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Le père méconnu du web

Le magazine Time l’a classé parmi les cent plus grandes intelligences du XXème siècle. Vingt ans après la création du web, Tim Berners-Lee, informaticien britannique de génie, poursuit ses travaux. Histoire.

En novembre 1990, il y a exactement 20 ans, un informaticien britannique était à l’origine d’une innovation qui allait modifier la société comme peu l’ont fait ces cinquante dernières années. Tim Berners-Lee, né en 1955, fils d’un couple de mathématiciens, créait le web. Un anniversaire qui permet de revenir sur ce coup de génie.

A la fin des années quatre-vingts, ce physicien travaillait au CERN, à Genève, et consacrait son temps à la résolution d’un problème: comment les nombreux chercheurs pouvaient-ils se connecter entre eux et partager efficacement leurs travaux? Avec des ordinateurs situés en Suisse et en France, son employeur était confronté à d’innombrables incompatibilités de télécommunication.

Censé résoudre ce problème, il dépose un document intitulé «Information management: A Proposal» en mars 1989. Celui-ci rencontre un intérêt très mitigé. Son supérieur l’autorise cependant à poursuivre son travail, jugeant ce projet «vague mais passionnant».

Le 12 novembre 1990, Tim Berners-Lee livre une nouvelle mouture, fruit d’une collaboration avec l’ingénieur belge Robert Cailliau. Le lendemain, le premier site du monde, http://info.cern.ch était en ligne. Les adresses web, l’Hypertext Transfert Protocol (http) et l’Hypertext Markup Language (html) sont développées dans la foulée. Tous les fondements conceptuels avaient été conçus en 1980 déjà par Tim Berners-Lee qui n’avait pas jugé opportun de les publier.

La reine Elisabeth II a anobli, en 2004, ce brillant citoyen. Devenu Sir Timothy John Berners-Lee, il a depuis figuré à plusieurs reprises parmi les candidats au Prix Nobel de la Paix.

Parmi les chercheurs, on laisse tomber le «Sir» et l’on parle de Tim BL, cet informaticien de génie qui s’adresse cependant un reproche. Devinez lequel? «Les deux // dans les adresses n’étaient pas nécessaires… », a-t-il admis, peiné par tout le temps gaspillé!

L’appellation www ne s’est pas imposée d’emblée. Dans ses mémoires, «Weaving the Web», l’actuel professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) raconte que le nom de sa création lui a causé bien des tourments. Désireux de rompre avec une tradition du CERN qui veut que l’on cherche les appellations des recherches dans la mythologie grecque ou égyptienne, Tim BL se tourna vers la mythologie nordique. Et n’y trouva rien de satisfaisant à ses yeux.

Mesh (maille ou filet, en anglais) fut alors envisagé. Il l’abandonna pour «Mine of Information». Pas vraiment heureux, trop égocentrique, proche de l’acronyme MOI! Pourquoi pas «The Information Mine»? Encore plus égocentrique avec, cette fois, son propre prénom comme acronyme. Finalement, il proposa une formulation «transitoire» assortie de la remarque «nous trouverons mieux plus tard»: World Wide Web.

On connaît la suite. Le lexique anglais et de bien d’autres langues s’est enrichit depuis de multiples mots composés à partir de web. Des exemples: webcam, weblog, webmaster, website ou encore webzine.

Celui que le magazine «Time» n’a pas hésité à comparer à Gutenberg, et classé parmi les cent plus grandes intelligences du XXème siècle, continue à jouer un rôle de missionnaire et de conseiller de la toile. L’an dernier, c’est Gordon Brown qui lui demandait que faire de toutes les données du gouvernement britannique. «Libérez-les!», lui répondit Tim BL. C’est chose faite grâce à data.gov.uk.

Un séminaire se tient ces jours à Paris (15-18 novembre). On y parlera du web sémantique aussi appelé web de données ou web 3.0. Il fait appel à des métadonnées et pourraient concrétiser la notion ’intelligence collective. Il est le résultat de la vision de …Tim BL!

Lui devra-t-on la prochaine révolution du web? Laissons-lui le soin de nous en convaincre avec cette vidéo d’une de ses récentes conférences!