KAPITAL

50 idées de business à lancer en 2023 (2ème partie)

De nombreuses entreprises innovantes se développent à l’étranger et pourraient trouver leur marché en Suisse. Présentation de 50 pépites, commentées par un panel d’experts.

Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans PME.

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Dossier réalisé avec Carole Berset, Julien Crevoisier, Erik Freudenreich et Stéphanie de Roguin

Retrouvez la première partie du dossier tadalafil wholesale

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25-  Quand le libraire choisit pour vous

L’entreprise française Kube a mis en place le principe de l’abonnement de livres. Le client indique ses goûts de lecture en remplissant un questionnaire. Chaque mois, ces préférences – qui sont modifiables – sont transmises à une librairie indépendante qui choisit un ouvrage pour l’abonné accompagné d’un mot personnalisé sur le livre choisi. Les trois fondateurs de Kube ont également développé des box thématiques (femmes inspirantes, Orient, destins extraordinaires, etc.) composé de livres originaux et de produits artisanaux.

Pascal Bourgier: «Cette idée d’entreprise est maligne et applicable dès aujourd’hui en Suisse. Il faut établir un réseau avec les librairies indépendantes, qui seront probablement partantes pour ce genre d’initiatives mettant en avant les commerces locaux, surtout après qu’ils aient autant souffert du Covid et de la croissance d’Amazon. Le fait que le livre soit choisi par un libraire permet de conserver un lien humain primordial. Une fois en place, le concept peut même être franchisé dans les autres villes de Suisse. Le fait de recevoir quelque chose par la poste est également apprécié, et pourrait par exemple être développé avec une gamme pour enfant.»

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26- Aménagement intérieur grâce à la simulation 3D

Fondée en 2014, la start-up allemande Roomhero propose un service de conseil, d’installation des meubles et d’aménagement personnalisé pour privés et entreprises. Sa particularité? La mise à disposition par la plateforme d’une caméra 360 degrés, qui permet aux clients de filmer l’endroit qu’ils souhaitent aménager. Après avoir téléchargé la vidéo sur le site, les clients ont également la possibilité d’indiquer leurs envies ainsi que leur budget. La plateforme leur envoie ensuite une proposition sous forme de simulation 3D particulièrement réaliste.

Frédéric Baetscher: «Ce séduisant concept amplifie l’expérience utilisateur avec un rendu très réaliste des options d’aménagement de leur intérieur, tout en créant une relation privilégiée avec les prospects afin de faciliter la conversion. Avec un accès aux environnements et préférences de leurs clients, ces plateformes “nouvelle génération” récoltent des informations qui leur permettent de s’adapter très précisément aux besoins de leurs clients et de les fidéliser d’autant plus facilement. Ces données leur donnent un avantage réel par rapport aux magasins physiques et boutiques en ligne traditionnelles.»

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27- Augmenter l’attractivité des professions de soins

Afin de faire face à la pénurie de main d’œuvre dans le domaine de la santé, Medwing propose une mise en relation du personnel soignant avec les établissements de soin – hôpitaux, cabinets spécialisés ou encore maisons de retraite –, avec des offres d’emploi flexibles, régionales et adaptées au mieux aux besoins des employés. Fondée en 2017 en Allemagne, la start-up est également présente en France depuis 2019.

Frédéric Baetscher: «Dans le contexte actuel, ces plateformes ont une belle carte à jouer. La difficulté réside néanmoins à faire concilier les aspirations des employés avec les conditions et contraintes des employeurs. Les aspects légaux et administratifs ne doivent pas non plus être sous-estimés. La période reste par ailleurs compliquée pour trouver suffisamment de candidats, ces profils étant aujourd’hui très recherchés.»

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28- Lecture en podcast

Comment se cultiver quand on manque de temps pour lire? Pour répondre à cette envie, des entrepreneurs allemands ont lancé en 2012 Blinkist, une plateforme réunissant quelques 5’500 résumés d’ouvrages à lire ou à écouter en podcast de 15 minutes sur des sujets allant du développement personnel à l’éducation en passant par l’histoire ou la psychologie. Dix ans après sa création, l’application totalise 24 millions de téléchargements.

Laurent Menoud: «L’idée est séduisante et pourrait tout à fait trouver une clientèle en Suisse. Le principal obstacle se trouvera probablement du côté financier. Développer une telle bibliothèque demandera énormément de temps et d’argent, et les concurrents déjà établis auront déjà pris une avance considérable. Il faut donc se poser la question du modèle d’affaire et du prix du service, un aspect primordial pour se démarquer et attirer la clientèle.»

