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Abonobo, le boy band du smartphone

L’entreprise genevoise, dont les employés ont en moyenne 25 ans, développe des applications pour de prestigieux clients. Elle négocie déjà ses futurs contrats en Asie et au Moyen-Orient.

Où aller manger une pizza à moitié prix dans mon quartier? C’est à ce type d’interrogation que l’application Hiboo tente de répondre, en répertoriant les promotions proposés par les restaurants inscrits sur le système. Déjà téléchargée par des milliers d’utilisateurs, l’application — gratuite — fait la fierté de ses concepteurs, Surane Ragavan, Nicholas Sticher et Jean-Daniel Franel, fondateurs de l’entreprise genevoise Abonobo.

«Lors d’une discussion un week-end, nous nous sommes rendus compte que ce service nous serait utile, et qu’il le serait donc à d’autres également, expliquent les trois ingénieurs en informatique. Restaurateurs et utilisateurs ont effectivement vite adhéré au concept; d’ailleurs, les déclinaisons «voyages», «boutiques» et «wellness» de Hiboo seront disponibles en septembre.»

Installée dans la commune genevoise de Meyrin, Abonobo se profile depuis sa création en 2009 sur le marché en pleine explosion des applications pour smartphones. Outre le développement de ses propres produits (tels qu’Hiboo), l’entreprise mise sur la conception d’applications sur mesure pour d’autres entreprises. «La Redoute-Suisse a été notre premier gros client, raconte Surane Ragavan, CEO de l’entreprise. Rapidement l’application a très bien fonctionné, à tel point que nous avons été mandatés pour développer l’application de plusieurs autres pays européens du groupe.»

Depuis, des entreprises telles que les Hôpitaux universitaires genevois, Jaeger-LeCoultre, le groupe Richemont, l’Union Bancaire Privée ou encore le quotidien l’Agefi et le Servette Football Club ont fait appel aux compétences de l’équipe d’Abonobo. Ses applications sont vendues entre 15’000 et 120’000 francs suisses et la PME touche, selon les mandats, une part des bénéfices générés par l’application. Des recettes qui assurent un chiffre d’affaire «en croissance constante», précisent les fondateurs. Grâce à ces premiers mandats, la société a pu atteindre son seuil de rentabilité au début de l’année. «Notre point fort est de proposer, grâce à nos compétences en ingénierie informatique, des produits bien plus complexes d’un point de vue technique que ceux conçus par les développeurs Web.»

Alors que la PME emploie dix personnes aujourd’hui — âgées en moyenne de 25 ans — le projet Abonobo est né dans les couloirs de l’école d’ingénieurs de Genève. «Pendant les pauses nous parlions de notre volonté de travailler en groupe. Notre diplôme en poche, en 2008, nous avons participé à un concours lancé par Google. Nous devions créer une application pour leur appareil Android. Nous n’avons pas gagné, mais notre application ressemblait fortement d’un point de vue fonctionnel à une autre, arrivée dans le top ten. Cette expérience nous a permis de détecter le potentiel de ce marché et de nous assurer que nous parvenions à travailler ensemble.»

L’entreprise a été lancée sur les fonds propres des fondateurs, «quelques économies», mais a bénéficié de l’encadrement et du réseau de Lorin Voutat, lanceur de start-ups (Ilion Security, Adeya et Iris). «C’est l’une des premières mains que nous avons serrées lors d’un meeting pour entrepreneurs qui se tenait dans le Jura.» «J’ai cru en ce projet et n’ai donc pas hésité à mettre mes contacts et mon expérience à la disposition de ces jeunes, que je trouve brillants», note Lorin Voutat, actuel administrateur d’Abonobo.

La PME élargit ses prestations et a mis en place un département marketing. «Au-delà de l’application, nous voulons offrir un service complet de conseils et d’assistance aux entreprises qui souhaitent optimiser leur communication grâce aux nouvelles technologies mobiles.»

Les compétences de l’équipe ne se limitent pas à l’informatique… D’une assurance affirmée, Surane Ragavan, trentenaire engagé politiquement du côté des Verts, a notamment assumé la présidence du conseil municipal de la commune de Meyrin/Cointrin et a fondé une association pour soutenir le développement d’offres culturelles et sportives pour les jeunes. «C’est certainement grâce à mon aisance relationnelle que l’on m’a désigné CEO.»

La propre stratégie marketing d’Abonobo, c’est en toute logique sur les réseaux sociaux et les plateformes mobiles qu’elle se concentre. Les infos sur l’entreprise circulent à travers Twitter, Facebook et LinkedIn, bien au-delà des frontières helvétiques. «Nous sommes en pleines négociations avec Dubaï, l’Asie et l’Afrique du Nord. Nous pourrions prochainement lancer dans ces régions, un produit qui bouleversera le monde de la restauration et de la vente…»

En plein essor, le marché des ventes d’applications mobiles devrait continuer de doubler chaque année jusqu’en 2015, pour atteindre à cette échéance 36,7 milliards de dollars, selon les spécialistes. Aux Genevois de maintenir leurs efforts pour atteindre leur objectif: «Valoriser au maximum notre savoir-faire d’ingénieurs, pour faire d’Abonobo un leader international dans les prestations mobiles.»
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Une version de cet article est parue dans PME Magazine.