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Acheter en gros, planifier… Nos 5 conseils pour manger bio sans se ruiner

Toujours plus appréciés, les produits issus de l’agriculture biologique sont trois fois plus chers que les autres. Comment réduire la facture? Réponse avec Eva Wyss, responsable agricole au WWF Suisse.

Un produit bio coûte en moyenne trois fois plus cher que son équivalent issu de l’agriculture traditionnelle en Suisse. Une situation qui ne manque pas de susciter l’agacement des associations de consommateurs. En janvier dernier, le surveillant des prix Stefan Meierhans pointait lui aussi du doigt cette différence: «On ne peut pas exclure des marges abusives», déclarait-il après avoir réalisé une enquête sur le sujet.

En 2022, les produits issus de l’agriculture biologique représentaient 11,2% du marché pour un chiffre d’affaires total estimé à près de 3,9 milliards de francs.

Exploiter les sols en respectant des normes strictes et en s’exposant à des contrôles de labels peut coûter cher aux agriculteurs, ce qui fait inévitablement grimper les prix à l’achat. D’autant qu’en Suisse, les fermes ne peuvent pas cultiver à la fois des produits bio et des produits conventionnels pour bénéficier d’un label. Seules 18% des terres agricoles sont ainsi consacrées à la production bio. «C’est l’un ou l’autre», confirme Eva Wyss, responsable agricole au WWF Suisse. Toutefois, les labels et les coûts d’exploitation ne suffisent pas à expliquer l’écart de prix du bio.

Comment s’offrir une alimentation saine et durable sans se ruiner? La réponse en cinq conseils.

Se tourner vers les produits «bons mais pas beaux»

«Les distributeurs – acteurs majeurs et petits commerçants – observent parfois des critères esthétiques assez absurde», explique Eva Wyss. Mais cela a pour effet de créer un marché parallèle de fruits et légumes jugés trop vilains pour être disposés sur les étals. «Il y a là un certain potentiel d’économie, qui varie bien évidemment d’un producteur à l’autre, mais qui a pour constance de s’avérer bien moins cher que les produits répondant aux standards de beauté. Pour cela, il n’est même plus nécessaire de se rendre à la ferme ou dans un point de vente directe, on voit des rayons consacrés à ce type de fruits et légumes fleurir dans les grandes surfaces également.»

Acheter en gros

Une famille consommant une grande quantité de fruits et légumes ne doit pas hésiter à se tourner vers les produits vendus en plus grande quantité, car le prix par unité de poids sera alors meilleur marché.

Pour les ménages plus petits, la démarche se révèle aussi intéressante pour l’achat de denrées dont le délai de péremption est plus long. «Les consommateurs n’y pensent pas forcément, mais se ravitailler en céréales, épices, huiles, fruits secs, voire même en œufs en gros est souvent une manière fiable de réduire la facture.»

Éviter les produits transformés

Certains conseillent aux petites bourses d’orienter leurs achats de produits bio sur une sélection de fruits et légumes prioritaires – car potentiellement plus exposés aux pesticides dans la culture traditionnelle. Mais Eva Wyss émet quelques réserves: «Je ne conseillerai jamais de préférer un aliment bon marché produit dans de mauvaises conditions à un aliment bio.»

La spécialiste admet cependant que l’on peut envisager de se tourner vers un label alternatif, qui, sans être tout à fait bio, garantit une certaine qualité et durabilité: «Le label IP Suisse, que l’on reconnaît facilement à son logo représentant une petite coccinelle, est garant d’un respect de la biodiversité et de la production intégrée (ndlr: une approche qui promeut notamment la polyculture et le recours au recyclage).»

En outre, éviter certains produits, bio ou pas, peut aussi nous faire épargner quelques dépenses relativement onéreuses. «Les produits fortement transformés, les plats tout préparés, peuvent facilement être remplacés par des équivalents faits-maisons. Cela coûte nettement moins cher et contribue aussi à réduire les déchets plastiques.»

Se verdir les mains

Pour ceux qui ont la chance de posséder un espace vert au pied de leur immeuble ou derrière leur maison, s’assurer des produits de qualité et garantis sans traitements phytosanitaires est à portée de main. «Il faudra bien sûr se procurer le matériel nécessaire et aménager un potager, ce qui n’est pas gratuit, mais en s’y mettant sérieusement, on peut tout de même y gagner.»

À défaut de jardin, verdir son balcon ou ses rebords de fenêtre peut toujours aider à se fournir en herbes aromatiques fraîches et pas chères.

Planifier ses repas

Bien préparer son menu de la semaine en n’achetant que les quantités de produits frais vraiment nécessaires peut se révéler très efficace pour respecter un petit budget. Si l’on manque d’inspiration, l’accès toujours plus facile à une multitude de recettes en ligne ou dans des livres de cuisine inventifs et tenant compte des différents régimes alimentaires (végétariens, vegans, sans lactose, etc.) peuvent être d’une grande utilité. Ensuite, il suffit de faire ses courses en se référant aux quantités mentionnées.

«On estime que près d’un tiers du gaspillage alimentaire a lieu chez les consommateurs», rappelle Eva Wyss. Une consommation plus réfléchie et planifiée pourrait donc faire économiser beaucoup d’argent, au point de largement compenser la différence de prix entre produits conventionnels et produits respectueux de l’environnement.

Eva Wyss conclut tout de même sur un appel à relativiser les coûts du bio: «Il ne faut pas oublier qu’en moyenne, l’alimentation aujourd’hui ne compte plus que pour 6% des dépenses d’un ménage suisse, ce qui est nettement moins qu’il y a 50 ans.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans Blick.