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L’éloge du pull-over

Comment affronter l’hiver sans avoir à se ruiner en frais de chauffage? Un politicien allemand lance une idée toute simple: remplacer le combustible devenu ruineux par de la laine.

«Je gèle dans mon bureau, j’espère bien que le concierge réagira à mon coup de téléphone». A la pause, Sylvie, fringuée tendance nombril à l’air et jambes découvertes jusqu’à mi-cuisses, fait part à ses collègues de la chair de poule qui l’empêche de travailler. L’empathie est grande car eux aussi, à l’exception de Madeleine qui met toujours une petite laine sur les épaules, grelottent dès que la température des locaux descend sous les 21 degrés.

Depuis quelques jours, la température extérieure a chuté très sensiblement, suscitant les lamentations habituelles liées à la fin de l’été: «Fini les beaux jours!», «Comme la nuit tombe tôt!», «Nous voici dans les mois en «bre» qui donnent le cafard».

Cette année, une remarque d’un nouveau type vient s’ajouter à la liste de ces réactions saisonnières. La crainte d’avoir froid au travail ou dans son appartement est très souvent évoquée. Les locataires s’inquiètent de la pratique de leur régie.

Va-t-elle baisser la température ou augmenter les frais de chauffage? Les propriétaires tentent de remplir leur citerne au moins mauvais moment. Dans les entreprises, on se prépare à subir ce qui se présentera.

En plein été déjà, un politicien allemand avait anticipé les conséquences de la hausse du prix de l’énergie et trouvé une riposte qui n’a laissé personne de glace. Le quotidien «Die Welt» (31.07.08) faisait alors état d’une «guerre hivernale» qui allait s’abattre sur Berlin, les hostilités ayant été engagées par Thilo Sarrazin, le «Finanzsenator» (SPD) de la capitale.

L’inclination de Thilo Sarrazin à saisir de front les problèmes quotidiens est notoire. La déclaration qui a scandalisé l’opinion publique et les membres de son propre parti: «Quand les coûts de l’énergie sont aussi hauts que ceux des loyers, les gens réfléchiront s’il n’est pas aussi possible de vivre à l’avenir avec un épais pull-over à une température de 15 à 16 degrés.»

«Contre tant de froid social, même les pull-over n’aident pas». C’est d’une aide aux frais de chauffage que les pauvres devraient bénéficier, riposte-t-on à gauche.

Michael Schäfer, le sénateur Vert expert en énergie, a conseillé une «douche froide» à Sarrazin: «Cela économise de l’énergie, améliore la circulation du sang et peut aider à concevoir de meilleures idées».

Quinze à 16 degrés, c’est tout de même plus chaud que les 14 degrés imposés aux Roumains. En effet, à partir de 1984, Ceausescu décréta que la température maximale autorisée dans les habitations était fixée à 14°C. Sans pull-over, difficile d’y survivre!

Berlin n’est pas Bucarest et la mesure envisagée par Sarrazin y est jugée viagra levitra cialis for sale.Elle n’en lance pas moins un débat intéressant sur la pertinence de défendre, tel un droit social, une température de 21 degrés dans son habitat.

Les avocats d’un tel dû ne sont-ils pas piégés par les contingences actuelles en imaginant comme seule réponse à la crise énergétique un accroissement des aides au chauffage?

Si la baisse des températures et le port du pull-over ne constituent certes pas la panacée, c’est une piste néanmoins digne d’intérêt. S’habiller identiquement été comme hiver, est-ce bien raisonnable? Cela ne favorise-t-il pas les refroidissements occasionnés par les écarts de température? Ne devient-on pas de plus en plus douillet?

Dans une société menacée par l’obésité, vivre dans un environnement plus frais permettrait-il de brûler davantage de calories sans avoir à bouger plus? Un régime efficace et pas trop contraignant!

Et puis, les producteurs suisses de laine de mouton, désespérés de ne pouvoir vendre leur production et allant jusqu’à la brûler, verraient certainement d’un bon œil un retour massif au tricot…