Installée au cœur de la campagne vaudoise, Barbara Demont a fait le pari de cultiver des truffes sur l’un de ses terrains. Même si les récoltes se font encore attendre, sa passion pour ce champignon la pousse à diversifier son artisanat.
«Une fois les arbres truffiers plantés, il faut patienter environ 10 ans pour espérer trouver des truffes à leurs pieds. Et pour une bonne récolte, il faut surtout qu’il ait bien plu.» Barbara Demont, 57 ans, a fait le pari de récolter son champignon favori non plus seulement à la lisière des forêts, mais sur sa propre exploitation agricole, qu’elle partage avec son mari à Vullierens (VD).
L’idée émerge en 2014, alors que le couple cherche à diversifier son activité agricole sur un hectare de terrain en pente où le labourage est trop difficile. «Nous avons décidé de planter 380 arbres truffiers, quantité minimum pour que les truffes se développent dans la terre environnante en colonisant les racines de certaines espèces d’arbres, comme le chêne et le tilleul mais aussi le cèdre de l’Atlas», explique-t-elle. La famille espère retirer jusqu’à 5 kg de truffes par année, de type Bourgogne ou Melano, pour une valeur oscillant entre 3’500 et 4’000 francs, le prix au kilo se situant entre 700 et 800 francs.
Pour Barbara Demont, l’activité représente ainsi une petite manne financière – issue en partie de son exploitation mais surtout pour le moment de la cueillette de truffes sauvages –, mais vient avant tout nourrir une passion aux saveurs de madeleine de Proust: «J’ai toujours été aux champignons avec mon papa, c’est donc naturellement que je me suis mise à en chasser moi-même. D’autant que j’ai horreur des huiles aromatisées à la truffe.». Accompagnée de son chien truffier Piff, elle arpente les recoins qu’elle sait riches en champignons. Une activité qu’elle a apprise en se formant auprès de ses confrères au sein du Groupement d’Intérêt vaudois pour la trufficulture, avec qui elle est allée à la rencontre de plusieurs producteurs truffiers en France et en Italie.
Pour cette confiseuse de formation, qui s’adonne également à l’apiculture, la cueillette est suivie de la confection de gourmandises. Crêpes, miel, gâteau, flûte, nougat ou encore meringue à la crème parfumée aux truffes, elle cuisine la truffe sous toutes ses formes, épaulée par sa fille qui devrait à terme reprendre son activité. Elle distribue principalement ses produits par le biais de la vente directe depuis son exploitation, mais elle se déplace également sur les marchés aux truffes de la région vaudoise en automne, notamment à Bonvillars et sur le domaine du château de Châtagneréaz à Mont-sur-Rolle.