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29- Comptabilité automatisée pour les indépendants

La startup française Indy utilise l’intelligence artificielle pour analyser de manière automatique les transactions bancaires, de manière à les transformer en lignes comptables. Celles-ci sont ensuite utilisées par l’application pour remplir automatiquement les documents comptables ou les déclarations d’impôts. Proposée sous différents types d’abonnements, l’application permet aux indépendants de gérer leur comptabilité, générer les documents fiscaux pour l’administration, éditer leurs fiches de paie, mais aussi visualiser dans un tableau de bord leurs dépenses et leurs recettes.

Maurizio Caon: «La fonction de remplissage automatique des données constitue une proposition séduisante, notamment grâce au gain de temps promis. J’ai cependant deux interrogations: est-ce que l’application est capable de faire de l’optimisation fiscale, qui reste une des raisons qui pousse les micro-entreprises à faire appel à un expert-comptable? Aussi, je perçois une difficulté de scale-up de ce type de projet: l’adapter à la diversité fiscale des cantons suisses, ou à d’autres pays, risque d’engendrer une masse de travail conséquente.»

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30- Planification d’entreprise tout-en-un

La société serbe IdeaBuddy a développé une plateforme qui accompagne les entrepreneurs tout au long du processus de création d’entreprise, de la conception du modèle d’affaires en passant par l’incubation puis l’exécution. Start-up dans les nouvelles technologies, commerce en ligne, restauration: des modèles préexistants permettent de guider l’entrepreneur.

Anne Headon: «Il existe définitivement un fort besoin d’outils pour accompagner les entrepreneurs, et ce type de solutions en ligne peut apporter une valeur ajoutée bienvenue, même s’il ne peut pas remplacer un coaching spécifique, une mise en contact avec des experts, des prospects ou un écosystème soutenant. L’idée d’utiliser des modèles préexistants m’interroge: je ne suis pas sûr que ça encourage la créativité et l’innovation.»

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31- Analyse d’investissement dans les entreprises en démarrage

L’entreprise espagnole Kiota a mis au point un système d’analyse des entreprises en démarrage («early stage») destiné aux investisseurs. L’outil évalue tant les équipes entrepreneuriales que les idées de projets, dans le but d’améliorer l’allocation des ressources et rendre plus efficaces les étapes de due dilligence.

Anne Headon: «Je trouve intéressant d’aider à créer des liens dans un marché “early stage” qui manque parfois de transparence. Le projet répond donc à un vrai besoin. . Cela dit, cette solution parle d’entrepreneuriat comme d’une “science exacte”, dont on pourrait prévoir la performance en amont, ce qui est en contradiction avec la nature humaine, risquée et incertaine du processus entrepreneurial. Aussi, cette solution se focalise beaucoup sur la performance financière, et peu sur l’impact social et environnemental, alors que nous avons besoin plus que jamais d’un équilibre entre ces deux aspects.»

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32- IA de la présence médiatique

L’intelligence artificielle (IA) est omniprésente dans la sphère médiatique du 21ème siècle, ce qui a conduit à une explosion du nombre de fournisseurs de services comme la transcription des enregistrements audio, les sous-titres, la modération de contenu et la détection d’objets. Concentrée sur les contenus audiovisuels, l’idée de l’entreprise allemande Aiconix, fondée en 2018, a été de sélectionner des fournisseurs de services d’IA et de les réunir sur une seule plateforme.

Laurent Menoud: «Les entreprises ont de plus en plus besoin d’outils d’intelligence artificielle pour gérer leur image, notamment pour leur communication. L’idée est donc tout à fait bonne à prendre, d’autant que la Suisse est un pôle d’innovation en matière d’IA. Toutefois, la question de la barrière financière et de l’avance prise par la concurrence reste importante.»

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33- Des campagnes marketing ludiques

Adact propose à ses clients de développer des campagnes marketing interactives et ludiques. Sans avoir à coder une ligne, les entreprises clientes peuvent ainsi mettre en place des campagnes ciblées et engageantes incluant toute sorte d’activités, comme un Trivial Pursuit ou un calendrier de l’avent. L’entreprise estonienne compte parmi ses clients des multinationales comme Peugeot, AirBaltic ou encore Disney.

