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La vignette électronique, nouvelle et contestée

L’e-vignette autoroutière est entrée en vigueur le 1er août 2023, et coexistera désormais avec le traditionnel autocollant. Certains auraient souhaité une transition vers un système entièrement électronique, alors que d’autres rejettent totalement la mesure.

Depuis le 1er août 2023, les usagers des autoroutes suisses peuvent désormais acheter leur vignette par internet, au montant inchangé de 40 francs. La version électronique étant liée à un numéro d’immatriculation, il n’est donc plus nécessaire de racheter l’autocollant en cas de changement de véhicule ou de pare-brise. De l’avis de Massimo Gonnella, porte-parole du TCS pour la Suisse romande et le Tessin, «c’est aussi un grand avantage pour les détenteurs de plaques interchangeables». Selon les estimations de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières, entre 40% et 50% des vignettes seront acquises en ligne dès l’année 2024.

Modernité versus protection des données

Mis en consultation par le Conseil fédéral en 2017, le projet avait alors essuyé quelques critiques émanant du PLR, de l’UDC et des milieux proches de l’automobile, mais aussi de certains cantons qui lui reprochaient notamment un déséquilibre entre coûts et avantages pour les usagers et un certain laxisme en matière de protection des données. «C’est compréhensible mais toute modernisation de l’infrastructure a un coût, dit Olivier Français (PLR/VD), conseiller aux États et membre de la commission parlementaire des transports. Pour lui, la mesure constitue «une adaptation nécessaire à l’ère de la numérisation et permettra de faciliter le paiement, de simplifier les contrôles et de désengorger les postes de douane».

Du côté de l’UDC, c’est un tout autre son de cloche. «La vignette autocollante a fait ses preuves. Elle est accessible et facile à contrôler et n’engendre pas de surcoûts liés à la mise en place d’un système informatique», relève Céline Amaudruz, conseillère nationale (UDC/GE). L’élue déplore également un danger pour la confidentialité des usagers. «Dès que les données sont numérisées, plus aucune garantie n’est fondamentalement possible.»

Le processus législatif «a pris en compte tous les aspects nécessaires et l’e-vignette est donc considérée comme conforme à la loi», répond Daniela Wittwer, responsable de la communication du préposé fédéral à la protection des données et à la transparence. Sur la plateforme en ligne, seule la plaque d’immatriculation est enregistrée, sans autre besoin d’ajouter d’autres données personnelles. En outre, toutes les informations recueillies lors des contrôles aléatoires seront détruites immédiatement après le constat des forces de l’ordre.

Une phase transitoire

Les deux systèmes, enregistrement en ligne et autocollant, continueront de coexister tant que ce dernier reste privilégié par au moins 10% des usagers. Pour Olivier Français, il s’agit bien d’une phase de transition vers un système entièrement électronique, probablement à l’horizon 2030. Au TCS, on salue cette solution de compromis, «la vignette physique existe depuis près de 40 ans, changer entièrement de système du jour au lendemain aurait pu désorienter certains, notamment les personnes moins à l’aise avec les outils en ligne», ajoute Massimo Gonnella. Mais Céline Amaudruz annonce déjà que «l’UDC veillera à ce que la vignette électronique ne devienne jamais obligatoire».

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans la Tribune de Genève.