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L’attaque des plagiaires inconscients

Du rap jusqu’aux travaux de doctorat, les accusations de plagiat prolifèrent. Mais la copie est-elle toujours intentionnelle? Des chercheurs britanniques viennent de mettre à jour un phénomène suprenant.

En 1982, le philosophe québécois Maurice Lagueux estimait que le plagiat était devenu un modus vivendi, une maladie de la culture. Il y voyait le fait de ceux qui croient qu’en un monde saturé d’idées, écrire ne saurait plus rien signifier d’autre que ressasser, pour ainsi dire faire siennes, des idées déjà énoncées. Avec l’arrivée des technologies numériques, le mal diagnostiqué s’est aggravé.

Un exemple parmi d’autres: le rapper 50 Cent aurait volé l’introduction de son hit «In Da Club» à une chanson de Luther Campbell. Sampling, copie, décalque ou même hommage? Dans les domaines de la musique et de la littérature, on ne compte plus les accusations de plagiat.

Partant du principe que tout ce qui est sur internet est à moi, 60% des étudiants avouent copier régulièrement des travaux en tout genre. Pour tenter de tempérer le phénomène, en juin de l’an passé, l’Université de Lausanne se dotait d’un «Code de déontologie en matière d’emprunts, de citations et d’exploitation de sources diverses».

Toutes les écoles sont confrontées à ce problème. Même les grands éditeurs scientifiques songent aussi à utiliser des logiciels pour lutter contre le plagiat qui ne les épargnent pas.

Mais il y a plagiat et plagiat…

Curieusement, le plagiat n’est pas forcément l’appropriation intentionnelle de l’œuvre d’autrui. La mémoire peut jouer bien des tours à notre honnêteté intellectuelle et nous transformer en plagiaires inconscients. Une tadalafil cialis 200mg menée par des chercheurs britanniques vient d’en apporter la démonstration.

Par groupes de quatre, des étudiants ont été invités à associer des usages non classiques à des objets courants. Chacun a partagé le fruit de ses réflexions à l’ensemble du groupe. Suit une phase «d’élaboration» au cours de laquelle les membres de chaque groupe ont quatre solutions. Ils doivent soit se représenter visuellement les idées émises, soit trouver trois manières d’améliorer chaque idée trouvée par un membre de son groupe, soit réécouter la liste des idées, soit encore repartir sans instruction d’élaboration.

Une semaine s’écoule. Les étudiants sont à nouveau convoqués. On leur demande alors quelles sont les idées dont ils sont les auteurs. Oh! surprise, 79% d’entre eux s’attribuent, à tort, au moins une idée amenée par quelqu’un d’autre. A relever que les plagiaires sont sensiblement plus nombreux parmi les étudiants ayant travaillé sur les idées d’autrui que parmi ceux appartenant aux autres groupes.

Explication des auteurs: «Cela tient au fait que pour améliorer l’idée d’autrui, chacun s’inspire de ses propres goûts, de ses souvenirs. Ainsi, la différence entre «mon idée» et «son idée» s’estompe à tel point que les deux en viennent à se confondre.»

Les chercheurs britanniques sont convaincus d’avoir mis le doigt sur un phénomène encore inexploré. On espère pour eux qu’ils ne copient pas, inconsciemment, une expérience antérieure…