Nadine Reichenthal: «Inclure les jeux dans les campagnes marketing est une excellente idée, mais il faudra prendre soin d’identifier son public cible et de développer un produit marketing qui lui convienne. Pour beaucoup d’entreprises, cela peut relever du casse-tête car des jeux qui semblent amusants pour certaines seront ennuyeux pour d’autres. En Suisse, les publicitaires ont déjà du mal à adapter leur campagne conventionnelle dans les 3 langues nationales, le défi de la traduction promet d’être d’autant plus grand avec des campagnes interactives.»

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34- Économiser l’eau des sols

La start-up autrichienne Agrobiogel aide les agriculteurs à économiser l’eau et à lutter contre la sécheresse grâce à un nouveau type de gel bio-sourcé qui augmente la capacité de rétention d’eau des sols. Conçu entièrement à partir de bois, le gel absorbe et stocke l’eau pendant la pluie et la restitue lentement aux plantes durant les périodes sèches. Il permet d’économiser jusqu’à 40% d’eau en réduisant la fréquence d’irrigation.

Stéphane Genoud: «L’idée est prometteuse mais demande à être certifiée en Suisse. Il est primordial de ne pas altérer la nature et la composition des sols. La question du bio-sourcé est également fondamentale: pour correspondre aux exigences des cultures biologiques et aux certifications suisses, les agriculteurs doivent respecter de nombreuses normes. Il faudra veiller à ce que ce gel soit compatible aux exigences suisses en matière de durabilité.»

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35 – Passer au vélo en entreprise

Pourquoi ne pas troquer sa flotte de voitures de fonction contre des vélos haut-de-gamme? C’est la proposition de V’Lease, un projet de l’entreprise 2R Adventure, labellisée par la fondation Solar Impulse. Pour le prix d’un abonnement de transport public, V’Lease offre un vélo en leasing à l’entreprise qui pourra ensuite le mettre à disposition d’un salarié. Les vélos sont disponibles en plusieurs modèles et plusieurs catégories: standard, utilitaire ou compact. En plus des avantages pour le climat, V’Lease rappelle aussi que les déplacements à vélo aident à lutter contre l’absentéisme et le stress.

Nadine Reichenthal: «Pour décarbonner la mobilité, l’offre de V’Lease est une excellente idée. L’offre existante en Suisse est pour l’instant du ressort des services publics et concentrée dans les villes. À Genève, par exemple, les entreprises qui le souhaitent peuvent déjà bénéficier d’une solution mobilité axée sur le vélo. Toutefois, une offre privée pourrait voir le jour dans les endroits où les mécanismes publics font défaut.»

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36- Eco-score d’un produit

Inoqo fait le pari de remédier au problème des labels alimentaires environnementaux, particulièrement variés et souvent confus. Fondée en 2020, l’entreprise viennoise a développé une plateforme regroupant les données glanées tout au long des chaînes d’approvisionnement, qui permet d’évaluer l’impact environnemental de chaque produit selon plusieurs critères, dont les émissions de CO2, la saisonnalité, la proximité et l’impact sur la biodiversité. La start-up a déjà levé près de 4 millions d’euros. En Suisse, près de 30% des consommateurs déclarent que l’aspect de la durabilité a un impact sur leurs habitudes alimentaires.

Laurent Menoud: «La crise climatique et l’expérience de la pandémie poussent de plus en plus de personnes vers une consommation alimentaire plus responsable. La demande existe donc mais le défi consistera à assurer l’impartialité des experts responsables des évaluations. En effet, il existe des comparateurs dont l’impartialité peut raisonnablement être mise en doute. La plus-value pour ce genre d’entreprise est de s’assurer une réelle neutralité vis-à-vis des fabricants qu’elle note.»

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37- Mettre en avant les avis de clients satisfaits

 Affichez les témoignages de clients satisfaits en un clic pour booster son image de marque et sa e-réputation. Voilà l’idée de la jeune entreprise française Kudeo, qui a développé une plateforme à l’interface intuitive pour collecter, éditer et cibler la publication des avis de clients sur le site web de son entreprise.

Anne Headon: «Cette plateforme semble permettre de cibler les témoignages positifs. Mais nous sommes dans un monde où l’on a plus que jamais besoin d’informations fiables et non biaisées. Cette solution soulève aussi des questions au niveau éthique: imaginez que seuls les avis positifs étaient visibles sur Booking.com ou Airbnb?»

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38- Acompte sur salaire et éducation budgétaire

La startup française Rosaly a mis au point un système destiné aux services RH qui permet aux salariés d’avoir accès à des acomptes de salaire via une application mobile. Le marché très développé aux États-Unis et au Royaume-Uni reste encore embryonnaire en France. Les salariés peuvent ainsi accéder à leur salaire progressivement, au fur et à mesure du mois. Côté employeur, l’application promet d’améliorer l’image de marque de la société, de réduire l’absentéisme et le turnover des employés.

