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Brigands et pirates s’affrontent à Lausanne

Deux joyeuses bandes locales s’affrontent dans la ville et perpétuent des traditions.

Le saviez-vous ? Lausanne est une ville de pirates et de brigands. Au bas de la rue du Bugnon, une borne marque la «ligne de partage des influences» entre ces deux bandes. Au sud, s’étend le territoire des Pirates d’Ouchy. Au nord, sévissent les Brigands du Jorat.

Ils sont listés comme «traditions vivantes du canton de Vaud». L’histoire de leurs ancêtres fait froid dans le dos. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’au XVIIIe siècle, les brigands détroussaient ceux qui avaient le malheur de s’approcher de «leurs» Bois du Jorat, n’hésitant pas à les trucider avec leur gourdin caractéristique. Issus de populations locales très pauvres, ils se prêtaient serment par le diable. De 1702 à 1705, une répression sanglante en vint à bout notamment via le supplice de la roue.

Des «terroiristes» revendiqués

En 1971 naissait la nouvelle compagnie des Brigands du Jorat. L’objectif de ces «terroiristes» revendiqués dont la devise est «savoir rire, mais faire bien» ? «Sauvegarder la beauté des forêts, des villages et des coutumes du Jorat, explique Pierre-André Jordan, leur capitaine. La soixantaine de membres que compte notre compagnie, où l’on entre par cooptation, se retrouve une fois par mois pour un repas dans un lieu tenu secret et une fois par lustre au pied de la Borne des Trois Jorats. Une douzaine de fois l’an, pour garder la main, nous enlevons aussi une personnalité !»

La ministre vaudoise Jacqueline de Quattro ou le conseiller fédéral Ueli Maurer furent victimes consentantes de ces turpitudes. Depuis 2009, les Brigands produisent également, à Saint-Cierges, un fromage à leur nom affiné à la raisinée. À Thierrens, à l’extrémité du Jorat, au «Bois des brigands», trois parcours didactiques permettent de découvrir cette forêt qui demeure le plus grand massif forestier du pays. Du côté du Chalet-à-Gobet, la «chasse au trésor des Frères Brigands» constitue un autre beau prétexte pour se familiariser avec ce lieu enchanteur en famille, que ce soit à pied ou à vélo.

Un bateau historique

La Confrérie des Pirates d’Ouchy, quant à elle, ne fait pas vraiment référence aux malandrins qui sévissaient au XVIIIe siècle dans ce port de pêche et de marchandises lorsqu’il était malfamé. Son activité centrale consiste aujourd’hui en réalité à gérer La Vaudoise, soit la dernière barque à voiles latines à avoir été construite pour le transport de marchandises sur le Léman en 1932.

La Confrérie compte 430 membres et est (elle aussi) exclusivement masculine. Fondée en 1934, elle assure la sauvegarde et la navigabilité de La Vaudoise, en perpétuant les traditions des anciens bateliers du Léman – les bacounis – comme la formation des équipages à la criée. Classé monument historique vaudois et lémanique, ce vieux gréement de 22,65 mètres de long célébrera ses 90 ans cet été. Il navigue quasi quotidiennement de mai à septembre grâce à un équipage de huit bénévoles et avec un maximum de 35 passagers. On peut y naviguer deux heures trente durant, 13 fois par saison, pour une croisière avec repas (CHF 80 par personne, hors vins. Enfants de 8- 14 ans : CHF 30). En dehors de ces dates, la barque peut également être privatisée pour des fêtes moyennant CHF 1200 (hors prix équipage et traiteur).

«Cette embarcation est inscrite au patrimoine immatériel suisse, indique Gérald Hagenlocher, «grand patron» de la Confrérie. Elle est aussi le vaisseau amiral de la flotte de défense de la Commune libre et indépendante d’Ouchy, vestige facétieux, qui entretient l’esprit frondeur et libertaire d’une entité qui exista officiellement jusqu’en 1798, date à laquelle Ouchy fut annexée à Lausanne.»

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Une version de cet article réalisé par Large Network est parue dans The Lausanner (n° 9).