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Le retour du slow dans les clubs

On le croyait ringard, figé dans les années disco ou réservé aux boums des ados. Mais le slow n’est pas mort: il fait son grand come-back sur les dancefloors romands.

«Lorsque nous avons organisé notre première soirée slows dans le cadre de nos événements décalés, nous ne nous attendions pas à un tel succès, raconte Albane Schlechten, programmatrice du club genevois La Gravière. De 23 h à 5 h du matin, la piste de danse n’a pas désempli.» L’engouement est tel que le lieu organise de nouvelles soirées slows dans la foulée et se voit obligé de refuser du monde. Le phénomène gagne alors les autres lieux de sorties genevois, comme l’Usine et le bar Le Cabinet, qui décident également de redonner une place aux tempos langoureux.

«Aime-moi tendre, aime-moi vrai», «Sweet-sweet», «Après-ski dans le dortoir»… Les titres de soirées évocateurs préviennent les clubbers: ce soir, on danse le slow! A Lausanne, les événements consacrés entièrement au slow ne sont pas encore au programme, mais certains clubs remettent au goût du jour le quart d’heure slows, comme dans les boums d’autrefois. Dans les soirées 28 Forever du MAD, organisées tous les mois et réservées aux plus de 28 ans, le DJ passe par exemple des slows au milieu de titres discos des années 1980 et 1990.

Codes de séduction clairs

Mais le phénomène ne plaît pas qu’aux trentenaires nostalgiques. «Nos soirées slows attirent également beaucoup de jeunes dans la vingtaine», indique Albane Schlechten. Professeur de danse à l’école romande K’Danse, Gérard Kuster observe également un nouvel engouement de la jeunesse pour les danses de couple: «La demande est forte dans les écoles de danse. Je pense que le retour du slow sur les dancefloors va de pair avec ce nouveau désir d’apprendre à danser à deux. Les jeunes recherchent une danse de contact, ils ont besoin de se rapprocher.» Le professeur déplore d’ailleurs que le slow ait disparu à la fin des années 1990 au profit de nouvelles danses où l’on se trémousse à distance. «Le slow demeure un moyen idéal pour conclure en soirée, sourit Gérard Kuster. L’invitation à danser, le contact physique… Les codes de séduction sont beaucoup plus clairs.»

L’esprit des boums d’antan

Pas facile pourtant d’inviter sa cible à danser, qu’on ait 20 ans ou 50 ans. Lorsque la lumière se tamise, on retrouve ses angoisses d’adolescent pour bredouiller un faible «tu danses?». «Les slows représentent forcément un bond en arrière dans le temps, ajoute Albane Schlechten. C’est pourquoi, dans nos soirées, nous essayons de reproduire l’esprit bon enfant des boums de notre jeunesse. » La Gravière propose un petit jeu à ses clubbers: chacun reçoit à son arrivée un papier sur lequel figure le nom d’un personnage issu d’un couple célèbre. Le but du jeu? Retrouver sa moitié parmi la foule et gagner ainsi un cocktail… à boire avec deux pailles! De quoi donner un coup de pouce aux plus timides, qui après le cocktail pourront peut-être terminer enlacés sur la piste.
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Une version de cet article est parue dans le quotidien Le Matin.