Sur leur ferme d’Ollon (VD), Agnès et Sylvain Gerber pratiquent depuis 40 ans la lombriculture, un processus de compostage qui fournit un précieux terreau.
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Ils pullulent dans les sols et font d’excellents composteurs, alors pourquoi ne pas les mettre à profit? C’est à partir de ce constat qu’Agnès et Sylvain Gerber se sont lancés dans la lombriculture il y a près de 40 ans. «Le terreau auquel on ajoute le “Lombritonus”, le humus produit par les lombrics, est plus riche en nutriments et plus aéré, cela favorise la croissance des plantes», explique Agnès Gerber, dont le produit a séduit des dizaines de paysagistes et de particuliers installés dans le Chablais.
Pratiquer la lombriculture requiert un terrain assez grand pour accommoder de longs andains, c’est-à-dire des amas de matière comme la terre ou le foin qui s’étalent sur la longueur des champs en formant des bandes continues de fumier dans lequel les vers de terre viendront se nourrir et se reproduire. «Une fois le tout en place, il suffit de laisser les annélides faire leur travail. L’objectif est que les vers, qui s’autorégulent en fonction de l’espace et de la nourriture disponibles, ne partent pas et se sentent suffisamment à l’aise pour pondre.»
Après un peu plus d’un an, le lombricompost encore humide est récolté et transporté dans un ancien séchoir à tabac où il passera plusieurs mois avant d’être tamisé et préparé pour la vente. Une fois emballé, le sac de 40 litres est vendu 14 francs, sur un marché où la concurrence oscille généralement entre 4 et 16 francs pour la même quantité. Sur leur terrain d’un hectare, les deux pionniers de la lombriculture en Suisse parviennent à tirer du lombricompostage 60% de leur revenu annuel. «Il faut disposer de terres et d’équipements agricoles. La pratique s’adresse avant tout aux agriculteurs qui souhaitent diversifier leur production.»
À l’arrêt depuis 2022 à cause de nouvelles réglementations fédérales qui auraient exigé de gros investissements pour une mise aux normes, les deux agriculteurs à l’aube de la retraite vendent encore cette année les stocks issus du dernier compostage. Ils constatent que la pratique peine à trouver de la relève. «Nous avons souvent reçu des étudiants des écoles d’agriculture qui s’étaient montrés très intéressés mais, à ce jour, aucun ne s’est encore lancé. Nous avons toutefois bon espoir que la pratique renaisse dans les années à venir grâce à de jeunes passionnés.» Pour conclure les 40 ans d’activité de la ferme, Agnès Gerber a aujourd’hui décidé de retracer son histoire dans un livre, intitulé «À bout de bras», publié à compte d’auteur et disponible sur son terrain ou sur son site internet.