LATITUDES

Des saveurs d’Italie à Ouchy

Rencontre avec Dario Grillo qui, depuis trois ans, pimente le marché estival d’Ouchy de ses bons produits et de sa joie communicative.

Napolitain, Dario Grillo, 35 ans, est arrivé à Lausanne en 2014. Il y a quatre ans, il a lancé sa société AgriFrais, habituée du marché d’Ouchy, au bord du lac. Il tient également un magasin de fruits et légumes à Crissier.

Que vendez-vous sur ce marché?

Dario Grillo: Je vends la plupart des fruits et légumes, en fonction des saisons : des pommes, fraises, cerises, bananes, tomates, aubergines, épinards, panais, etc. Je propose une grosse soixantaine de variétés. Je me fournis auprès de cinq petits producteurs locaux, mais je continue aussi à importer quelques bonnes spécialités, principalement du sud de l’Italie, comme la cime di rapa (feuilles de brocoli rave, ndlr). Je respecte énormément le métier d’agriculteur. Il est beau et difficile, mais porteur de sens ! De notre côté, nous sommes toujours présents sur le marché, quelle que soit la météo. C’est une règle de base pour fidéliser sa clientèle.

Qu’aimez-vous dans les fruits et légumes?

Ce sont des denrées que l’on peut toucher et humer. On sent assez facilement leur qualité. Avec mon épouse Erica, nous proposons sur les marchés, comme dans notre magasin, des produits sans pesticides. La plupart se vendent à moins de 10 francs le kilo. Chez nous, on retrouve le vrai goût des choses qui, trop fréquemment, s’est un peu perdu.

Comment avez-vous débuté?

Grâce à un cultivateur, qui est cousin de mon beau-père, originaire de Sicile. Nous importions régulièrement de là-bas deux palettes d’oranges, de mandarines et de citrons. Le goût de ces agrumes était si différent de celui que l’on trouve le plus souvent dans la grande distribution, que ce stock était vendu avant même d’arriver en Suisse. Cela a fait naître en moi l’idée de vendre d’autres produits. Aujourd’hui, on fait les marchés à Lausanne, mais aussi à Yverdon, La Tour-de-Peilz ou Fribourg et on fournit aussi des restaurants lausannois, comme Da Carlo, Quintino, Forbici et La Poesia, ainsi que le Starling Hotel Lausanne, l’Hôtel des Alpes à Savigny et la Clinique La Prairie à Montreux.

Qu’appréciez-vous principalement au marché d’Ouchy?

J’aime y monter mon stand à 7 heures, dans le calme et les lumières du matin. De rares bateaux naviguent parfois sur le lac. C’est l’apaisement. Quel contraste avec les heures de marché qui suivent ! Jusqu’à 150 clients se succèdent devant mon étal, dont beaucoup de touristes. C’est un plaisir de leur faire découvrir des produits suisses telles certaines racines. J’ai aussi beaucoup d’habitués. Leur fidélité est une sacrée reconnaissance. Quelle joie chaque fois que je vois un client revenir ! Il faut dire aussi que j’aime discuter avec mes clients. Ce partage est l’essence d’un marché. Le mercredi, je participe aussi au marché à Saint-François et le samedi à celui de la rue Centrale.

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 13).