KAPITAL

Bill Gates sera bientôt le plus grand bienfaiteur de l’humanité, ou presque

Le patron de Microsoft s’apprête à léguer la majeure partie de son immense fortune à la fondation qui porte son nom. La «William H. Gates Foundation» deviendra ainsi l’une des plus puissantes associations caritatives de l’histoire.

Pour les générations futures, le nom de Bill Gates évoquera-t-il un informaticien à lunettes habitant dans une villa à 40 millions de dollars? Ou sera-t-il inscrit dans les livres comme celui du plus grand bienfaiteur de l’humanité? Peut-être les deux, puisque le patron de Microsoft s’apprête à léguer la plus grande partie de sa fortune à une fondation philantropique, la «William H. Gates Foundation» que gère son père âgé de 73 ans, William H. Gates Senior.

Jusqu’ici, la fondation, qui existe depuis six ans et demi, s’est principalement concentrée sur le Tiers-Monde, fournissant l’argent nécessaire à des programmes de contrôle des naissances. Plus récemment, elle a aussi investi dans la recherche de vaccins pour lutter contre le sida ou le paludisme.

En mai dernier, la Gates Fondation a versé plusieurs dizaines de millions de francs à l’association International Aids Vaccine Initiative, basée à New York, qui répartit l’argent dans les laboratoire de recherche les plus efficaces. Bill Gates a mis plusieurs fois la main à la poche pour renflouer sa fondation: en juin, il lui a cédé 7,5 milliards de francs suisses (30 milliards de francs français), réalisant le plus grand don jamais octroyé par un seul homme à une oeuvre humanitaire. Ses détracteurs y voient un stratagème fiscal, les organisations caritatives étant exemptées d’impôts aux Etats-Unis. Les récentes affirmations de Bill semblent démontrer qu’il s’agit d’un geste désintéressé.

Le Sunday Times, qui multiplie les scoops vaseux, indiquait dans sa dernière livraison que Bill et sa femme Melinda ne voulaient réserver que 16 petits millions de francs suisses (64 millions de FF) à chacun de leurs deux enfants. Autant dire quasi-rien. La presque totalité du magot (soit le cinquième de la valeur boursière de la firme de Redmond, qui atteint 112 milliards de dollars à l’instant où nous mettons en ligne) aurait ainsi été progressivement léguée à la fondation.

Il s’agissait une fois de plus d’un tuyau percé: contactée par Largeur.com, la «William H. Gates Foundation» a immédiatement démenti l’information publiée par le Sunday Times. «Bill and Melinda Gates have no imminent plans to give away the entirety of their wealth» («Bill et Melinda Gates n’ont pas le projet imminent de léguer la totalité de leur fortune»), a déclaré Trevor Neilson, porte-parole du couple.

Reste que l’activité philantropique de Bill et Melinda a largement de quoi inspirer le respect. Leur porte-parole précise qu’ils souhaitent reverser la «majeure partie» (et non pas la «totalité») de leur fortune à la collectivité. Avec un capital de près de 10 milliards de francs suisses (40 milliards de FF), la Gates Foundation se place déjà au cinquième rang des organisations humanitaires (la plus riche est l’organisation Glaxo Wellcome fondée par le géant pharmaceutique britannique du même nom, qui pèse 17 milliards de dollars).

On raconte que Bill Gates a pris conscience du drame humanitaire mondial lors d’un voyage en Afrique du Sud et en Inde en 1995, l’année du renouveau de Windows. « Melinda et moi voulons que nos enfants – et que tous les enfants – grandissent dans un monde sans sida», avait-il déclaré. S’il relève ce défi, on lui pardonnera volontiers d’avoir contaminé la planète avec ses logiciels.