mis en place des systèmes d’abonnement en ligne. Quelle plus-value apportez-vous?

Ce que les gens n’aiment pas avec les paywalls est le fait de devoir s’inscrire chaque fois séparément. Avec une seule inscription, Blendle offre un accès simple à tous les médias qui vous intéressent.
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ENCADRE

Readly – l’alternative suédoise

Si Blendle fonctionne comme iTunes, l’application suédoise Readly ressemble au service de streaming musical Spotify. Les abonnés paient un forfait mensuel de 9,99 euros pour un accès illimité à 750 titres de presse en format pdf. L’application a été lancée en 2013 et est présente en Suède, aux Etats-unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Comme chez Blendle, les médias touchent 70 % des revenus générés.