KAPITAL

Les entreprises soignent leur Mobility

De plus en plus d’organisations sont séduites par le concept de «car sharing», qui combine avantages économiques et écologiques. L’EPFL, par exemple, a passé aux voitures rouge vif.

Le partage de véhicules («car sharing») n’est pas réservé aux particuliers à tendance bobo. Il séduit de plus en plus d’entreprises, qui en profitent pour rationaliser la gestion de leurs flottes. Le concept Mobility a vu sa clientèle commerciale augmenter de 30% l’an dernier.

Leader sur le marché helvétique, la coopérative lucernoise permet à ses abonnés de réserver l’une de ses voitures rouge vif par le biais d’une carte et de l’utiliser immédiatement, en ne payant qu’un tarif horaire et kilométrique. Son offre aux entreprises fonctionne selon le même principe. Près de mille compagnies suisses lui sous-traitent déjà la gestion de leurs véhicules.

«Le concept commence à entrer dans les moeurs également en Suisse romande, où une centaine de sociétés sont abonnées», souligne Monika Pirovino-Zürcher, responsable de la communication chez Mobility Suisse.

Le Département des infrastructures de l’Etat de Vaud, un des pionniers dans le canton, met dix véhicules Mobility à la disposition de ses employés depuis novembre 2003. Il bénéficie d’une offre d’abonnement spéciale qui lui permet de les stationner non loin des bureaux.

Les employés peuvent les réserver durant les heures de travail par le biais d’une carte transmissible. S’ils sont clients privés Mobility, ils peuvent aussi s’en servir en dehors de cette plage horaire.

Pour l’organisation, les avantages sont autant économiques qu’écologiques. «Nous avons pu épargner 130 000 francs en une année, bien plus que nous l’espérions», explique Stéphane Ruby, responsable financier du département et gestionnaire du projet. Les employés, de leur côté, doivent accepter de changer leurs habitudes et mieux gérer leurs déplacements professionnels.

Laurent Monney, chef de l’unité Intendance à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) vient de remplacer les cinquante véhicules de fonction utilisés jusqu’à ce jour par seulement dix voitures Mobility, qui vont de l’Opel Corsa à la Mercedes Vito, en passant par la Fiat Ulysse.

Parmi les entreprises qui repensent leur politique de transport, la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) mène actuellement un sondage auprès de ses collaborateurs. «Il y a une surcharge de véhicules, explique Christian Jacot-Descombes, porte-parole. Nous étudions plusieurs alternatives, dont Mobility.»

La coopérative Mobility vise à augmenter sa proportion de clientèle commerciale de 5% par année, afin de rentabiliser les véhicules, essentiellement utilisés le soir et le week-end par les clients privés. Elle sait qu’elle dispose d’arguments efficaces pour convaincre, notamment en matière d’image. «Il est toujours bon pour une entreprise de montrer qu’elle est soucieuse du développement durable», dit Monika Pirovino- Zürcher.

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Une version de cet article est parue dans L’Hebdo du 28 avril 2005.