Maurizio Caon: «Il s’agit d’une bonne idée, qui correspond à l’évolution de l’économie post-personnel et qui va dans le sens des nouvelles générations qui changent de job toujours plus rapidement. Aussi, on parle souvent de progrès techniques, mais ici l’aspect intéressant concerne surtout l’innovation sociale: en promouvant le bien-être, ce type d’initiatives permet de conserver les bons employés. Cela, je sais qu’il existe déjà plusieurs compétiteurs sur ce marché, tout dépend donc des partenariats qui peuvent être noués pour promouvoir le projet.»

39- Faciliter l’analyse des données marketing

La société suédoise Funnel aide les entreprises à étudier différentes données marketing. Fonctionnant sans code, l’outil récolte les datas d’une variété de plateformes (Google ads, Facebook ads, etc.) avant de les rendre plus facilement compréhensibles pour l’entreprise cliente. Adidas, Superdry ou Trivago font partie des sociétés qui ont adopté la solution à ce jour.

Anne Headon: «C’est un projet très intéressant, car la pléthore de données et de sources constitue une vraie problématique pour les équipes marketing. Le modèle d’affaires me semble aussi pertinent, avec une tarification sous forme d’abonnement qui s’adapte en fonction de la taille de l’entreprise cliente. Aussi, j’observe qu’ils procèdent à un double ciblage des clients, en s’adressant à la fois à des entreprises en direct et à des agences, ce qui permet d’obtenir un important effet de levier commercial.»

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40- Louer l’électronique au mois

Grover permet aux particuliers de s’abonner à des articles électroniques sur une base mensuelle plutôt que de les acheter: environ 30 euros par mois pour un casque de réalité virtuelle ou une trottinette électrique, 25 euros pour une caméra Go Pro, 60 euros pour un drone, etc. L’entreprise allemande propose un éventail d’environ 3’000 produits et est évaluée depuis cette année à plus d’un milliard de dollars.

Stéphane Genoud: «C’est un très bon projet, le partage d’objet représente un marché d’avenir. De nombreuses personnes sont curieuses de tester ces technologies mais ne sont pas forcément prêtes à les acheter neuves. Un autre modèle d’affaire, dans la même veine, serait de créer une plateforme intermédiaire entre particuliers, qui prendrait la responsabilité des garanties et de l’état des produits.»

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41- Aider les sportifs à trouver des sponsors

«Jordan Larson, volleyeuse professionnelle, équipe nationale USA.» Voici le genre de profil accessible sur Opendorse. Créée en 2012, l’entreprise américaine sert de plateforme pour faciliter les contacts entre les sportifs et de potentiels sponsors. Contre rémunération, ces athlètes peuvent ainsi être mandatés pour un événement, poster un message sur les réseaux sociaux voire engager un partenariat marketing avec les entreprises, associations ou collectivités publiques qui les contactent. La plateforme compte plus de 90’000 athlètes inscrits.

Pascal Bourgier: «L’idée est intéressante, surtout quand on sait combien il est difficile pour les sportifs de trouver un sponsor. Les sports d’équipe sont souvent financés par des fondations ou des villes, mais ce n’est pas le cas des sportifs individuels. Pourtant la Suisse compte aussi de véritables ambassadeurs dans de nombreux sports individuels comme le ski, la voile ou le triathlon par exemple. Le sport véhicule des valeurs de dépassement de soi, de courage, de respect, ce qui est intéressant pour une PME.»

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42-  Financement participatif vert et international

La société allemande Bettervest offre une plateforme de crowdfunding qui recense uniquement des projets durables, dont l’objectif principal réside dans l’efficacité énergétique. Afin d’en garantir la transparence, Bettervest en évalue l’impact environnemental, la faisabilité technique, la rentabilité et les mesures de limitation des risques. Lancée en 2012, l’entreprise soutient aujourd’hui de nombreuses initiatives en Allemagne et sur le continent africain.

Frédéric Baetscher: «Le financement participatif de projets durables est en plein essor et devrait encore s’accélérer. S’assurer de la qualité des projets soumis – allocation des fonds, exécution des travaux, suivi sur des années, plus de 8 ans parfois – peut cependant représenter une charge de travail conséquente, surtout s’ils sont réalisés à l’étranger. Beaucoup d’aléas peuvent aussi impacter le bon déroulement du projet ainsi que le rendement attendu par les investisseurs.»

