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Maîtresse clown

Marylène Rouiller est clown depuis presque 20 ans. Elle a créé l’école lausannoise «La Boîte-à-nez» en 2018, et se produit sur scène ainsi que dans des institutions avec un objectif: faire rire en toute liberté.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME.

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«Les clowns font rire le monde pour le consoler.» C’est ainsi que Marylène Rouiller, 48 ans, décrit son métier. Passionnée, elle se produit depuis 2005 sous le personnage de sa clown Marlo. «Marlo est une clown espiègle, farceuse, danseuse. Elle ose avec naïveté parler de tout pour questionner le sexisme ou les inégalités sociales, par exemple. C’est une adorable emmerdeuse.»

Marylène Rouiller a débuté sa carrière par le théâtre, avant de se spécialiser dans la pratique clownesque. «Les acteurs et actrices doivent suivre un texte précis, un scénario cadencé et suivre les directions du metteur en scène, alors que le nez rouge – obligatoire à ce jeu masqué – offre une liberté d’expression infinie.»

Il existe différents types de clowns: les clowns de théâtre, qui se produisent sur scène, les clowns de cirque, «qui ajoutent à leur jeu des performances circassiennes comme le jonglage ou le monocycle», et les clowns d’institution, «qui ont un rôle social, dans les hôpitaux notamment». Marylène Rouiller enseigne depuis près de 20 ans auprès de l’école Zarti’Cirque à Sainte-Croix (VD) et travaille depuis 2012 avec l’association Fil Rouge, spécialisée dans l’accompagnement des personnes âgées et migrantes.

En 2018, elle crée son atelier de formation «La Boîte-à-nez» à Lausanne. Les stages sont destinés à toutes personnes qui souhaitent apprendre la pratique, des comédiens qui veulent élargir leur panel à des amateurs qui désirent apprendre le métier. Depuis trois ans, elle propose aussi une formation professionnelle. Chaque volée compte entre 8 et 12 élèves sélectionnés. Aujourd’hui, la clown gagne environ 4’500 à 5’000 francs par mois, «parce que j’ai de l’expérience et que je multiplie les mandats, mais c’est un métier difficile qui implique souvent une irrégularité des revenus».

La profession souffre en outre de divers clichés. «Certaines personnes ont même peur des clowns – Stephen King n’a pas aidé avec son film “It” – et malheureusement peu de théâtres laissent aux clowns leur place sur scène.» Mais quelle que soit la spécialité, il est nécessaire d’être solidement ancré pour ce métier. «Une bonne clown adopte une posture de faiblesse, d’humilité, elle joue de l’échec et du ridicule. Seule la connaissance de soi permet d’explorer ces facettes avec sincérité.»