KAPITAL

Hôtel flottant sur le Léman

Jean-Luc Oestreicher a fondé Floatinn en 2014 à Genève. Son concept inédit: un hôtel bed and breakfast dans un catamaran voguant sur le lac.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME.

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«Personne ne proposait de croisières sur le lac. Il existe des cours de voile, des locations, mais pas d’offre de navigation tout compris. Alors je me suis lancé.» Jean-Luc Oestreicher a fondé Floatinn en 2014, un hôtel bed and breakfast sur un catamaran. Amarré au port des Eaux-Vives à Genève, le bateau Sanya 57 mesure 17 mètres de long, 9 mètres de large et 25 mètres de hauteur de mât. Surnommé Juusan, il peut accueillir jusqu’à 10 personnes avec ses 5 chambres double, chacune équipée d’une salle de bain et louée 250 francs la nuit, petit déjeuner compris.

Les croisières du vendredi au dimanche coûtent 5’300 francs, à diviser par le nombre de participants. Aujourd’hui, le propriétaire vend en moyenne entre 400 et 500 chambrées par année. «Ce métier implique une grande polyvalence, puisqu’il faut nettoyer les chambres, préparer les petits déjeuners, s’occuper du service, parfois cuisiner le dîner, et pour les croisières, naviguer», raconte le capitaine de 62 ans en préparant la tresse qui sera sur la table du petit déjeuner du lendemain. L’entrepreneur a parfois eu un employé sur son bateau mais travaille aujourd’hui seulement avec sa fille Amandine, 27 ans, diplômée de l’École hôtelière de Lausanne. «Nous parvenons normalement à nous rémunérer environ 9’000 francs par mois pour deux, mais je garantis en priorité un salaire d’au minimum 6’000 francs à ma fille.»

Jean-Luc Oestreicher a débuté sa carrière en tant que physiothérapeute. Après quelques années aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), il ouvre son cabinet à Vernier (GE). Des problèmes de santé l’obligeront à arrêter brusquement ce métier. Il renoue alors avec une autre de ses passions: la voile. Un investissement important, puisque le navire coûte 1,7 millions d’euros et le transport 300’000 francs. Le Genevois, ne trouvant pas de soutien bancaire, doit vendre sa maison pour assurer ces dépenses. Aujourd’hui, deux tiers des revenus de Floatinn viennent de l’offre hôtelière et un tiers de la navigation, «un ratio que j’aimerais dorénavant inverser». À partir de cet été, l’hôtel flottant va en effet proposer davantage de formules croisières, où les clients embarquent pour 3 à 5 jours sur le lac, avec des arrêts possibles dans les villes de la côte. «À la manière d’une croisière en Méditerranée, mais sur le Léman.»