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43- Escape game pour télétravailleurs

La start-up français The Wokies aide les entreprises à proposer des moments de qualité et collaboratifs pour leurs collaborateurs à distance. Son outil basé sur la gamification permet d’accompagner un employé durant toute sa vie en entreprise: du recrutement à la sensibilisation RSE, en passant par l’onboarding et le teambuilding.

Maurizio Caon: «Ce type d’outil a beaucoup de sens dans un contexte de télétravail à 100%. Or on sait qu’une part importante des entreprises souhaite voir leurs employés revenir au bureau. Je me demande donc quelle est la taille de ce marché à l’heure actuelle? Aussi, il faut prendre en compte que tout le monde ne souhaite pas remplacer les activités de renforcement des équipes par des expériences virtuelles.»

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44- Digitaliser toute la chaîne immobilière

Lancée début 2020, Kodehyve est l’une des entreprises qui enregistre la plus forte croissance au Benelux. L’environnement développé par la start-up vise à numériser tout le processus immobilier. Les promoteurs peuvent plus facilement planifier, gérer, commercialiser et analyser leurs nouveaux projets de construction. L’interface se veut également plus transparente pour les autres acteurs, clients ou investisseurs. L’utilisation de la solution permettrait un gain de temps moyen par projet de 25 jours.

Anne Headon: «Voilà un projet innovant et disruptif qui s’attaque à un marché resté très traditionnel, manquant de transparence et utilisant souvent des outils peu adaptés! En se focalisant sur le marché de la promotion immobilière et en intégrant les besoins des différentes parties prenantes, cette start-up affiche une très bonne compréhension de son marché, et possède un modèle d’affaires très “scalable”. Aussi, la promesse est claire et concrète grâce à quelques indicateurs clés de performance, de manière à aller à l’essence-même du produit et de sa valeur.»

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45- Solution de sécurisation du cloud

L’entreprise Armo, fondée en 2018, se concentre spécifiquement sur la cybersécurité dans le cloud. Leur offre ouverte, transparente et entièrement personnalisable, appelée Kubescape aide les développeurs à travailler de manière sécurisée.

Maurizio Caon: «Le domaine de la cybersécurité est aujourd’hui un enjeu majeur, dont la croissance a encore été dopée par la guerre en Ukraine. Ce type de solution créé par des développeurs experts de leur domaine contient une proposition de valeur qui peut avoir beaucoup de succès, on le voit d’ailleurs avec les levées de fonds qu’ils ont réalisées. D’autant plus qu’ils ont une stratégie de diffusion intéressante, puisque l’outil est gratuit à utiliser pour les entreprises comptant moins de dix utilisateurs.»

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46- Offrir une visualisation 3D de ses produits

Créée en 2019, la société israélienne Renovai a développé des solutions d’intelligence artificielle qui permettent aux entreprises actives dans le commerce en ligne d’ajouter une option de visualisation 3D de leurs produits en générant des images dynamiques en quelques clics, sans appareil photo. Très immersifs, les visuels donnent la possibilité aux clients de voir les produits dans les moindres détails et sous tous les angles grâce à une vue à 360 degrés ainsi que dans des contextes réels. Les acheteurs peuvent ainsi d’autant mieux se projeter et évaluer comment les produits s’intégreront dans leur vie.

Nathalie Nyffeler: «Le concept de Renovai permet d’améliorer considérablement l’expérience utilisateur et je pense qu’il rencontrera un grand succès. L’intelligence artificielle donne la possibilité aux entreprises de croiser les données indiquées par les clients afin de leur suggérer, dans un second temps, des mises en scène d’univers personnalisées, qui correspondent véritablement à leurs préférences. Il s’agit de matrices facilement mesurables et contrôlables. Le modèle d’affaires me semble très solide.»

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47- Générateur vert pour les chantiers

Les chantiers requièrent une grande quantité d’énergie pour fonctionner. Les grues, par exemple, ont souvent besoin d’une alimentation supplémentaire lorsqu’il s’agit de soulever des charges particulièrement lourdes. Lorsque le courant issu du réseau électrique local ne suffit plus, il faut s’en remettre à des génératrices à diesel. L’entreprise flamande Near Grid a donc développé la «Green Box» en 2020. Basé sur des batteries connectées au réseau électrique, le système permet de stocker l’énergie pour fournir le supplément nécessaire au moment opportun sans émettre de CO2. La solution est déjà utilisée sur 30 chantiers répartis entre la Belgique, la France et les Pays-Bas

Laurent Menoud: «Dans le contexte de la transition énergétique, ce genre d’idées est tout à fait pertinente. Mais au vu de la crise énergétique que nous traversons actuellement, il faudrait aller encore plus loin, et proposer non seulement aux entreprises mais aussi aux particuliers des solutions de stockage d’électricité local en cas de panne. Plutôt que de se rabattre sur les génératrices alimentées au pétrole, il serait alors possible de l’alimenter à l’énergie renouvelable, par exemple via des panneaux photovoltaïques.»

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48- Régler à distance la température des radiateurs

Danfoss a créé un thermostat intelligent et autonome pour radiateurs. Cette valve thermostatique moderne et connectée permet de contrôler par Bluetooth la température de chaque point de chauffage. Ainsi, les réglages sont fixés plus bas pendant les absences et remontés en fonction des besoins, ce qui peut permettre d’économiser jusqu’à 30% d’énergie.

Stéphane Genoud: «Cette technologie s’est déjà exportée en Suisse, et s’achète dans les magasins spécialisés. Ces valves peuvent surtout être utiles pour les résidences secondaires, afin de démarrer le chauffage à distance. Les bureaux qui ont des espaces fermés chauffés différemment selon le collaborateur pourraient aussi en bénéficier. Attention néanmoins au potentiel effet rebond et à l’énergie grise nécessaire à la création de ce beau gadget.»

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49- Une ludothèque sur la toile

Whirli veut limiter l’achat de jouets neufs grâce à un service de location en ligne. Fondée en 2018 en Angleterre, l’entreprise offre une sélection de plus de 1’000 jeux que les familles peuvent commander et renvoyer avant 12 mois (délai au-delà duquel ils devront l’acheter). Une manière de varier régulièrement les plaisirs avec un impact écologique moindre. Depuis sa création, la société a levé 5,2 millions de livres sterling.

Nathalie Nyffeler: «La possibilité de garder, à terme, un jouet qui plaît vraiment à son enfant me semble intéressante. Cet aspect distingue véritablement le projet d’une ludothèque classique. Afin de garantir la démarche écoresponsable, les livraisons devront s’effectuer dans un périmètre régional. La gestion des stocks et des chaînes d’approvisionnement semble toutefois très complexe.»

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50- L’alternative chic et durable à Airbnb

Entre des hôtels impersonnels et des Airbnb, la start-up finlandaise Bob W se démarque en proposant des hébergements pour de courts séjours dans des logements gérés de manière durable dans des quartiers intéressants des villes. Meubles d’occasion, fournisseurs responsables, énergie provenant de sources 100% renouvelables, possibilités de recyclage… Grâce à ses engagements, l’entreprise fondée en 2018 à Helsinki retire deux fois plus de carbone de l’environnement qu’elle n’en émet. Durant la pandémie, elle a levé 10 millions d’euros et connu une croissance spectaculaire.

Frédéric Baetscher: «Le positionnement de Bob W est très intéressant et s’inscrit pleinement dans les préoccupations grandissantes des globe-trotters en termes de durabilité et d’authenticité. Le succès de telles plateformes va dépendre de leur capacité a rapidement étendre leur offre avec des destinations incontournables et des lieux plus exotiques pour se démarquer, cela sans faire de compromis sur leurs valeurs fortes. Un exercice délicat qui nécessite des moyens financiers conséquents et un large réseau auprès de propriétaires et promoteurs immobiliers dans de nombreux pays.»

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Experts:

Frédéric Baetscher, directeur de Creapole à Delémont, entrepreneur et coach au sein de la plateforme d‘innovation Platinn

Pascal Bourgier, coach en développement d’entreprise chez Genilem.

Amanda Byrde, co-fondatrice de Impact Hub à Lausanne

Maurizio Caon, professeur HES et responsable du Digital Business Center à la Haute école de gestion Fribourg (HEG-FR)

Stéphane Genoud, professeur de management de l’énergie à la HES-SO Valais

Anne Headon, directrice du HUB Entrepreneuriat et Innovation de l’Université de Lausanne

Nasri Nahas, directeur du parc Biopôle de Lausanne

Laurent Menoud, coach business au sein de l’association Fri Up

Nathalie Nyffeler, responsable de la cellule Innovation et Entrepreneuriat de la Haute École d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD)

Nadine Reichenthal, coach business à l’EPFL EssentialTech Centre et directrice de l’Entrepreneurship Laboratory de l’Université de Genève